Indiens bloqués en France: l’avion a atterri à Bombay avec 276 passagers à son bord

Par Epoch Times avec AFP
26 décembre 2023 11:00 Mis à jour: 26 décembre 2023 11:37

Quelque 276 passagers de l’avion ayant été immobilisé pendant cinq jours à l’aéroport de Vatry (Marne), en raison de soupçons d’immigration clandestine, sont rentrés mardi en Inde, à Bombay (est), en évitant les questions des journalistes au moment de leur sortie du terminal.

Après quatre jours d’atermoiements administratifs et judiciaires, l’A340 cloué au sol depuis jeudi par les autorités françaises a décollé lundi vers 14h40 à destination de Bombay où l’appareil s’est posé mardi à 04h00 heure locale (22h30 GMT), selon une source aéroportuaire indienne, confirmant les données fournies par le site internet de suivi des vols Flightradar24.

Selon la préfecture de la Marne, 276 passagers sur les 303 Indiens initialement présents dans cet avion ont pris la route pour l’Inde. Deux autres passagers soupçonnés d’être des passeurs, qui avaient été placés en garde à vue, ont pour leur part été laissés libres sous le statut de témoins assistés à l’issue de leur interrogatoire devant un juge d’instruction parisien. Nés en 2000 et 1984, ils se sont vu délivrer des obligations de quitter le territoire français (OQTF), ont indiqué leurs avocats à l’AFP.

25 Indiens restent en France

Outre ces deux Indiens, 25 autres personnes, dont cinq mineurs (et non deux comme indiqué initialement par les autorités) restent elles aussi en France après avoir formulé une demande d’asile. Celle-ci va être analysée à l’aéroport Charles-de-Gaulle, a précisé la préfecture, et ils « bénéficieront d’un entretien avec l’Ofpra ».

L’Airbus A340 de la petite compagnie roumaine Legend Airlines ne devait initialement effectuer qu’une escale technique d’une heure sur le petit aéroport de Vatry (Marne), le temps de faire le plein sur son trajet reliant Dubaï (Émirats arabes unis) à Managua, capitale du Nicaragua. Mais il a été immobilisé à la suite d’un « signalement anonyme » selon lequel des passagers étaient « susceptibles d’être victimes de traite des êtres humains », avait indiqué le parquet de Paris à l’AFP vendredi.

« On ne sait pas si c’est de la traite d’êtres humains, du trafic de migrants ou ni l’un, ni l’autre… Mais on a quand même gardé dans un aéroport, pendant trois nuits et trois jours, 303 personnes qui étaient en escale, des hommes, des femmes et des enfants. C’est surprenant », avait estimé dimanche auprès de l’AFP Geneviève Colas, la coordinatrice pour le Secours Catholique Caritas du Collectif contre la traite des êtres humains. « S’ils sont vraiment victimes de traite, ce n’est pas normal de simplement les faire repartir vers un autre pays », avait jugé Mme Colas.

Une information judiciaire ouverte 

Une information judiciaire pour aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’étrangers sur le territoire en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs a été ouverte par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco).

Mais la qualification de traite des êtres humains en bande organisée n’a finalement pas été retenue à ce stade, car les 303 Indiens seraient montés volontairement dans cet avion, selon une source proche du dossier. Les passagers, hommes, femmes et enfants, dont certains ont dit à la justice avoir voulu se rendre au Nicaragua pour un séjour touristique, ont été confinés dès jeudi dans le hall d’accueil de l’aéroport, transformé en zone d’attente pour étrangers par arrêté préfectoral.

Les autorités ont ensuite tenté de prolonger leur maintien dans ce dortoir géant, légalement limité à quatre jours, le temps de faire progresser l’enquête. Mais les premières auditions devant la justice ont douché leurs attentes, après la décision dimanche d’un juge des libertés et de la détention d’annuler cette procédure de maintien pour trois passagers, remettant en cause sa légalité pour tous les autres.

La justice a dans la foulée levé la saisie de l’appareil et les autorités se sont ensuite efforcées d’obtenir le plus rapidement possible « les autorisations nécessaires » à son re-décollage sans s’étendre sur ce soudain changement de cap. L’embarquement a pris plusieurs heures lundi, a constaté un journaliste de l’AFP. Le personnel de bord est monté aux alentours de midi, puis les passagers sont arrivés par grappes, à bord de bus, et ont embarqué par une rampe couverte.

Selon la préfecture de la Marne, des lits individuels, des toilettes et des douches avaient été installés dans la zone d’attente de l’aéroport, créée de toutes pièces pour faire face à cette situation inédite. Mais le bâtonnier de Châlons-en-Champagne, Me François Procureur, s’est ému dimanche de « problèmes d’exiguïté et de mauvaises conditions de vie ».

« Merci au gouvernement français et à l’aéroport de Vatry pour la résolution rapide de la situation », a réagi l’ambassade d’Inde en France sur X, ex-Twitter. D’après le site spécialisé Flightradar, Legend Airlines est une petite compagnie dont la flotte est composée de quatre avions, dont deux A340-313.

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