Octogénaire décédée à Marseille après un tir de lacrymogène : une information judiciaire est ouverte

2 mars 2019 13:08 Mis à jour: 2 mars 2019 18:34

Une information judiciaire a été ouverte à Marseille après la mort à l’hôpital en décembre 2018 d’une octogénaire, touchée la veille chez elle par un tir de grenade lacrymogène en marge de manifestations, a-t-on appris samedi auprès du parquet.

Cette enquête menée par un juge d’instruction a été « ouverte pour recherche des causes de la mort » et est « toujours en cours », a précisé à l’AFP le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

Après le décès de cette Algérienne à l’hôpital, le parquet avait saisi l’IGPN, la police des polices, dans le cadre d’une enquête préliminaire. Mme Redouane, hospitalisée après avoir été blessée « par des éléments d’une grenade lacrymogène », était morte « d’un choc opératoire », avait expliqué le parquet après son autopsie.

« Le choc facial (n’est) pas la cause du décès », mais bien « un arrêt cardiaque sur la table d’opération », avait-il précisé.

Samedi, des proches de la victime, dont sa fille Milfet qui avait fait le voyage depuis Alger, ont déposé des fleurs devant l’immeuble où elle vivait, au coin de la Canebière.

« On n’oublie pas et on cherche toujours la vérité jusqu’à ce que justice soit faite », a déclaré Milfet Redouane, 42 ans, très émue, vêtue d’un T-shirt et arborant un pendentif orné du portrait de la victime.

« Il est trop tôt pour savoir quelles sont les responsabilités, une enquête est en cours et il ne faut pas précipiter les choses », a-t-elle ajouté.

L’octogénaire fermait les volets de son appartement au quatrième étage lorsqu’un projectile avait heurté son visage. Des plots de grenade avaient été retrouvés chez elle.

« Elle m’a dit qu’elle avait reçu la grenade alors qu’elle fermait sa fenêtre à cause des lacrymogènes », a témoigné lors du rassemblement de samedi sa voisine d’en-dessous, Nadia Takouche, qui lui avait alors apporté assistance. La victime lui aurait dit « un agent de police m’a visée », affirme ce témoin.

« Je l’ai entendue frapper le sol avec ses pieds et crier au secours », a-t-elle poursuivi, précisant s’être alors précipitée chez sa voisine et l’avoir trouvée « en sang, défigurée, dans un appartement rempli de poussière ».

L’immeuble de Mme Redouane donne sur une rue étroite, au coin de la Canebière. Des incidents violents y avaient éclaté après une journée où s’étaient mêlées plusieurs manifestations, « gilets jaunes », CGT, et militants contre l’habitat insalubre dans la cité phocéenne.

IM avec AFP

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