Haute-Savoie : un commerçant en grève de la faim : « C’était ça ou le suicide »

Par Nathalie Dieul
10 février 2021 04:09 Mis à jour: 10 février 2021 04:09

Le propriétaire d’un magasin de sport situé à Publier, au bord du Lac Léman en Haute-Savoie, a décidé d’entamer une grève de la faim samedi 6 février pour protester contre la fermeture de son commerce. Bien décidé à aller jusqu’au bout afin de sauver son commerce, l’homme de 62 ans dort sur un canapé dans son bureau.

« Je ne sortirai qu’à la réouverture de ma boutique », explique, décidé, Pierre Bavoux au micro de France Bleu ce lundi 8 février, au troisième jour de sa grève de la faim. « C’était ça ou le suicide. »

Le magasin Go Sport de Pierre Bavoux est situé dans la zone commerciale Shop’in Publier, un centre commercial de plus de 20 000 m². Depuis les dernières annonces gouvernementales dans le cadre des mesures sanitaires de lutte contre le coronavirus, il fait l’objet d’une fermeture administrative, une mesure préfectorale qu’il juge « injuste et discriminatoire par rapport aux concurrents », a-t-il déclaré au Dauphiné.

« Cette fermeture imposée sur un critère de surface est injuste et stupide. Ils auraient dû prendre en compte le trafic, les volumes de clientèle, plutôt que les mètres carrés », critique le propriétaire du magasin de sport qui a bravé l’interdiction d’ouvrir pendant quatre jours la semaine dernière, jusqu’à la visite des gendarmes vendredi.

Le centre commercial allait déjà mal avant la crise sanitaire, alors six boutiques sur une vingtaine sont fermées, sans compter une cafétéria sous le coup d’une fermeture administrative. De plus, la clientèle suisse ne vient plus aussi loin puisqu’elle ne peut pas aller à plus de 30 km de la frontière. « Donc la fréquentation n’est pas énorme », assure Pierre Bavoux.

Plusieurs élus locaux ont décidé d’accorder leur soutien au gréviste de la faim, comme Josiane Lei, maire d’Évian-les-Bains, Nicolas Rubin, conseiller départemental ou Astrid Baud-Roche, conseillère régionale.

Même si son enseigne est fermée, trois magasiniers continuent à travailler pour gérer les marchandises qui continuent à arriver. « Je n’ai jamais triché. Je pourrais les déclarer au chômage partiel. Ce serait facile pour moi mais je ne mange pas de ce pain-là, c’est moi qui les paie ! » précise le chef d’entreprise.

« Je suis prêt à aller jusqu’au bout pour sauver mon business », assure celui qui se disait en pleine forme au début du troisième jour de jeûne.

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