Il n’y a pas lieu d’interdire ces vaccins

Par David Bell
26 août 2023 06:16 Mis à jour: 26 août 2023 06:16

Qu’est-ce que la souveraineté individuelle si ce n’est la possibilité de faire ses propres choix, sur la base de sa propre évaluation des risques? Cela implique que, certes, les autres peuvent nous conseiller, mais ils ne peuvent pas nous contraindre. C’est la base des droits de l’homme modernes et du droit naturel.

Les praticiens du monde de la santé aiment dire qu’ils soutiennent ces principes, pourtant ils se sentent également très à l’aise lorsqu’il s’agit de dire aux gens ce qu’ils doivent faire, fiers de leur expertise et des connaissances supérieures qu’ils possèdent. C’est la raison pour laquelle le fascisme a souvent un rapport étroit avec le monde médical.

Les vaccins Covid font partie du quotidien

Les bureaucrates de la santé ont connu leur heure de gloire pendant les années Covid-19. Ils ont interdit aux enfants d’aller à l’école, aux familles et aux amis de se rencontrer, et à tout le monde de marcher normalement dans les allées des supermarchés ou de s’asseoir seul sur les bancs dans les parcs. Ils ont interdit que des médicaments sûrs soient reconvertis pour de nouveaux usages, ou ont prétendu qu’ils ne convenaient qu’aux animaux, alors même qu’ils continuaient à les utiliser pour traiter d’autres maladies chez les humains. Ils ont ensuite rendu obligatoires les injections de nouveaux produits pharmaceutiques, interdisant aux gens de travailler ou de voyager à moins d’avoir reçu ces injections. Tout cela à profité à ceux qui financent en grande partie leurs recherches, mais cela a appauvri la majorité des gens, sans même que ces bureaucrates aient pratiquement eu à rendre de compte. Ils se sentent nécessairement importants, et se voient comme les gardiens de la société.

Mais tout n’est pas aussi simple. Alors que le fascisme médical a bien payé pendant trois ans, la confiance du public commence à s’effriter. Peut-être en ont-ils assez qu’on leur dise ce qui bien pour eux. Ils commencent peut-être à penser qu’ils sont les mieux placés pour évaluer les risques et les priorités qui les concernent, et agir en conséquence.

Cette méfiance croissante vient peut-être d’une prise de conscience de la part des gens qu’en réalité peu de mesures prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 ont été en mesure d’apporter de réels bénéfices. Ces mesures ont surtout réussi à accroître la pauvreté et à transférer toujours plus de richesses vers le haut, au profit de tous ceux qui ne juraient que par ces mesures. Elles ont eu pour résultat que des personnes âgées ont été enfermées dans des cellules d’isolement, et sont mortes seules plutôt qu’en compagnie de leur famille. Ou bien ceux qui réclamaient un consentement éclairé ont été déclarés une menace pour la société, et les enfants une menace pour les adultes. Peut-être la méfiance du public est-elle justifiée.

Aujourd’hui, beaucoup proposent d’interdire les vaccins Covid-19. Ils sont convaincus, sur la base de preuves raisonnables, que ces nouveaux produits pharmaceutiques ont probablement des effets néfastes nets dans l’ensemble. Ils notent le taux sans précédent d’effets indésirables associés aux vaccins, de l’augmentation de la mortalité à la baisse des taux de natalité. Ils s’inquiètent du fait que les vaccins à ARNm se concentrent dans les ovaires et les glandes surrénales et traversent le placenta pour atteindre les bébés à naître, sans que l’on dispose de données à long terme sur leur sécurité. De nombreuses personnes qui défendaient la liberté de choix concernant l’ivermectine ou l’hydroxychloroquine soutiennent aujourd’hui ce mouvement.

