Interdire le port du voile dans la rue : un objectif « à terme », selon Jordan Bardella
Le président du Rassemblement national (RN) et député européen, Jordan Bardella.
Photo: IDA MARIE ODGAARD/Ritzau Scanpix/AFP via Getty Images
Le sujet polémique du port du voile est au cœur de l’actualité et divise au sein même du gouvernement. Jordan Bardella, lui, prône son interdiction dans la « sphère publique » et estime qu’« à terme » il faudra la prolonger à « la rue ».
Alors que le ministre de la Justice Gérald Darmanin a menacé de démissionner si le gouvernement était « favorable au port du voile dans les instances sportives », Jordan Bardella s’est exprimé sur cette question ce mercredi 19 mars au micro des Grandes Gueules, indiquant qu’il s’agissait d’un sujet « beaucoup plus global ».
« Un étendard pour les fondamentalistes islamistes »
Bien que le président du Rassemblement national reconnaisse qu’interdire le port du voile dans la rue soit « compliqué », il revendique cependant cette mesure comme « un objectif à terme ». Pour cela, il considère qu’il est nécessaire de procéder « étape par étape », car le voile représente « un étendard pour les fondamentalistes islamistes » et il est aussi « un symbole de militantisme politique ».
Selon l’eurodéputé, si ce sujet de l’atteinte à la laïcité fait autant débat, c’est parce qu’on « fait face à une menace islamiste qui s’ancre dans le territoire français, à une idéologie qui ne veut pas se séparer de la société française mais qui veut conquérir l’ensemble de l’espace public et imposer à l’ensemble de la société tous ces interdits ».
« Je pense que le port du voile devrait être interdit, notamment dans les bâtiments publics », a indiqué l’eurodéputé sur RMC ce mercredi, estimant que la loi de 2004 « devrait s’étendre non seulement à l’université mais aussi aux mairies, plus largement aux accompagnatrices scolaires et dans la rue ».
Jordan Bardella étonné par la position d’Édouard Philippe
Jordan Bardella n’a pas non plus caché son étonnement face aux propos qualifiés d’« extrêmement ambigus » de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. Le candidat à la présidentielle pour Horizons a en effet déclaré ce mardi dans La Grande interview Europe 1-CNews que l’interdiction du port du voile en compétitions sportives représentait une « atteinte à la laïcité ». « Il me semble que c’est tout l’inverse », a objecté l’eurodéputé RN avant de lancer sarcastiquement : « Ça ne m’étonne pas qu’Horizons rime, dans ce cas d’espèce, avec soumission ! »
Dans le sport français, le sujet du port du voile divise depuis plusieurs années. S’il est proscrit par certaines fédérations sportives comme au football, il est en revanche autorisé par d’autres comme au handball.
Et il fait actuellement débat au Parlement. « On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là. Je ne participe pas à ça », a déclaré au journal Le Parisien Gérald Darmanin. Après leurs prises de position divergentes sur cette question, le Premier ministre François Bayrou a convoqué à Matignon plusieurs de ses ministres ce mardi midi, dont le ministre de la Justice, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, la ministre des Sports Marie Barsacq et enfin Aurore Bergé, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.
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