Effondrement meurtrier d’un pont en Inde: l’entreprise de rénovation mise en cause

Par Epoch Times avec AFP
2 novembre 2022 18:20 Mis à jour: 2 novembre 2022 18:28

L’entreprise chargée de la rénovation du pont de Morbi dont l’effondrement a fait 135 morts dont 47 enfants dimanche dans l’ouest de l’Inde, a été mise en cause par un procureur au vu des premiers éléments d’enquête. 

Selon la police, le principal câble de soutènement rouillé n’avait pas été changé et un revêtement trop lourd avait été posé sur le vieil ouvrage datant de l’époque coloniale, fragilisant la structure.

Environ 500 personnes s’étaient massées sur ce pont piétonnier pour les fêtes de Diwali, à environ 200 kilomètres à l’ouest d’Ahmedabad, la principale ville de l’État du Gujarat.

Neuf personnes liées au groupe local Oreva, fabricant d’horloges et de vélos électriques, mais aussi gestionnaire du pont, ont déjà été arrêtées pour homicides involontaires, après la catastrophe, l’une des pires en Inde depuis des décennies.

Aucun certificat de conformité

Oreva « a engagé des entrepreneurs qui n’étaient pas assez qualifiés », a affirmé à la presse le procureur général Harshendu Panchal, après une audience préliminaire, mardi soir. « Le câble principal du pont n’a pas été changé pendant la rénovation », a-t-il ajouté.

« La police pense également que le poids du pont a été augmenté par quatre couches d’aluminium de revêtement pédestre posées par les entrepreneurs, ce qui pourrait avoir provoqué l’effondrement du pont », a-t-il poursuivi.

Le pont de 233 mètres de long, une attraction touristique majeure dans la région, venait de rouvrir au public mercredi dernier après sept mois de travaux de rénovation, dont le coût s’élèverait à 20 millions de roupies (240.000 dollars).

Selon les autorités du Gujarat, aucun certificat de conformité n’avait été délivré avant la remise en service de l’ouvrage. Les autorités locales avaient attribué à Oreva un contrat de 15 ans pour l’exploitation et l’entretien du pont, mais la société n’avait aucune expérience pour ce type de gestion, selon des éléments d’enquête.

Des accidents fréquents en Inde

Le directeur du groupe Oreva, Deepak Parekh, aurait déclaré au tribunal : « C’est la volonté de Dieu qu’un incident aussi malheureux se produise ».

Lui et un autre directeur d’Oreva, ainsi que deux entrepreneurs, ont été placés en détention provisoire, tandis que cinq vendeurs de billets et agents de sécurité ont été envoyés en prison en attendant leur procès.

Les accidents impliquant des infrastructures anciennes et mal entretenues, notamment des ponts, sont fréquents en Inde mais devant l’ampleur du drame, le Premier ministre Narendra Modi s’est rendu sur les lieux mardi et a promis une « enquête détaillée et approfondie pour identifier tous les aspects relatifs à la tragédie ».

Les drapeaux étaient en berne au Gujarat mercredi et tous les événements officiels et de divertissement ont été annulés.

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