Il est difficile de réellement connaître l’innocuité ou l’efficacité des vaccins Covid-19, car les premiers essais cliniques randomisés ont été compromis par l’incompétence et le manque de transparence de ceux qui les ont faits. Les fabricants eux-mêmes n’ont pas été en mesure de démontrer des bienfaits toutes causes confondues. Les essais de cancérogénicité et de génotoxicité, normalement obligatoires pour la classe à laquelle ces substances appartiennent, ont eux-aussi été contournés: il a suffit de rebaptiser cette thérapie génique du simple terme de « vaccin ».

Ce changement de nom a même nécessité que la définition de vaccin elle-même soit élargie, car l’ARNm doit coopter la machinerie cellulaire de la personne, comme un médicament, afin de stimuler éventuellement une réponse immunitaire.

Les laboratoires pharmaceutiques en général, y compris les fabricants de vaccins, ont des antécédents effroyables en matière de falsification. La confiance dans une nouvelle classe de produits pharmaceutiques était donc incertaine, et une propagande et une censure considérables ont dû être mises en place pour projeter une image positive de ces produits.

Cependant, pour le meilleur ou pour le pire, les vaccins Covid-19 existent. Beaucoup de gens les ont reçus et beaucoup de gens, pour des raisons qui les regardent, continuent à faire des rappels. La grande majorité d’entre eux manifestement ne meurt pas. Les gens, par exemple, font du parachutisme, de l’escalade et du base jumping, des activités certes risquées, mais ils n’en meurent pas forcément. Certes, un produit pharmaceutique commercialisé n’est pas tout à fait équivalent à une falaise, mais les deux comportent des risques inhérents et des avantages théoriques. Toute personne qui s’y adonne doit être pleinement consciente des risques et pouvoir donner son consentement en toute connaissance de cause.

Le droit de choisir

Le consentement véritablement éclairé est l’une des idées les plus impopulaires de la médecine. L’idée qu’un professionnel de la santé n’est là que pour informer le patient dans sa décision souveraine et indépendante est difficile à accepter pour une profession qui s’arroge autant de droits. La plupart d’entre eux estiment qu’ils ont le droit de limiter la liberté du public lorsqu’ils le jugent nécessaire. Et bien que de nombreuses personnes des deux côtés du débat sur le vaccin Covid-19 agissent avec de bonnes intentions (et changent parfois d’avis), leurs positions exigent systématiquement que les gouvernements adoptent des mesures autoritaires en termes de politique de santé publique.

Étant donné que cet article va contrarier certaines personnes bien intentionnées, mon argumentation doit être expliquée plus en détail. Une croyance que les partisans et les adversaires de la réponse anti-Covid partagent est que les gens doivent être protégés contre les substances toxiques et contre les malversations des médecins ou des sociétés pharmaceutiques. Mais c’est une croyance qui présuppose que les professionnels de la santé ont une place spéciale dans la société, qu’ils protègent le public de choses pour lesquelles ils n’ont pas les connaissances nécessaires et ne peuvent donc pas faire de bons jugements.

Ces arguments sont raisonnables et, dans un monde où tous les individus respectent des normes élevées d’intégrité et d’éthique, ils pourraient représenter l’approche la plus sûre. Malheureusement, aucun d’entre nous ne semble en mesure de respecter infailliblement de telles normes. Comme le montre l’Allemagne des années 30, et comme le rappelle la réponse de nos institutions au Covid-19, les personnes qui sont chargées de la santé publique sont particulièrement vulnérables à l’influence et aux abus des commanditaires politiques ou des entreprises.

Si le penchant pour l’autoritarisme est bien documenté au sein de la médecine, en revanche la tendance à vouloir interdire des produits pharmaceutiques est relativement récente. Auparavant, c’était la relation médecin-patient qui déterminait l’utilisation d’un médicament en fonction du contexte et de l’histoire du patient, et en s’appuyant (on l’espérait) sur un système réglementaire honnête. L’ivermectine et l’hydroxychloroquine auraient à l’époque été gérées de la même manière que la pénicilline, qui peut dans certains cas être mortelle. Ces traitements auraient été disponibles à la discrétion du médecin, avec l’accord du patient.

