Gilets jaunes – Christophe Castaner : « Le président nous a mis une pression de dingue » 

26 mars 2019 14:32 Mis à jour: 26 mars 2019 14:32

Samedi dernier, les journalistes du Journal du dimanche (JDD) ont suivi le ministre de l’Intérieur tout au long de la journée. Une immersion au cœur du dispositif policier prévu pour l’acte XIX des Gilets jaunes pendant laquelle ils ont recueilli les confidences du premier flic de France.

Dans la tourmente après les dégradations et les violences perpétrées par les casseurs sur les Champs-Élysées pendant l’acte XVIII, Christophe Castaner « se savait attendu » écrit le JDD.

« Il y a forcément une appréhension après le dérapage du week-end dernier [le week-end du 16 mars, Ndlr]. Mais être tendu et agité, ça ne sert à rien. C’est quand c’est tendu qu’il faut être apaisant. Toute mon autorité sera en jeu s’il y a de nouveaux dérapages. Mais prétendre qu’il n’y aura aucun incident, c’est une connerie ! », a ainsi confié le ministre aux journalistes de l’hebdomadaire francilien.

« Le vrai sujet, c’est l’info. Au début, les Gilets jaunes communiquaient sur des comptes ouverts, et je m’étais mis dans trois boucles », poursuit le locataire de la place Beauvau.

« C’est normal que les Français me fassent des reproches »

Si certains députés de la majorité dont le JDD a recueilli les confidences estiment qu’il « est affaibli », un sondage Odoxa réalisé pour le compte du Figaro souligne que 76 % des Français interrogés affirment ne pas faire confiance au ministre de l’Intérieur pour rétablir l’ordre.

Une défiance que comprend le principal intéressé. « Après les images de samedi dernier, c’est normal que les Français me fassent des reproches », a expliqué Christophe Castaner aux journalistes du JDD.

Laurent Nuñez et Christophe Castaner photographiés le 15 mars 2019 à Saint Astier (Dordogne). Crédit : GEORGES GOBET/AFP/Getty Images.

Interrogé sur la réaction d’Emmanuel Macron après le saccage des Champs-Élysées le 16 mars, le ministre de l’Intérieur assure que la nature de leurs « échanges n’a pas changé ».

« […] Que le Président ait de la colère, y compris contre moi, c’est possible. Mais est-ce que me passer une avoinée aurait été utile ? Par contre, ce qui est vrai, c’est qu’il nous a mis une pression de dingue… »

Très critiqué après la publication de photos d’une soirée passée en discothèque début mars au cours de laquelle il semble embrasser une jeune femme d’une trentaine d’années qui a été sa collaboratrice pendant qu’il occupait les fonctions de porte-parole du gouvernement, l’ancien maire de Forcalquier en a profité pour faire son mea culpa.

« Vu l’emballement, je ne le referais pas » 

Si le ministre – marié et père de deux filles – a pointé du doigt « l’atteinte à sa vie privée », il a toutefois reconnu un écart de sa part : « Vu l’emballement, je ne le referais pas. » 

Et quand les journalistes de l’hebdomadaire lui demandent si la pression exercée par l’opposition suite à la publication des photos de cette soirée controversée et les dérapages survenus pendant les manifestations des Gilets jaunes auraient pu l’amener à présenter sa démission à Emmanuel Macron, Christophe Castaner répond avec aplomb :

« Si ma démission avait eu une utilité politique, cela aurait été normal que le président et le Premier ministre se posent cette question et que je me la pose, dit-il. Mais si c’est pour faire plaisir à Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et aux Gilets jaunes… »

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