Faut-il s’inquiéter des invasions de coccinelles asiatiques ?

Par Léonard Plantain
22 février 2023 10:08 Mis à jour: 22 février 2023 10:08

Aussi nommées Harmonia Axyridis, les coccinelles asiatiques envahissent certains jardins, voire des habitations, notamment en période hivernale où elles cherchent à se réchauffer. Des invasions qui peuvent être impressionnantes, mais qui ne sont pas dangereuses pour l’être humain.

Faut-il s’inquiéter des invasions de coccinelles asiatiques ? Le question mérite d’être posée. Comme chaque année à différentes périodes, des invasions de coccinelles asiatiques peuvent avoir lieu dans certaines régions. En période hivernale, elles se réfugient au chaud. Quand le temps se réchauffe, elles ressortent. Cependant, elles envahissent parfois les habitations, entraînant des craintes auprès des habitants concernés.

Cependant, rassurez-vous, ces coccinelles asiatiques, aussi appelées Harmonia axyridis, ne représentent pas de risque sanitaire majeur pour la santé des humains. La gêne occasionnée est toutefois peu appréciée. Mais comment en est-on arrivé là ?

Tout a commencé dans les années 1980, lorsque ces coccinelles ont été volontairement importées en Europe et aux États-Unis dans le but de lutter de manière biologique contre les pucerons, a rapporté France 3 Régions.

« En France, dans les années 1980, l’Inra (l’Institut national de recherches agronomiques) a importé cette coccinelle réputée vorace, de Chine, pour tester ses capacités de lutte biologique contre les pucerons. Au début, quand on lâchait les coccinelles asiatiques dans la nature, elles mangeaient les pucerons mais ne s’installaient pas. La plupart mourraient. La souche de coccinelles asiatiques choisie par l’Inra avait des ailes atrophiées et était peu mobile, donc non susceptible d’être invasive. Elle ne s’est jamais installée durablement. Et le coléoptère ne résiste guère au froid de l’hiver européen », a expliqué Arnaud Estoup, généticien et directeur de recherche à l’Inra.

Ne voyant aucun problème, l’Inra a alors transmis cette souche à biotop, une société spécialisée dans la lutte biologique, pour qu’elle puisse la commercialiser dans les jardineries de France en tant qu’insecticide naturel. Cependant, en parallèle de ces exportations, d’autres contingents d’Harmonia Axyridis sont arrivés en France de manière clandestine, amenant ces insectes à se mélanger aux autres coccinelles et à coloniser l’Hexagone. Et bien que sa commercialisation a depuis été stoppée, sa prolifération continue.

« A partir de 2003, la coccinelle asiatique est entrée sur le territoire français depuis la Belgique qu’elle avait colonisée. Elle est aujourd’hui très présente partout dans les plaines du Grand Est, comme dans toutes les régions de France », a souligné Raynald Moratin, responsable scientifique de l’ODONAT (l’office des données naturalistes du Grand Est, une fédération d’associations naturalistes de la région).

Bien que désormais envahissantes, ces coccinelles font néanmoins bien leur travail, puisqu’une fois adulte, elles peuvent ingurgiter de 90 à 270 pucerons par jour.

Quant à les voir disparaître définitivement de nos jardins et habitations, cela semble peut probable. Des scientifiques britanniques se sont déjà penchés sur le sujet, en vain. De son côté, Arnaud Estoup est formel : « On ne parviendra pas à les éliminer car ce sont des populations énormes qui sont présentes sur 4 continents. Mais on ne va pas voir pour autant disparaître la biodiversité des coccinelles. On va laisser faire la nature ». Selon lui, cette espèce devrait finir par bien s’intégrer à l’écosystème européen.

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