Un fragment d’ADN hérité de Néandertal favoriserait des formes graves du Covid-19

Par Léonard Plantain
4 octobre 2020 09:20 Mis à jour: 4 octobre 2020 09:23

Selon des chercheurs en génomes anciens, un segment de chromosome hérité de Néandertal – porté par 50 % de la population en Asie du Sud et 16 % en Europe – multiplierait par 3 les risques de développer une forme sévère du coronavirus.

C’est une hypothèse avancée dans la revue Nature du mercredi 30 septembre, par le spécialiste en génomes anciens Svante Pääbo (de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste, à Leipzig) et de son collègue Hugo Zeberg (de l’Institut Karolinska, à Stockholm).

D’après les deux chercheurs : les porteurs d’un fragment chromosomique identique à celui trouvé sur plusieurs fossiles néandertaliens ont un risque multiplié par 3 de faire une forme grave de détresse respiratoire induite par le SARS-CoV-2. Pour parvenir à ces conclusions, ils se sont appuyés sur deux études visant à identifier les facteurs de risques génétiques associés aux formes sévères de Covid-19, relate Le Monde.

La première, publiée le 19 juin dans le New England Journal of Medicine, est une étude dite d’association pangénomique. La seconde, signée de la Covid-19 Host Genetics Initiative, est le résultat d’une vaste coopération internationale visant à élucider le rôle de facteurs génétiques chez l’homme (et non chez le virus).

Ces études ont permis de mettre en lumière qu’une variante génétique dans une certaine région du chromosome 3 – l’un des 23 du génome humain – est associée à des formes plus sévères de la maladie. Cette même région étant déjà connue pour abriter du code génétique venant de Néandertal, relate Ouest-France.

Poursuivant leurs recherches, Svante Paabo et Hugo Zeberg ont ainsi pu trouver qu’un homme de Néandertal du sud de l’Europe portait un segment génétique quasiment identique, constitué de quelque 50 000 paires de bases, les constituants primaires de l’ADN. Par ailleurs, ce segment n’est pas distribué de façon homogène à travers le globe. Selon l’étude, il est présent chez 16 % des Européens, et à peu près la moitié de la population d’Asie du sud, avec la proportion la plus élevée (63 %) au Bangladesh.

On sait que le Covid-19 peut affecter plus durement des patients suivant l’âge, le sexe ou les antécédents médicaux. Dorénavant, on pourrait y inclure des facteurs génétiques.

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