Un policier menace deux jeunes femmes d’être emprisonnées avec des criminels et des séropositifs

15 juin 2016 09:12 Mis à jour: 18 juin 2016 20:53

Une vidéo téléchargée et rapidement partagée sur les médias sociaux chinois a braqué les projecteurs sur la police chinoise pour abus de pouvoir. Plus particulièrement pour des menaces de viol en prison envers des jeunes femmes dans le but de soi disant leur apprendre à « respecter la loi ».

La vidéo a été prise par l’une des deux jeunes femmes appréhendées par un agent de police le 21 mai dernier à Shenzhen, au sud de la Chine. La raison : elle n’avait pas leurs pièces d’identité. Les femmes faisaient des courses, lorsqu’un policier les a arrêtées et poussés dans la voiture de police avec l’aide de son collègue.

Sur le chemin au poste de police, le policier a crié en permanence sur les femmes en leur lançant des menaces mélangées avec des grossièretés et remarques obscènes –  qui ont été enregistrées dans la vidéo.

Lorsque les femmes ont eu des doutes sur son identité et lui ont demandé de présenter une preuve de son emploi, le policier a piqué une crise et a répondu : « Je pense que tu pourrais être un homme, pourquoi […juron] es-tu entré dans les toilettes pour femmes ? Enlève tes vêtements et montre-moi la preuve. »

Il a en outre intimidé les femmes en leur disant : « Oui, je vois que vous êtes bien belles » et « comme vous ne comprenez pas la loi, je vais améliorer vos connaissances. Je vais vous enfermer avec des séropositifs, des voleurs et des brigands et je vous laisserais l’apprécier tranquillement. »

« Je suis un agent de police et vous devez coopérer avec moi. Tout ce que vous devez comprendre est que vous étiez aujourd’hui des […juron]. »

La vidéo a été postée le 10 juin dernier sur la plate-forme de média social populaire Sina Weibo. Avant d’être supprimée par la censure, elle avait reçu 40 000 commentaires.

Selon Southern Metropolis Daily, le chef de police locale a présenté ses excuses le jour même, ainsi que son subalterne. Toutefois, le policier filmé a cherché des excuses pour sa violence verbale en affirmant qu’il essayait d’éduquer les jeunes femmes comme si elles étaient ses propres enfants et de leur inculquer un « respect envers la loi ».

« Les civils se trompent en m’accusant d’abus de pouvoir. Cela n’a certainement pas été mon point de départ. Si je ne faisais que de remplir mes fonctions, je n’aurais rien dit dans la voiture », a-t-il déclaré.

Les commentaires des internautes chinois montraient leur indignation au sujet de cet incident et de l’abus de pouvoir des autorités en général.

Un commentaire raconte une expérience personnelle hallucinante vécue à Pékin : « Il y a plus de dix ans, en sortant de l’Académie chinoise des sciences agricoles, j’ai été violemment poussé directement dans le coffre d’une voiture de police parce que je n’avais pas de pièce d’identité. Ils m’ont emmené au poste de police de Dazhongsi … il y avait des gens qui pleuraient et criaient en permanence. »

L’internaute de Shenzhen a comparé les autorités chinoises avec les troupes d’occupation japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale :
« Les années 1990 ont été la période la plus terrible pour les travailleurs migrants [provenant d’autres régions de la Chine]. Dans les villes côtières de la province du Guangdong, ils [les policiers] vérifient l’identité tous les soirs, les brigades assurant l’ordre et d’autres brigades locales sont comme des policiers militaires japonais : ils vérifient chaque personne provenant d’autres provinces qu’ils rencontrent et les tabassent s’ils n’ont pas de pièce d’identité. Ils vous battent violemment jusqu’au sang avec des matraques, des bâtons en bois et des matraques électriques. Puis, ils vous envoient dans les carrières locales, comme celle de Zhangmutou, pour trois mois de travaux forcés et de rééducation ou vous condamnent à une amende de 1 000 à 2 000 yuans (plusieurs centaines d’euros). »

D’autres internautes ont utilisé l’incident pour fustiger le ministre des Affaires étrangères Wang Yi, qui a récemment fait les manchettes après avoir réprimandé une journaliste canadienne pour son « arrogance et ses préjugés » à cause du fait qu’elle avait osé lui poser une question sur les droits de l’homme en Chine.

« Cela me rappelle ce qu’a dit le ministre des Affaires étrangères Wang Yi : ’ Connaissez-vous la Chine. Êtes-vous déjà allée en Chine ? Savez-vous que la Chine a inscrit la protection des droits de l’homme dans sa constitution ? Et je vous dis, celui qui connait la situation des droits de l’homme en Chine, ce n’est pas vous, mais  le peuple chinois’ », a écrit un internaute en  citant d’une façon informelle et ironique les paroles du ministre.

« C’est une gifle à Wang Yi », a écrit un autre. « Y a-t-il des droits de l’homme ? C’est sûrement une application de la loi inappropriée et violente… ce n’est pas du tout professionnel. »

Version anglaise : Chinese Policeman Forces Two Girls into Patrol Car, Tells Them They’ll ‘Enjoy’ Being Locked Up With Criminals and HIV-Positives

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