« C’était quelqu’un de très souriant, de très gentil » : qui était Mélanie, la surveillante poignardée par un collégien à Nogent ?

Par Emmanuelle Bourdy
11 juin 2025 11:58 Mis à jour: 13 juin 2025 17:39

Mélanie, assistante d’éducation, a été mortellement poignardée ce mardi matin par un élève de 14 ans devant un collège à Nogent (Haute-Marne). Cette jeune femme de 31 ans, qui était maman d’un petit garçon de 4 ans, laisse derrière elle des proches profondément bouleversés par sa disparition.

Grièvement blessée par des coups de couteau ce mardi matin vers 8 heures lors d’un contrôle aléatoire des sacs par des gendarmes, Mélanie a aussitôt été prise en charge par les secours, avant d’être héliportée au centre hospitalier de Dijon en état d’urgence absolue. Elle a succombé à ses blessures quelques heures plus tard. Cette ancienne coiffeuse, qui s’était reconvertie pour diverses raisons, venait de se pacser avec son conjoint. Toute sa famille et ses amis sont sous le choc.

« Elle adorait son métier »

Mélanie, qui souffrait de la maladie de Crohn, avait quitté son métier de coiffeuse pour devenir surveillante. Elle avait débuté ce travail dans ce collège de Nogent en septembre 2024. En raison de sa maladie, elle avait « du mal à tenir debout toute la journée », a expliqué la belle-sœur de la victime auprès du Figaro. « Elle adorait son métier et me disait qu’elle était très bien où elle était. Elle était très appréciée des enfants. » La trentenaire avait même entamé des démarches pour devenir AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap).

Avant cette reconversion, Mélanie avait travaillé dix ans dans le salon L’Atelier Coiffure, situé au centre-ville de Nogent. La responsable de celui-ci a déclaré à France 3 Grand-Est être « sous le choc », de même que l’ensemble du personnel de son salon.

« Quelqu’un sans histoire », « très à l’écoute », « très douce »

Aurore, sa cousine, était également sa collègue au sein du collège Françoise Dolto. « C’était quelqu’un de très souriant, de très gentil. C’était la douceur incarnée Mélanie, vraiment », a-t-elle confié au micro de LCI-TF1, extrêmement peinée par cette perte subite. « On ne s’attendait pas du tout à ça […]. C’était quelqu’un sans histoire, qui venait accompagner les jeunes, qui était très à l’écoute, très douce », a-t-elle poursuivi, qualifiant ce drame d’« irréel ».

Aurore, qui ressent un mélange de tristesse, d’incompréhension et de colère, a précisé que Mélanie avait pris ce poste dans le collège pour aider les jeunes, mais aussi passer davantage de temps avec son jeune fils.

Ses parents se trouvaient en Espagne lorsqu’ils ont appris l’horrible nouvelle. Mélanie entretenait également un lien très fort avec son frère unique. Sa disparition laisse tous ses proches dans un profond désarroi. De nombreux proches lui ont rendu hommage, via les réseaux sociaux, exprimant leur tristesse, leur colère, et combien Mélanie était une « bonne personne ».

« On va devoir lui répéter tous les jours que sa maman est partie »

À Sarcey (Haute-Marne) – hameau d’une centaine d’habitants situé à une dizaine de kilomètres de Nogent – la trentenaire était également connue et appréciée. De nombreux villageois ont exprimé leur peine auprès du Parisien. Une septuagénaire, soulignant que Mélanie était « toujours souriante », s’est indignée : « C’est dramatique, elle a perdu la vie alors qu’elle faisait simplement son travail et pour protéger autrui. Qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ces jeunes-là ? Cela me choque beaucoup. »

« C’est tellement injuste. Vous imaginez ? Son petit garçon ne reverra plus jamais sa maman. C’est terrible. J’en ai mal au bide. Normalement, il n’y a pas ça chez nous ! » a déploré un autre habitant du hameau, voisin de Mélanie. Étant engagée dans la vie de la commune de Sarcey en tant que conseillère municipale, le maire a fait mettre les drapeaux en berne sur le fronton de la mairie en hommage à son engagement.

« Nous sommes tous bouleversés », a déclaré de son côté le beau-fils de la victime, âgé de 21 ans. « Un membre de ma famille est mort dans des circonstances atroces. On pense beaucoup à mon père et à mon petit frère. On est tous là pour le petit, mais ce ne sera plus jamais pareil. On va devoir lui répéter tous les jours que sa maman est partie. »

« Il était connu à l’extérieur pour des problèmes de violence »

Quant au suspect, un adolescent de 14 ans résidant à Mandres-la-Côte, situé à 3 km de Sarcey, il était inconnu des services de police et de gendarmerie. Il a été interpellé par les forces de l’ordre peu après son acte et placé en garde à vue. Pour l’instant, ses motivations restent inconnues.

Le beau-fils de Mélanie a indiqué au quotidien francilien que d’après les collègues de sa belle-mère, « il n’y avait pas eu de problème » entre cette dernière et l’auteur présumé des faits au sein du collège. « Mais il était connu à l’extérieur pour des problèmes de violence », a-t-il révélé. « Cet élève de 3e était un jeune connu dans le secteur pour des méfaits, et comme quelqu’un qui n’était pas fréquentable », a encore martelé le jeune homme avant de conclure : « Il faut maintenant que ce soit puni. Ce jeune abominable a brisé une famille. »

Une marche blanche devrait prochainement être organisée à Nogent, selon nos confrères.

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