Environnementalisme radical : Pour être vert, il n’est pas nécessaire d’être tyrannique (1re partie)

Par Arney H. Lange
4 janvier 2024 21:10 Mis à jour: 5 janvier 2024 09:57

Il n’y aura jamais d’État vraiment libre et éclairé tant que l’État n’en viendra pas à reconnaître l’individu comme une puissance supérieure et indépendante, d’où découlent tout son pouvoir et toute son autorité, et à le traiter en conséquence.

– Henry David Thoreau

Est-ce juste moi, ou avez-vous aussi remarqué que les discussions d’aujourd’hui sur le sujet de l’environnement semblent déconnectées de la réalité ? J’ai une compréhension et une expérience solides en sciences biologiques, mais sur la place publique, je ne vois plus guère de discussions rationnelles quant aux questions écologiques.

Pour moi, les premiers signes ont été évidents lorsque les mots ont commencé à être manipulés pour évoquer des possibilités de plus en plus apocalyptiques. Par exemple, il y a une vingtaine d’années, on parlait couramment de « réchauffement climatique ». Puis on a parlé de « changement climatique ». Mais ce n’était pas assez percutant, alors on a parlé d’ « urgence climatique » ou de « crise climatique ». Bien sûr, tout le monde souhaite une civilisation saine, mais en tant que médecin, je suis plus enclin à dire que ce sont les soins de santé qui sont en crise.

Je dirais que l’alarmisme climatique est devenu une forme de catastrophisme. Il se produit pour justifier un environnementalisme d’État de plus en plus autoritaire. Là où je vis, en Colombie-Britannique, le député local parle de « pollution par le carbone » comme s’il s’agissait d’une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Aux dernières nouvelles, la vie elle-même est faite de carbone. En outre, le dioxyde de carbone est nécessaire et bénéfique à la croissance des plantes et des cultures.

Que se passe-t-il ici ? On peut dire qu’il s’agit d’une idéologie — ou même d’une nouvelle théologie — lorsque la terminologie utilisée est extrême et manque de précision scientifique. Après tout, être anti-carbone, c’est être anti-vie, voire anti-humain. Il s’avère que la tyrannie est l’ennemie de la nuance, et ce que nous vivons est le début de l’autoritarisme étatique et mondial en habit vert.

Pourtant, la responsabilité environnementale doit commencer au niveau du citoyen individuel, et non pas à partir d’une idéologie totalitaire.

Dans cette première partie, je montrerai comment les préoccupations environnementales de nombreux citoyens ont été capturées par cette idéologie globalisante. Dans un premier temps, je décrirai l’état général de la situation des verts, notamment au Canada. Ensuite, j’aiderai le citoyen à s’orienter par rapport aux questions écologiques sur la place publique — ce que j’appelle habituellement notre champ séculier. Enfin, je décrirai comment de nombreux environnementalistes ont été capturés par une idéologie qui contient des éléments d’une nouvelle théologie.

Tout d’abord, quelle est la situation générale des Canadiens qui se préoccupent de l’environnement ? Le gouvernement fédéral actuel a un ministre de l’environnement qui se dit « fier d’être socialiste ». En conséquence, le gouvernement Trudeau est dominé par des idéologues qui déclarent à tout bout de champ une « crise » ou une « urgence » environnementale.

Ce sont des autoritaires radicaux qui cherchent à effrayer les Canadiens pour qu’ils renoncent à leurs libertés. L’objectif principal est de centraliser le pouvoir au niveau national et même international, bien au-delà des précédents historiques. Pourtant, ces gauchistes privilégieront les solutions qui accroissent l’intervention de l’État, non pas nécessairement parce qu’elles sont meilleures pour l’environnement, mais parce qu’elles sont meilleures pour les gauchistes. Après tout, le socialisme international se résume à un contrôle gouvernemental des moyens de production, au lieu d’exploiter les marchés libres pour résoudre les problèmes liés à notre qualité de vie.

Tout ne peut pas être construit en l’appréhendant dans une perspective sociale — ou socialiste. Prétendre que les êtres humains sont infiniment malléables revient à nier l’existence même de la nature humaine.

En fait, dans la région côtière de la Colombie-Britannique d’où je viens, la circonscription locale fait l’expérience de cette idéologie au premier plan. Il y a depuis longtemps un fort vote vert ici — et il n’y a rien de mal à se préoccuper de l’environnement — mais tout ce que l’on voit dans cette culture, c’est divers politiciens de gauche essayant de se surpasser les uns les autres pour l’intervention la plus radicale afin de « sauver » l’environnement. Le député local du gouvernement Trudeau fait preuve de vertu ostentatoire en signalant une plus grande émission de « carbone » à la prochaine conférence internationale sur le « climat ». Il y a aussi le candidat socialiste local du NPD qui fait pression pour un « Manifeste du bond en avant » jugé trop extrême, même par la direction fédérale du NPD.

Ce n’est pas dans la nature de la tyrannie de résoudre des problèmes complexes avec nuance, et encore moins d’envisager une véritable conservation ou intendance.

