Israël continue de frapper Gaza et jure d’éradiquer le Hamas

Par Epoch Times avec AFP
12 octobre 2023 10:07 Mis à jour: 12 octobre 2023 10:13

Israël continue jeudi à pilonner sans relâche la bande de Gaza après avoir juré d’« écraser » et de « détruire » le mouvement islamiste palestinien Hamas, responsable de l’attaque la plus meurtrière de l’histoire contre l’État juif.

Au sixième jour de la guerre entre les deux ennemis qui a déjà fait des milliers de morts, les frappes israéliennes se sont poursuivies durant la nuit contre la bande de Gaza, d’où sont parties plusieurs salves de roquettes vers le sud d’Israël. Le tout à quelques heures de l’arrivée en Israël du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken pour une visite de soutien à son allié.

« Tout membre du Hamas est un homme mort », a lancé mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une première allocution solennelle avec son gouvernement d’urgence, formé le même jour avec Benny Gantz, un des principaux chefs de l’opposition. « Le Hamas c’est Daech (le groupe jihadiste de l’organisation terroriste État islamique, ndlr) et nous allons l’écraser et le détruire comme le monde a détruit Daech », a-t-il ajouté après avoir qualifié l’attaque de « sauvagerie jamais vue depuis la Shoah ».

Des cadavres empilés témoignent l’horreur de l’attaque

Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, pour tuer plus d’un millier de civils dans la rue, chez eux ou en pleine rave-party, semant la terreur sous un déluge de roquettes.

Un soldat israélien examine la scène de l’infiltration du week-end dernier par des militants palestiniens dans le kibboutz Beeri près de la frontière avec Gaza, le 11 octobre 2023. (Photo MENAHEM KAHANA/AFP via Getty Images)

À l’entrée du kibboutz Beeri, à moins de cinq kilomètres de la frontière avec Gaza, une pile de cadavres témoigne de l’ampleur de l’attaque à l’intérieur du village dont plus d’une centaine d’habitants ont été tués, selon l’armée. « La dévastation ici est absolument immense », se désole Doron Spielman, porte-parole de l’armée israélienne. « Et c’est sans compter les nombreux membres du kibboutz qui ont été pris en otage et emmenés dans Gaza », a renchéri un autre porte-parole de l’armée, Jonathan Cornicus.

Lors de cette offensive d’une violence extrême qui a sidéré le pays, les combattants du Hamas ont enlevé plusieurs dizaines d’otages israéliens, étrangers et binationaux, que le mouvement menace d’exécuter. Parmi ces otages figurent des jeunes capturés pendant un festival de musique où des combattants palestiniens ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes d’après les autorités.

L’armée a fait état de 1200 morts en Israël, pour la plupart des civils. Dans la bande de Gaza, au moins 1200 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées dans les raids aériens destructeurs israéliens menés en représailles, selon les autorités locales.

L’armée israélienne a par ailleurs affirmé avoir récupéré les corps de 1500 combattants du Hamas qui s’étaient infiltrés samedi dans plusieurs localités proches de la bande de Gaza. Près de la frontière de Gaza, les correspondants de l’AFP ont vu mercredi des corps en décomposition présentés comme ceux des assaillants du Hamas.

« Nous nous préparons pour les prochaines étapes. Nous avons frappé un grand nombre de cibles », a déclaré jeudi à l’aube le porte-parole de l’armée israélienne Jonathan Cornicus. Au cours des dernières 24 heures, il y a eu « moins de roquettes » tirées vers Israël et « c’est toujours un bon signe », a-t-il noté.

Des militants palestiniens tirent des roquettes en direction d’Israël depuis Rafah, le 11 octobre 2023. (Photo SAID KHATIB/AFP via Getty Images)

Les bombardements ont touché des dizaines d’immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, d’après le Hamas. Des femmes, leurs enfants dans les bras, fuyaient entre les décombres, dans des rues dévastées. « C’est comme une apocalypse ou un tremblement de terre (…) Ils (les Israéliens) sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s’ils n’étaient pas des humains », a affirmé au milieu des ruines un habitant du quartier de Karama à Gaza, qui n’a pas voulu donner son nom.

Plus de 338.000 personnes ont été déplacées par les frappes contre l’enclave, selon l’ONU. Depuis samedi, 29 Palestiniens ont par ailleurs été tués dans des violences en Cisjordanie. Les concentrations de troupes à la frontière font craindre une offensive terrestre contre l’enclave, dont Israël s’était retiré unilatéralement en 2005 et qui est gouvernée par le Hamas depuis 2007. Une perspective terrifiante de combats au cœur d’une ville à l’extrême densité de population, dans des souterrains et en présence d’otages. « Quand on rentre dans Gaza, on ne sait jamais dans quel état on en ressortira », affirme à l’AFP le commentateur politique Akiva Eldar.

La visite de solidarité de Washington

Sur le plan diplomatique, le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu jeudi en Israël pour une visite de solidarité. « Nous sommes déterminés à nous assurer qu’Israël obtienne tout ce dont il a besoin pour se défendre », a-t-il déclaré avant son départ. Le président américain Joe Biden a toutefois demandé à Israël de respecter « le droit de la guerre » dans sa riposte contre Gaza.

Le prince saoudien Mohammed ben Salmane et le président iranien Ebrahim Raïssi, dont le pays a applaudi l’offensive du Hamas, se sont pour leur part parlés au téléphone mercredi. Le prince héritier saoudien a déclaré au président iranien que Ryad « communique avec toutes les parties internationales et régionales pour mettre fin à l’escalade en cours », selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA. Il a également souligné « la position ferme du royaume en faveur de la cause palestinienne ». La guerre entre Israël et le Hamas risque d’exacerber le sentiment anti-israélien en Arabie saoudite, pressée depuis des mois par Washington de conclure un accord de normalisation historique avec l’État hébreu.

Le Brésil, qui préside actuellement le Conseil de sécurité de l’ONU, a convoqué pour vendredi une nouvelle réunion de cet organisme. Lors d’une précédente réunion d’urgence le 8 octobre, les membres du Conseil n’étaient pas parvenus à un consensus pour condamner unanimement l’attaque du Hamas.

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