Gauchistes devenus conservateurs, ces nouveaux podcasteurs qui dénoncent sans complexe l’omniprésence des idéologies progressistes

"J'essaie juste d'être la voix de la raison"

Par Matt McGregor
26 août 2022 11:04 Mis à jour: 26 août 2022 11:04

Aux États‑Unis, la religion du « wokisme » continue de gagner du terrain et d’entraîner la censure. Sur son autel, rempli de honte, chacun doit s’excuser continuellement, pour tout. Désormais, d’anciens podcasteurs gauchistes rejoignent les rangs conservateurs et dénoncent sans complexe un narratif envahissant.

« Nous voyons des jeunes grandir avec l’idée qu’ils sont réduits à leur race, leur sexe et leur sexualité », explique pour Epoch Times Amala Ekpunobi, qui anime le podcast Unapologetic. « Ces trois identités très superficielles sont désormais tellement essentielles dans la façon dont les gens se présentent, ou dans la façon dont ils sont considérés comme des victimes ou des champions. Plus nous suivons la voie de ce narratif trompeur, plus nous les opprimons et entretenons une culture de la victimisation qui est tout simplement insoutenable. »

Amala Ekpunobi a rejoint la plateforme conservatrice de PragerU (Prager University) avec son podcast quand sa vision du monde orientée à gauche a commencé à s’effriter sous l’examen critique de sa propre façon de penser.

« Je crois que la question la plus dure pour moi était la race », confie Amala. « J’ai grandi dans une famille blanche. Je suis biraciale. Mon père est originaire du Nigeria, et ma mère, qui travaille avec la gauche politique, est blanche. »

Enfant, Amala suivait les opinions de sa mère et a milité durant toutes ses années de collège et de lycée. Finalement, elle a rejoint les rangs de l’activisme rémunéré une fois diplômée.

Un nouveau voyage

Elle a alors constaté qu’il régnait un climat d’hypocrisie au sein de l’organisation qui l’employait.

« J’ai entendu beaucoup de propos racistes envers les Blancs derrière les murs de cette organisation. »

Amala a donc ressenti le besoin de confronter les organisateurs à ce sujet. Comment pouvaient‑ils prétendre être du côté de la tolérance et de la lutte antiraciste tout en tenant des propos discriminants.

« On m’a répondu que je n’étais tout simplement pas consciente de mon oppression, que ce n’était pas de leur faute si je n’étais pas en colère, mais que je devais l’être en raison de la façon dont j’étais traitée dans ce pays. »

À partir de là, Amala a recherché des idées qui ne renforçaient pas, mais au contraire remettaient en question, ses idées préconçues.

Elle a découvert des théoriciens et des commentateurs tels que Thomas Sowell et le cofondateur de PragerU, Dennis Prager. Pour elle, ce fut le début d’un nouveau départ.

« J’avais toujours grandi avec l’idée que les Blancs avaient des préjugés inhérents et qu’ils faisaient partie d’une structure d’oppression qui travaillait contre moi, qu’ils le sachent ou non », explique Amala. « Donc, là, c’était vraiment difficile, à la fin, de justifier le fait d’avoir ces opinions, puis de rentrer chez moi dans une famille qui se souciait de moi. »

« Je devenais de plus en plus conservatrice »

Cette façon d’appréhender le monde est restrictive et déformée, estime Amala. Elle interdit aux jeunes de s’épanouir. Ils ne parviennent plus à voir qu’un vaste éventail d’options pour se forger un avenir s’offre à eux, et ce, sans distinction de race ou de sexe.

Après avoir quitté la gauche, Amala s’est globalement éloignée de la politique. Elle a décidé de se consacrer à ses études d’infirmière.

« J’ai fait cela pendant un certain temps, mais en arrière‑plan, je devenais toujours plus conservatrice. »

Adopter un point de vue conservateur impliquait cependant un nouveau type de difficultés. La majorité des médias défendent les opinions libérales, jusqu’aux applications de médias sociaux apparemment anodines comme TikTok.

« L’application a une page ‘Pour vous’ qui affiche du contenu en fonction de ma catégorie démographique. Et elle m’envoyait des vidéos qui avaient un message politique libéral », explique Amala. « C’est une plateforme pour des millions de jeunes impressionnables, et ils reçoivent tous un contenu similaire. »

Pour renforcer un message alternatif, Amala a décidé de réaliser ses propres vidéos. Elle y partageait son parcours, la façon dont elle était arrivée à un système de valeur conservateur.

« Je ne sais pas comment ça me venait, ça sortait juste de moi, et certaines [de mes vidéos] ont atterri sur le bureau de PragerU. Ils m’ont contactée, m’ont fait venir en avion à Los Angeles pour raconter mon histoire, et m’ont offert ce travail. »

Discours libre

Dans l’émission Unapologetic, Amala examine les événements récents, la culture pop et les questions sociales avec rationalité pour décrypter un climat social toujours plus absurde qui touche tous les aspects de la vie.

Un des principaux problèmes, selon Amala, est l’absence de discours libre.

« Quand j’ai commencé à faire ces vidéos politiques avec des prises de position conservatrices, elles ont été accueillies avec beaucoup de haine et de censure. Si les idées dissidentes opposées au wokisme que nous subissons en ce moment ne sont pas disponibles, le wokisme va prospérer. C’est pourquoi nous devons favoriser le dialogue, surtout avec des personnes qui ont des valeurs et des croyances différentes. »

Tout remettre en question

Comme Amala, Judith Rose, autrefois démocrate, a eu un déclic et elle est passée de « woke » (dont le sens signifie « réveillé ») à celui d’avoir vraiment les yeux ouverts. C’est arrivé lorsqu’elle a pris conscience qu’elle était endoctrinée. Elle a alors cherché à savoir d’où cela venait.

