Les internes en médecine appelés à la grève illimitée à partir du 10 décembre

Par Epoch Times avec AFP
9 décembre 2019 17:51 Mis à jour: 11 décembre 2019 10:18

 À l’origine du mouvement, le dépérissement de l’hôpital public, « lieu privilégié de formation » des internes. 

« Interne exploité, patient en danger » : les internes en médecine sont appelés à la grève illimitée à partir de mardi par leur principal syndicat (Isni) pour dénoncer la « dégradation des soins » et réclamer une amélioration de leur statut, en pleine crise de l’hôpital public.

Près de neuf mois après le début d’une grève inédite dans les services d’urgences, les médecins en formation seront mobilisés à partir  de mardi 10 décembre, à en croire le président de l’Intersyndicale nationale des internes, Justin Breysse. « On estime le taux de participation à 60%, soit 16 000 internes sur 27 000 », a expliqué cet interne en rhumatologie, se réjouissant du ralliement des internes de biologie médicale et pharmacie (FNSIP-BM) et du soutien des syndicats de praticiens hospitaliers et de jeunes médecins.

Le dépérissement de l’hôpital public

Les services hospitaliers « vont être en tension », a prédit M. Breysse, les internes grévistes ne pouvant être assignés qu’après l’ensemble des médecins séniors. Des manifestations sont en outre prévues à « Marseille et Lyon » ainsi que des rassemblements « dans les halls des hôpitaux entre midi et 14H00 », a-t-il ajouté. À l’origine du mouvement, le dépérissement de l’hôpital public, « lieu privilégié de formation » des internes.

Comme les collectifs (Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux) et syndicats mobilisés ces dernières semaines pour « sauver l’hôpital », l’Isni n’est pas satisfait du plan présenté fin novembre par le gouvernement, qui prévoit notamment une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d’euros sur trois ans. Doublement du budget alloué à la santé, reprise intégrale de la dette des hôpitaux ou encore meilleures conditions de travail pour les professionnels de santé font ainsi partie de ses revendications.

(Photo : GEORGES GOBET/AFP via Getty Images)

« Préavis de grève pour le 17 décembre »

Mais l’Isni exige aussi des mesures propres au « statut de praticien en formation » des internes, qui travaillent « en moyenne 56 heures hebdomadaires », selon Justin Breysse, loin des 48 heures réglementaires. Parmi ces mesures : un « décompte horaire » et non en demi-journées du temps de travail permettant « un paiement des heures supplémentaires », « une revalorisation des indemnités de garde » ou encore un « investissement de fonds publics » dans la formation.

De son côté, le syndicat d’internes en médecine générale (Isnar-IMG) a annoncé lundi vouloir déposer un « préavis de grève pour le 17 décembre », date choisie par les collectifs et syndicats hospitaliers pour une nouvelle journée d’action nationale.

Lors de leur précédente mobilisation, le 14 novembre dernier, plusieurs milliers de médecins et soignants  s’étaient rassemblés à travers la France.

 

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