Ile de Ré : la justice ordonne le démontage d’une statue de la Vierge située au milieu d’un carrefour

Par Epoch Times avec AFP
4 mars 2022 08:17 Mis à jour: 4 mars 2022 12:41

Le tribunal administratif de Poitiers a ordonné le 3 mars à la commune de La Flotte-en-Ré, sur l’île de Ré, le déplacement hors du domaine public d’une statue de la Vierge située au milieu d’un carrefour, invoquant loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État.

Cette commune de Charente-Maritime a six mois pour « procéder à l’enlèvement du domaine public communal de la statue de la Vierge Marie » selon le jugement conforme, aux conclusions du rapporteur public.

L’association La Libre pensée 17 avait saisi la justice pour réclamer ce retrait, en demandant l’application de la loi de 1905 qui interdit l’installation de monuments à caractère religieux sur le domaine public.

Réalisée en 1945 pour une famille de retour de la Seconde Guerre mondiale

La statue a été réalisée en 1945 pour une famille, après le retour d’un père et son fils de la Seconde Guerre mondiale. D’abord exposée dans un jardin privé, elle a ensuite été donnée à la commune qui l’a installée en 1983.

Un recours né d’un banal accident. Au printemps 2020, la statue avait été endommagée après avoir été percutée par un automobiliste. La municipalité avait alors décidé de la reconstruire à l’identique, au même emplacement.

Un » mauvais procès »

À l’audience, la municipalité soutenait que la statue n’avait « pas un caractère uniquement et totalement religieux ». « La population est unanime pour considérer que la statue fait partie d’un patrimoine historique, au même titre qu’une statue de roi ou de Napoléon », a souligné jeudi le maire Jean-Paul Héraudeau.

Mais le tribunal a tranché : elle constitue bien « un symbole principalement religieux ».

L’affaire a suscité l’émoi chez les 2800 habitants et provoqué mi-février la venue de l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy. « On a reçu des milliers d’appels et de courriers de soutien, même de l’étranger », a assuré M. Héraudeau, dénonçant ce « mauvais procès ». La décision sur un éventuel appel sera discutée en conseil municipal du 17 mars.

« Les tribunaux confirment qu’il faut respecter les convictions de toutes les citoyennes et de tous les citoyens, et non satisfaire quelques-uns », a réagi l’association La Libre pensée 17 dans un communiqué, jugeant « inacceptable que des élus (…) confondent encore commune et paroisse ».

 

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