Beaucoup d’Occidentaux se gavent de glucides. Pour autant, nous n’interdisons pas le sucre, mais nous encourageons le public à en manger moins, parce qu’il les tue à petit feu. Nous interdisons de fumer lorsque cela affecte directement les autres, mais nous n’interdisons pas aux gens de prendre des risques lorsqu’ils sont seuls ou avec des personnes consentantes. Certains voudraient le faire, mais bien évidemment il y a toujours des gens qui veulent interdire les livres, limiter la liberté d’expression, imposer leurs préférences aux autres, etc. Les sociétés décentes doivent faire preuve de tolérance face à ces gens-là, mais elles ne doivent pas leur céder.

Qui doit prendre la décision ?

Autrefois, la prise de décision dans la relation médecin-patient était fondée sur la reconnaissance du fait que la maladie n’est pas juste une question de virus. Elle est le résultat de ces facteurs en question au sein d’un corps doté d’un patrimoine génétique particulier, d’une histoire et d’une compétence immunitaire sous-jacente. Sa gravité dépend en outre du contexte culturel et du système de valeurs de la personne malade. Enfin, et c’est ce qu’il y a de plus important, elle repose sur le principe selon lequel le patient est un être libre et indépendant, qui a des droits primordiaux sur son propre corps. Un médecin peut refuser d’effectuer un service demandé, mais ne peut pas l’imposer. La folie était alors considérée comme la seule exception. Il s’agit là d’un élément fondamental de l’éthique médicale.

La pratique médicale a aussi traditionnellement supposé que le médecin avait la responsabilité d’aider le patient, ou l’obligation de ne pas lui causer de tort. Cela nécessite une expertise et peut impliquer le refus de faire tout ce que le patient demande ; le médecin conseille l’individu mais il ne lui est pas subordonné. Pour que cette relation fonctionne, elle doit être exempte de conflit d’intérêts et s’appuyer sur des données et des avis fiables. Divers organismes professionnels sont censés soutenir ce processus, de sorte que ces organismes et régulateurs doivent également être exempts de tout conflit d’intérêts.

La santé publique ne devrait pas adopter une approche différente : les praticiens de la santé publique ont pour rôle de fournir des orientations fondées sur des données probantes afin d’aider les populations à prendre des décisions en matière de santé dans l’intérêt de celles-ci. Et en réalité, ce sont les valeurs de la population – culturelles et religieuses – et l’évaluation des conseils reçus au regard des autres priorités auxquelles elle est confrontée, qui détermineront la réponse que la personne adoptera. Dans le cadre de cette réponse communautaire, chaque individu souverain a le droit de décider de sa participation et de ses actions.

Le code de Nuremberg a été rédigé pour répondre au préjudice causé lorsque ces principes sont abrogés, même si c’est « pour le plus grand bien ». S’opposer à ces principes c’est croire qu’une personne peut avoir des droits sur une autre. Cela peut se manifester par le fait de vouloir empêcher des personnes considérées comme moins désirables de donner naissance, de vouloir détruire un groupe ethnique considéré comme inférieur, ou d’obliger un groupe à se faire vacciner s’ils veulent continuer à gagner leur vie. Comme tout autre groupe, les professions de santé n’ont tout simplement pas le droit d’imposer leur volonté aux autres. L’histoire nous montre qu’ignorer ce principe a des conséquences évidentes.

Les forces du marché sont préférables

Nous sommes en 2023 et les vaccins Covid-19 sont sur le marché, et ce malgré des allégations de manipulation frauduleuse ou de présentation erronée des données, malgré le manque de fiabilité et d’efficacité et malgré l’absence d’avantages généraux clairs. De plus, la maladie qu’ils visent ne touche, en termes de gravité, qu’un petit nombre de personnes, et la quasi-totalité d’entre elles bénéficient à l’heure actuelle d’une bonne immunité postinfectieuse. Les vaccins n’arrêtent pas ou ne réduisent pas substantiellement la transmission, et peuvent même l’augmenter avec le temps.