Deuxièmement, permettez-moi de décrire comment nous pouvons utiliser un axe écologique pour comprendre pourquoi certains verts ont choisi la voie de l’interventionnisme étatique (ndt. en anglais, « big goverment »), plutôt que celle de la liberté citoyenne, pour les questions environnementales. Il s’avère que les citoyens doivent s’orienter non seulement en termes de liberté, mais aussi en termes d’écologie. Sinon, il n’y a pas d’échappatoire à une culture progressivement dystopique.

Le problème pour les véritables conservateurs de l’environnement est que ce qui est imposé par un gouvernement radical n’offre aucune responsabilité personnelle. Les préoccupations environnementales — l’axe écologique — ne se situent même pas sur l’axe traditionnel gauche-droite. En fait, il est sage de traiter une personne comme un individu unique et souverain et de ne pas la classer simplement dans un groupe d’identité ou un autre. Comme le disait René Descartes, « je pense, donc je suis ». Ainsi, chacun d’entre nous a sa propre conscience qui existe à la croisée de sa foi et de sa raison. C’est ainsi que nous pouvons véritablement nous relier à ce monde séculier.

Cela explique aussi ce que j’appelle la « pastèque ». Par exemple, au Canada, les « rouges » sont généralement considérés comme des extrémistes de gauche sur l’axe de la liberté, ce qui rappelle le communisme de l’Union soviétique ou de la Chine. Mais les « rouges » incluent désormais les autoritaristes « réveillés » (ndt. appelés en anglais « Woke »), tels que les libéraux rouges du gouvernement Trudeau. Cette idéologie oppose un groupe identitaire à un autre. Lorsque les verts se mêlent aux rouges, on obtient des pastèques. En d’autres termes, certains verts sont verts à l’extérieur, mais rouges à l’intérieur. Tout problème environnemental justifie une solution gouvernementale. Cela explique également pourquoi la culture actuelle ne permet pas de distinguer les libéraux rouges, le NPD fédéral et les verts autoritaires.

Enfin, cela conduit à ce que de nombreux Canadiens soient capturés par une idéologie comportant des éléments d’une nouvelle théologie. Les pastèques n’ont pas besoin de croire en un dieu pour y arriver. Le marxisme Woke est une variante moderne du marxisme classique, le communisme historique étant de toute façon dépourvu de Dieu. Et les verts peuvent être agnostiques. Par conséquent, on peut voir les caractéristiques d’une nouvelle théologie des pastèques dans les nombreux articles de foi pratiqués par la coalition rouge-verte, même si elle n’a pas recours à Dieu.

Permettez-moi de donner au moins cinq exemples des articles de foi des rouges ou des « Woke ».

Premièrement, il semble que toutes les personnes et institutions sont racistes ou sectaires, c’est leur péché originel. Deuxièmement, l’identité des individus serait forgée exclusivement par leur appartenance à un groupe, principalement la race ou le sexe. Troisièmement, les groupes identitaires peuvent être classés en fonction de leur degré « d’oppression », les victimes les plus éprouvées étant les plus sacrées. Quatrièmement, le capitalisme est responsable des maux du monde. Cinquièmement, le sexe et le genre sont exclusivement des constructions sociales, sans aucune référence à la réalité biologique ou empirique.

Ajoutez à cela des éléments de la foi des verts et vous obtiendrez une image complète de cette nouvelle théologie. Par exemple, le temps est mesuré en termes de fin des temps. Il y a une apocalypse environnementale. Une « crise climatique » imminente. Il n’y a rien à constater, tester et prouver ; forcément rien à réfuter. C’est une « vérité officielle » orwellienne avec un dogmatisme totalitaire, indiscutable et anti-intellectuel. Les pastèques n’ont même pas besoin d’invoquer la déesse mère Nature pour y parvenir. Tout ce qu’il faut, c’est l’orgueil utopique de centraliser l’autorité sur les gens à un niveau qui n’a pas de comptes à rendre — même au-delà de l’État-nation.

C’est devenu une pensée de groupe. Peu importe le principe de séparation de l’organisation religieuse et de l’organisation étatique. Peu importe la créativité de l’individu souverain. C’est comme si nous étions témoins d’une fuite de laboratoire d’un « virus de l’esprit woke » qui s’est échappé du milieu universitaire pour s’emparer de notre culture et de nos institutions. Les pastèques sont simplement devenues les clercs culturels habillés en vert dans une idéologie totalitaire de l’environnement.

Méfiez-vous des « pastèques » dans la société. Chaque citoyen doit être capable de penser par lui-même et d’appliquer son libre arbitre et faire des choix responsables, y compris en matière d’environnement. Je pense que la plupart des Canadiens ne souhaitent pas vivre dans une culture ou une politique de tyrannie. En réalité, les libéraux classiques, les conservateurs et de nombreux écologistes n’ont pas besoin de recourir à une idéologie totalitaire. Les vrais conservateurs environnementalistes savent qu’un peuple libre peut résoudre la plupart des problèmes — sans l’intervention de l’État.

Dans la deuxième partie, je décrirai quelques propositions sur l’environnement dans un contexte de libre-marché qui pourraient servir d’alternative à ce totalitarisme.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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