Gaza: ce que l’on sait sur les négociations d’une trêve à Doha

Par Vincent Solacroup
18 mars 2024 15:40 Mis à jour: 18 mars 2024 15:43

Après plus de cinq mois de guerre dans la bande de Gaza, États-Unis, Qatar et Égypte tentent d’arracher un accord sur une trêve entre l’organisation terroriste du Hamas et Israël et un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens.

Voici ce que l’on sait sur les exigences du Hamas, qui a infléchi en fin de semaine dernière sa position, et celles d’Israël, qui a envoyé le chef de ses services de renseignement, David Barnea, lundi à Doha en vue d’avancer dans ces négociations.

Exigeant depuis des semaines un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur les otages, le Hamas est désormais prêt à accepter une trêve de six semaines comme le souhaitent les pays médiateurs depuis des semaines, a indiqué vendredi à l’AFP l’un de ses responsables sous couvert d’anonymat.

Le responsable du Mossad estime que la durée des négociations pourrait être d’au moins deux semaines, étant donnée les problèmes que pourront rencontrer les délégués étrangers du Hamas pour communiquer avec l’organisation terroriste dans Gaza, selon le Times of Israël.

Dans le cadre de cette trêve, 42 otages – femmes, y compris soldates, enfants, personnes âgées et malades – pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens pour chaque otage et au rythme d’un otage par jour. C’est beaucoup moins que ce que réclamait jusqu’ici le Hamas.

La position du Hamas

Le mouvement islamiste exige en échange un « retrait de l’armée de toutes les villes et zones peuplées », le « retour des déplacés sans restrictions » et l’entrée d’au moins 500 camions d’aide par jour. Oussama Hamdan, un autre responsable du Hamas, a évoqué dans le détail un retrait des troupes israéliennes à l’est de la route Salaheddine – qui traverse la bande de Gaza en son centre, du nord au sud – « 14 jours » après le début de la trêve et l’« arrêt total » des combats. Ce qui permettra aux personnes déplacées de retourner dans ce secteur.

Les discussions devraient s’achever d’ici « quelques jours », a-t-il assuré lundi sur al-Manar, la chaîne du mouvement islamiste Hezbollah au Liban, un allié du Hamas. À l’issue de cette trêve de six semaines, le Hamas entend échanger, selon le responsable sous couvert d’anonymat, « tous les officiers et soldats israéliens capturés » lors de son attaque du 7 octobre et les corps de ceux « tués par le Hamas et d’autres mouvements », en échange de prisonniers palestiniens à un ratio qui n’a pas été précisé.

Pression de l’opinion publique israélienne

Israël, qui n’avait pas envoyé il y a deux semaines de représentants au Caire où les États-Unis, le Qatar, et l’Égypte s’étaient réunis avec une délégation du Hamas, a dépêché cette fois le chef de ses services de renseignements à Doha. Selon une source proche des négociations, il devait y rencontrer lundi le Premier ministre du Qatar et des responsables égyptiens en vue d’avancer vers un accord. Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu fait face à une intense pression de l’opinion publique pour ramener les otages en Israël.

Concernant les exigences du Hamas, le Premier Ministre avait déclaré sur X que « le Hamas continue de maintenir des exigences irréalistes », le 15 mars.

130 otages encore détenus

Environ 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza lors de l’attaque d’une ampleur sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort d’au moins 1160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.

Selon les autorités israéliennes, 130 otages du 7 octobre y sont encore retenus, dont 33 seraient morts, après la libération de plus d’une centaine d’otages en échange de 240 prisonniers palestiniens lors d’une première trêve d’une semaine fin novembre.

Parallèlement aux négociations autour d’une trêve, Israël prépare une offensive sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où sont entassés près d’1,5 million de Palestiniens, selon l’ONU. Benjamin Netanyahu a adopté vendredi les « plans d’action » de l’armée en vue de lancer cette offensive, redoutée par la communauté internationale.

Le Premier ministre israélien a averti dimanche que la « pression internationale » ne l’empêcherait pas de lancer cette opération destinée à « éliminer les derniers bataillons du Hamas » mais a assuré qu’il ne le ferait pas tant que la population serait « coincée sur place ».

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