Enregistrement Benalla : une enquête ouverte, Mediapart refuse une perquisition

4 février 2019 19:24 Mis à jour: 4 février 2019 19:24

Déjà tentaculaire, l’affaire Benalla connaît un nouveau front : le parquet de Paris a tenté de perquisitionner Mediapart lundi, après la diffusion la semaine passée d’une conversation entre l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron et Vincent Crase, quelques jours après leur mise en examen en juillet.

Cette nouvelle enquête a été ouverte pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception de télécommunications ou de conversations », autrement dit sur les conditions dans lesquelles cet enregistrement a été réalisé, selon une source judiciaire.

Le média en ligne a indiqué avoir refusé lundi matin une perquisition dans ses locaux, où s’étaient présentés deux magistrats du parquet et des enquêteurs qui voulaient saisir les enregistrements en question.

« Tout ça est une manœuvre, un habillage juridique qui n’a qu’une seule fin : trouver les sources de Mediapart et les tarir ! », a estimé Fabrice Arfi, co-responsable des enquêtes du journal en ligne, lors d’une conférence de presse au siège de Mediapart.

« Nous avons révélé des faits d’intérêt public. Nous n’avons commis aucun délit », a renchéri Edwy Plenel, président et cofondateur du média en ligne, s’insurgeant que « le procureur de la République de Paris -choisi par Emmanuel Macron lui-même- n’a d’autre urgence que de faire cet acte violent et rarissime de venir perquisitionner un journal ».

Mediapart avait publié jeudi des extraits d’un enregistrement d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, ex-employé de LREM et gendarme réserviste.

Selon le site d’information, cette conversation a eu lieu le 26 juillet, quelques jours après que les deux hommes ont été mis en examen pour des violences sur des manifestants le 1er mai 2018 et en violation de leur contrôle judiciaire.

Alexandre Benalla s’y targue du soutien du président de la République, alors que l’« affaire » qui porte son nom a éclaté quelques jours plus tôt et crée des remous jusqu’au sommet de l’État.

« Truc de dingue, le « patron » (Emmanuel Macron, ndlr), hier soir il m’envoie un message, il me dit : « Tu vas les bouffer. Tu es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi. Je suis avec Isma (Ismaël Emelien, conseiller spécial du président, ndlr), etc. On attend Le Monde, machin, etc » « , dit-il dans cet extrait à la très bonne qualité sonore.

La source judiciaire a précisé que l’ouverture de l’enquête préliminaire est intervenue à la suite de la réception par le parquet de Paris d’« éléments », dont la nature n’a pas été précisée.

Une source proche de l’enquête a ajouté qu’elle n’avait pas été déclenchée à la suite d’une plainte de M. Benalla.

« Comme on est dans le cadre d’une enquête préliminaire, nous avons le droit de refuser une perquisition et nous l’avons donc évidemment refusée, en nous permettant de commenter cette situation inédite dans l’histoire du journal, et que nous considérons comme particulièrement grave pour le journal », a également expliqué M. Arfi.

Avant Mediapart, d’autres médias ont fait l’objet de perquisitions ou de tentatives de perquisitions au cours des dernières années.

D. S avec AFP

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