« Gilets jaunes » : la semi-liberté pour le « boxeur » Christophe Dettinger

14 février 2019 17:54 Mis à jour: 11 juillet 2019 01:22

L’ex-boxeur Christophe Dettinger a été condamné mercredi à un an de prison ferme, aménageable en semi-liberté, et 18 mois de sursis avec mise à l’épreuve pour avoir violemment frappé deux gendarmes le 5 janvier lors de l’acte 8 des « gilets jaunes ».

Le tribunal l’a également condamné à une interdiction de séjour à Paris pendant six mois, et à indemniser ses victimes, respectivement à hauteur de 2 000 et 3 000 euros.

« M. Dettinger, cela veut dire que ce soir vous dormez en prison. D’ici cinq jours, vous passerez devant le juge d’application des peines d’Evry, qui va mettre en place un régime de semi-liberté : vous dormirez en prison, mais vous pourrez continuer à travailler », a expliqué la présidente.

Le procureur avait requis trois ans dont un de sursis avec mise à l’épreuve et demandé le maintien en détention du prévenu, pour un geste d’une « violence inouïe » contre deux gendarmes, dont l’un s’est vu prescrire 2 jours d’ Incapacité temporaire de travail (ITT) et l’autre n’a toujours pas repris le travail, après 40 jours.

À la barre, Christophe Dettinger a dit regretter son geste : « J’ai voulu empêcher une injustice et j’en ai créé une autre », a-t-il dit, cherchant à expliquer un moment de colère – 2 minutes 30 – face à la « violence » des forces de l’ordre, samedi après samedi.

L’audience a démarré avec la projection de vidéos amateur, devenues virales. On voit ce père de famille de 37 ans, fonctionnaire territorial en Essonne, frapper un gendarme au sol puis asséner une série de coups de poing à un gendarme sur une passerelle surplombant la Seine.

« Je cherche ma femme, je vois des coups de matraque de gendarmes donnés à des « gilets jaunes ». Bam, bam, bam. Je ne comprenais pas. Je vois une dame au sol, un coup de pied et un coup de matraque levée, c’est là que je me jette sur le gendarme et je tape », a-t-il dit d’une traite, très calme.

Le procureur avait une tout autre version. « Vous avez des militaires qui ont dû tenir une position » et un homme qui  et frappe : « Il est dans ce registre de la violence légitime, du justicier ».

Au prévenu, il assènera que comme dans les matches de boxe, « il y a des règles dans la vie ». « Cela faisait huit manifs qu’il n’y avait pas de règle », a rétorqué le prévenu, avant d’ajouter, encore, qu’il regrette. « J’aurais dû juste pousser ».