Fronde dans la police: Faure réclame la démission du «triumvirat» composé selon lui de Darmanin, Veaux et Nuñez

Par Laïla Hachimi
28 juillet 2023 14:30 Mis à jour: 29 juillet 2023 00:18

Après que le ministre de l’Intérieur, également troisième homme du gouvernement, Gérald Darmanin, a rencontré jeudi soir les syndicats de police, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, réclame sa démission, une demande qu’il adresse également au patron de la police nationale et au préfet de police de Paris.

Interviewé sur le plateau des Quatre vérités sur France 2 ce vendredi matin, le premier secrétaire du Parti socialiste a enjoint le ministre de l’Intérieur, le patron de la police nationale et le préfet de police de Paris de démissionner, leur reprochant de « défier les règles républicaines ».

Un «triumvirat, ce n’est pas un bon signal»

Le premier secrétaire du Parti socialiste a déclaré : « J’avais l’impression hier d’avoir un triumvirat devant nous et vous savez que dans la République romaine, le triumvirat, ce n’est pas un bon signal ». Rappelons que le triumvirat est un groupe de trois triumvirs dont le but est de se réunir pour régner, ce système étant connu pour avoir écarté les institutions régulières de la République romaine. 

Olivier Faure a ensuite précisé que ce triumvirat était « constitué par le ministre de l’Intérieur, par le DGPN et par le directeur de la police nationale, qui tous les trois défient les règles républicaines, défient les grands principes qui nous régissent : la dépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, l’égalité des citoyens devant la loi ».

Un mois après l’affaire du jeune Nahel tué par un policier lors d’un contrôle et une semaine après l’incarcération d’un policier de la BAC de Marseille, les syndicats de police maintiennent la pression pour défendre leurs collègues. En signe de protestation, les fonctionnaires ont déclenché le code 562, un code qui signifie dans le jargon policier que seules les missions d’urgence et essentielles sont assurées, ce qui génère une certaine paralysie et, en marge du code, une série d’arrêts maladie.

Généralisation de la fronde et soutiens publics

Le soutien au policier de la BAC de Marseille s’est progressivement étendu à d’autres services de police sur l’ensemble du territoire. Le fonctionnaire incarcéré est soupçonné d’avoir roué de coups avec trois autres collègues un jeune homme de 21 ans lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel. Il a été placé en détention provisoire dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juillet. 

Le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux lui a apporté publiquement son soutien le 24 juillet. Ce soutien intervenu en pleine fronde policière a largement fait réagir jusqu’à Nouméa où se trouvait le président de la République en déplacement. Le patron de la police nationale avait affirmé « qu’avant un éventuel procès, un policier n’avait pas sa place en prison même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail ». Des propos qui ont soulevé une vague d’indignation chez les magistrats et dans la classe politique. De son côté, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait déclaré sur Twitter qu’il partageait les propos de Frédéric Veaux.

Lors de l’entretien dans l’émission matinale Les quatre vérités, le premier secrétaire du Parti socialiste a dénoncé : « Il y a des institutions républicaines qui sont parfaitement remises en cause », martelant que les trois hommes « devraient démissionner ».

Face au «risque de sédition»

« Vous avez là une situation extrêmement grave qui suppose que le chef de l’État s’en empare et qu’il rappelle quels sont les fondements de la République et je le répète, il est le garant de l’indépendance de la justice, c’est son rôle constitutionnel », a poursuivi Olivier Faure sur le plateau de France 2.

Pourtant, le président de la République avait rappelé lundi depuis Nouméa que nul n’était au-dessus des lois. Cependant, les propos du chef de l’État sont jugés insuffisants par Olivier Faure. Faisant référence au limogeage du DGPN par l’ancien président François Mitterrand en 1983, le premier secrétaire du Parti socialiste a conclu, face au « risque de sédition »,  qu’il attendait « du chef de l’État qu’il ait le même courage parce que dans une république il ne peut y avoir un État dans l’État ».

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