La Russie et la Tadjikistan ont entamé mardi des exercices militaires conjoints à proximité de la frontière afghane, visant à simuler le refoulement d’incursions de talibans, ont annoncé les deux pays. Les manœuvres, qui impliquent plus de 10.000 soldats, principalement des réservistes tadjiks, sont destinées à simuler « l’élimination de terroristes ayant réussi à passer » dans cette ex-république soviétique d’Asie centrale depuis l’Afghanistan voisin, selon le ministère tadjik de la Défense.
Environ 400 soldats et 80 véhicules militaires russes ont été déployés depuis une base locale pour ces exercices qui doivent durer jusqu’à vendredi, a précisé l’armée russe dans un communiqué. La Russie dispose de deux bases militaires au Tadjikistan, avec au total quelque 7.500 hommes. C’est la première fois que des exercices militaires russo-tadjiks sont menés dans la région quasi-déserte du Gorno-Badakhchan, où des accrochages entre rebelles locaux et forces gouvernementales tadjikes avaient eu lieu en 2012.
Des exercices avaient déjà été organisés dans la région de Khalton, également frontalière de l’Afghanistan et située au sud de la capitale du Tadjikistan, Douchanbé. La Russie et le Tadjikistan ont intensifié leur coopération militaire depuis 2014, suite au retrait partiel des forces de la coalition menée par les Etats-Unis en Afghanistan. La Chine avait également mené des exercices militaires conjoints avec le Tadjikistan en 2016.
Le Tadjikistan, pays le plus pauvre d’ex-URSS qui possède 1.340 kilomètres de frontière avec l’Afghanistan, demeure l’un des principaux axes de transit de la drogue afghane, exportée notamment vers la Russie et les pays européens. Des affrontements éclatent régulièrement entre les garde-frontières tadjiks et des trafiquants de drogue venus d’Afghanistan, premier producteur mondial d’opium et d’héroïne.
DC avec AFP
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