Pour elle tout a commencé en 2020 [crise du Covid]. Le narratif dominant des médias était totalement déconnecté de la réalité. Les opinions qu’elles défendaient ne collaient pas à ce qu’elle ressentait en son for intérieur.

« Je n’étais pas très bien dans ma vie, donc je pense que cela explique en grande partie pourquoi je me laissais programmer », explique Judith. « Selon moi, beaucoup des mouvements sociaux qui marchent aujourd’hui jouent sur la fragilité psychologique des gens. »

Son parcours est similaire à celui d’Amala. Judith a réalisé une vidéo TikTok dans laquelle elle abordait la question de la transformation de son système de croyances. Elle y évoquait « la pilule du siècle la plus dure à avaler ». La vidéo est devenue virale, et elle s’est retrouvée propulsée sur les réseaux, invitée à s’exprimer sur les plateformes alternatives pendant près de six mois.

Judith Rose, animatrice de Questioning Everything, 2022. (Avec l’aimable autorisation de Judith Rose)

« Je remonte à la surface alors que je ne réalisais même pas que je me noyais »

Judith Rose a rapidement constaté que chaque message diffusé par les médias existants révélait une autre intention, non assumée. Elle a constaté que ces messages intoxiquaient les gens.

Au lieu de s’accrocher à de vieilles idées qui ne fonctionnaient plus, elle a tout simplement changé de perspective. Elle a commencé à écouter d’autres opinions, celles des conservateurs notamment.

« J’ai dû admettre que j’avais tort sur de nombreux sujets et réexaminer les choses. J’ai dû le faire à plusieurs reprises au cours des deux dernières années, ce qui a été tout un cheminement. »

Il ne s’agissait pas seulement d’adopter de nouvelles idées, mais aussi de faire certains changements dans sa façon de vivre.

« Ce n’était vraiment pas marrant. Certaines personnes, je croyais que c’étaient mes amis, m’ont appelée et m’ont dit que je perdais les pédales. Je n’étais plus en phase avec les gens que je côtoyais. »

Pourtant, elle ne s’était jamais sentie aussi saine d’esprit.

« Je me sens beaucoup mieux qu’avant, car c’est comme si je remontais à la surface alors que je ne réalisais même pas que je me noyais. C’est bizarre de comprendre autant de réalités à la fois. Quand cela arrive, beaucoup de gens n’ont soudain plus rien à voir avec nous, ils ne nous voient pas de la même façon parce que nous ne les voyons plus pareil non plus. »

C’est très « orwellien »

Tout comme Amala, Rose a également remarqué que de nombreux sites Web radicalisaient les internautes. Du jour au lendemain, Amala avait compris que TikTok diffusait un narratif destiné à orienter des groupes démographiques particuliers. Rose a réalisé que certains sites amenaient les jeunes utilisateurs à avoir des croyances et des comportements totalement inadaptés au monde extérieur. D’ailleurs, pour cette raison précisément, elle‑même vivait autrefois en décalage avec le monde réel.

« Même après avoir mis de côté les médias sociaux, j’ai constaté que j’étais radicalisée par les fausses informations fabriquées par les médias et les titres sensationnalistes qui présentent des opinions et non des faits. Jusque‑là, voilà ce à quoi je m’étais toujours adonnée : feuilleter ces titres et absorber leurs opinions. »

Ce que beaucoup font passer pour de la sensibilisation et de l’information est en réalité de la propagande, de l’ingénierie sociale dont l’objectif est la déshumanisation et le contrôle des populations, affirme Rose.

« On présente aux gens des idées qu’ils n’auraient normalement aucune raison d’avoir. Ensuite, il y a ce mécanisme par lequel on adopte de nouveaux termes et on change de langage. C’est très orwellien, et c’est très déstabilisant. »

Une crise spirituelle

Judith a finalement constaté que cela l’avait fragilisé psychologiquement. Comme d’autres personnes de son entourage, elle avait « des réactions émotionnelles extrêmes » dès que son idéologie se heurtait à une opinion différente. Mais plus encore, elle vivait dans un néant spirituel.

« J’ai dû m’asseoir et reconnaître que j’étais excessivement en colère et que je ne comprenais pas pourquoi. J’ai dû faire beaucoup de méditation et tendre la main vers Dieu en disant : ‘Eh ! Je ne comprends pas ce monde, peux‑tu m’aider ?’ »

En identifiant sa spiritualité malade, Judith a finalement pu travailler à atteindre le bien-être. Elle y est parvenue, ce n’a pas manqué d’apporter beaucoup de clarté.

« Un jour en méditant, j’ai ressenti quelque chose de très particulier. J’ai eu l’impression de me débarrasser d’un énorme poids. Soudain, j’étais plus équilibrée et prête à aller de l’avant. »

Les anciennes certitudes se sont transformées, sa perception a changé et son discernement s’est affiné.

« Je ne sais pas comment c’est arrivé, mais c’est à Dieu que je le dois. »

Désormais, Judith a identifié « un système qui travaille contre les hommes pour diviser et conquérir ».

Une voix de la raison

Depuis son changement de cap, Judith a senti qu’il était de son devoir de partager ses idées. C’est ce qu’elle fait sur Patreon, dans son podcast, Questioning Everything.

Elle n’hésite pas à aborder des sujets ésotériques et surnaturels à l’instar de journalistes comme feu Jim Marrs. Elle les met ensuite en relation avec les événements actuels.

« J’essaie simplement d’être une voix de la raison pour que les gens continuent à s’interroger et à discuter de ces choses, afin que nous ne nous sentions pas tous si fous et si seuls. C’est l’objectif principal de ma page, faire savoir aux gens : ‘Eh, vous n’êtes pas tout seul. Je le vois aussi.' »

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