Goodbye Europe: vendredi, le Royaume-Uni largue les amarres

Par Epoch Times avec AFP
26 janvier 2020 07:33 Mis à jour: 26 janvier 2020 07:45

Plus que quelques jours avant de larguer les amarres. Le Royaume-Uni aborde une semaine historique pour devenir vendredi le premier pays à quitter l’Union européenne, après trois ans et demi d’une séparation difficile.

Certains feront la fête, d’autres auront le cœur lourd, mais après avoir été repoussé trois fois, le Brexit qui a semé la division, des foyers britanniques aux bancs du Parlement, aura lieu vendredi 31 janvier 2020 à 23H00 (heure de Londres et GMT).

Tout reste à faire

Entre le Royaume-Uni et les 27, tout reste à faire. La séparation, sans grand changement concret, marquera surtout le coup d’envoi du marathon des négociations pour déterminer les modalités de leur relation.

Malgré les tentatives des eurosceptiques les plus fervents, le cloche de Big Ben, en travaux, restera muette. En revanche, une horloge lumineuse projetée sur Downing street marquera le compte à rebours avant le grand saut.

Une pièce de 50 pence (60 centimes d’euro) – dont le destin a subi les soubresauts des reports successifs de la date fatidique – entrera en circulation, d’abord à trois millions d’exemplaires, puis sept millions.

Boris Johnson déclaration à la nation dans la soirée

Fervent partisan du Brexit, le Premier ministre Boris Johnson, qui depuis sa victoire aux législatives se pose en rassembleur, fera une déclaration à la nation dans la soirée.

Que les gens aient été pour ou contre le Brexit, voté à 52% lors du référendum de 2016, « il est temps de laisser le passé derrière nous », d‘ »unifier le pays », a-t-il écrit dans un message diffusé par son parti. La tâche n’est pas mince, alors que les assemblées écossaise, galloise et nord-irlandaise ont rejeté sa loi sur le Brexit.

Arrivé fin juillet à la tête du gouvernement, Boris Johnson a réussi là où sa prédécesseure Theresa May avait échoué, quittant Downing street les larmes aux yeux après après trois échecs à faire voter son accord de Brexit.

Eviter le retour d’une frontière physique entre les deux Irlande

Après avoir renégocié le texte avec Bruxelles, incluant une nouvelle solution pour éviter le retour d’une frontière physique entre les deux Irlande, l’ancien maire de Londres est finalement parvenu à faire adopter par le Parlement la loi qui mettra en oeuvre le Brexit. Et ce grâce à la très large majorité, inédite pour les conservateurs depuis Margaret Thatcher, qu’il s’est assurée lors de son écrasante victoire aux élections de décembre.

Le texte, qui fait entrer dans la loi britannique l’accord de 535 pages conclu en octobre, a été promulgué par la reine Elizabeth II le 23 janvier, huit jours avant la date fatidique.

La ratification mercredi par le Parlement européen du traité de Brexit

Reste une dernière formalité avant la fin de 47 ans d’un mariage tumultueux: la ratification mercredi par le Parlement européen du traité de Brexit, qui a fait l’aller-retour Bruxelles-Londres vendredi pour être signé par les deux parties.

Les diplomates des Etats-membres de l’UE l’approuveront le lendemain par écrit, toute dernière étape officialisant la procédure du Brexit.

Mais la date du 31 janvier est surtout symbolique. Car peu de choses changeront concrètement dans l’immédiat. L’accord de divorce prévoit une période de transition pour une sortie en douceur, jusqu’au 31 décembre. Pendant cette période, le Royaume-Uni continuera d’appliquer les règles de l’UE, mais n’aura plus voix au chapitre.

L’UE a nommé un ambassadeur auprès du Royaume-Uni

Signe néanmoins de la nouvelle ère qui s’ouvre, l’UE a nommé un ambassadeur auprès du Royaume-Uni: il s’agit du Portugais Joao Vale de Almeida, ancien ambassadeur des 27 aux Etats-Unis. Il prendra ses fonctions le 1er février.

La période de transition est surtout destinée à permettre à Londres et Bruxelles de s’entendre sur leur relations future, notamment en matière commerciale, négociations que Boris Johnson veut boucler en un temps record, en excluant toute prolongation au-delà de la fin de l’année. Les Européens jugent le calendrier très serré, et estiment qu’il faudra établir des priorités.

Accord semblable à celui qui existe avec le Canada

Boris Johnson a clairement annoncé qu’il voulait avec l’UE un accord semblable à celui qui existe avec le Canada, sans alignement avec les règles communautaires.

Parallèlement, le Royaume-Uni veut négocier ses propres traités de libre-échange avec d’autre pays, en particulier avec les Etats-Unis de Donald Trump, qui fait miroiter un accord commercial « magnifique » à Londres.

Les discussions s’annoncent néanmoins ardues, notamment car le Royaume-Uni a décidé de maintenir sa taxe sur le numérique qu’il entend mettre en place en avril, malgré les menaces de représailles américaines.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo doit arriver à Londres le 29 janvier pour rencontrer Boris Johnson et « réaffirmer la relation spéciale » entre les deux alliés et « discuter de la manière d’élargir et approfondir les liens commerciaux » après le Brexit.

 

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