Dans ce contexte, la vaccination de masse a manifestement était une erreur. Le fait qu’un vaccin qui ne permet pas de bloquer la transmission ait été rendu obligatoire pour des personnes qui sont immunisées et ne présentent qu’un risque intrinsèque minime n’a pu être motivé que par une ignorance crasse ou par l’appât du gain des entreprises. L’utilisation de la psychologie comportementale pour susciter la peur et le recours à la coercition sont clairement contraires à l’éthique, quelle que soit la norme éthique moderne. Les nombreuses personnes qui ont perdu leur emploi et leur maison, et qui ont été publiquement vilipendées pour avoir défendu leurs principes et refusé de se soumettre à de telles pratiques, ont clairement le droit d’obtenir réparation.

Ceux qui ont commis des fraudes doivent en répondre. Ceux qui ont abandonné le principe de précaution et le consentement éclairé devraient être tenus de justifier leurs actions et leur droit de continuer à exercer.

Mais rien de tout cela ne devrait retirer au public le droit de faire ses propre choix et de décider s’il veut avoir accès à ces nouveaux vaccins génétiques ou non. Lorsque les dommages attendus l’emportent clairement sur les bénéfices, aucun médecin ne devrait proposer le vaccin, tout comme il serait inapproprié de proposer la thalidomide à une femme enceinte souffrant de nausées. Mais lorsqu’il existe des raisons plausibles d’en tirer un bénéfice global, le médicament doit être proposé en option. Ces personnes peuvent décider, sur la base des informations disponibles. Bien que ce groupe de bénéficiaires potentiels semble de moins en moins important, il est concevable que des diabétiques, obèses, et âgés, n’ayant jamais été infectés par le Covid-19 puissent en bénéficier. Les forces du marché pourront alors décider de la viabilité du produit, plutôt que des diktats autoritaires.

En attendant, il est nécessaire que les vaccins Covid-19 soient pleinement approuvés par les autorités réglementaires en tant que produits valides et raisonnablement sûrs. Mais cela ouvre une boîte de Pandore, car la plupart de ces vaccins n’ont été acceptés qu’en vertu d’une autorisation d’utilisation d’urgence et les entreprises ont abandonné leurs essais cliniques de phase 3, normalement requis pour l’approbation. Pour que l’autorisation soit valable, il faudrait présenter des données confirmant au moins un bénéfice global chez les personnes qui restent exposées à un risque élevé de Covid-19. Or des essais de grande envergure impliquant des personnes non immunes semblent désormais impossibles.

Une solution

Pour remédier au désastre sanitaire et sociétal de ces trois dernières années, le public n’a pas besoin de nouveaux diktats de la part des gardiens autoproclamés de la santé. Trop d’entre eux se sont révélés indignes et incompétents. Le problème est plus profond que la disponibilité ou le retrait d’un vaccin. Les professionnels de la santé publique ont oublié la primauté de la liberté individuelle, le droit de chacun à définir ses propres priorités et à gérer son propre corps. Le public est souverain, pas les médecins qui veulent guider ou induire en erreur.

Avec le peu de succès actuel des rappels de vaccins, il semble que le public soit en mesure de résoudre lui-même le problème de l’accès aux vaccins. La libre circulation de l’information associée à un véritable consentement éclairé accélérera probablement ce processus. On attend la même attitude responsable de la part des revues médicales et des organismes de réglementation, s’ils parviennent à se libérer du joug de leurs sponsors.

Ces problèmes sont causés par les professionnels de la santé publique. Ce monde de la santé doit évoluer et ne plus jamais prétendre avoir le droit, ou le pouvoir, de dicter aux autres ce qu’ils doivent faire. Le public commettra des erreurs, mais celles-ci ne seront rien à côté du gâchis que les professions de santé ont déjà créé.

De l’Institut Brownstone

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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