« Je sais où tu habites, je vais venir t’égorger »: le quotidien insupportable des riverains près d’un camp de migrants à Paris

Des hommes sont assis sur leur matelas dans le camp de migrants du quartier de Stalingrad à Paris, le 12 juillet 2023.
Photo: Crédit photo JULIEN DE ROSA / AFP
Une dizaine de jours après le déplacement de quelques 400 migrants qui campaient sous le métro Stalingrad à Paris, des riverains témoignent d’un quotidien qui n’a pas changé, ces migrants étant pour beaucoup, de retour sur les lieux.
Insultes, déchets, incivilités… Il devient compliqué d’habiter dans le quartier de Stalingrad, dans le XIXe arrondissement de Paris.
Alors que 488 migrants qui avaient installé des campements de fortune sous le métro aérien de Stalingrad, avaient été transférés en bus vers des structures d’accueil temporaires en Île-de-France et en région, les habitants du quartier témoignent de leur retour, certains faisant preuve d’agressivité sous l’emprise des drogues.
La plupart ont été recensés comme étant des Afghans ou originaires d’Afrique subsaharienne.
« L’un d’eux m’a dit « je sais où tu habites, je vais venir t’égorger » », relate ainsi Snezana sur CNews. Cette riveraine de Stalingrad vit maintenant dans la peur de sortir de chez elle, déplorant à la fois sa propre insécurité et la situation misérable de ces migrants, livrés à eux-mêmes et sous l’emprise du crack.
« Ils déplacent le problème mais ne le règlent pas. C’est inhumain, ces gens-là vivent dans la saleté, ce n’est pas normal », rappelle t-elle, la caméra de Cnews filmant des hommes allongés à même le sol jonché de détritus.
Un autre habitant, résidant dans le quartier Stalingrad depuis deux ans, témoigne aussi de la descente aux enfers, à la fois pour les migrants et les riverains. « Je trouve ça bien d’accueillir des gens qui sont dans des situations difficiles, mais il faudrait un peu plus d’infrastructures. Ils arrivent, tombent dans la drogue, et c’est à ce moment-là que les problèmes commencent avec les riverains ».
Des comportements à risque aux abords des écoles
En avril dernier, une mère de famille avait témoigné sur Cnews de l’insécurité grandissante aux abords des écoles du quartier, où rodent nombre de toxicomanes.
« Dès le matin, on doit slalomer entre les toxicomanes avec les enfants pour pouvoir les conduire à l’école. C’est très compliqué de se développer sainement dans un environnement comme celui-là », soulignait la mère de famille, qui dépeignait ainsi sa crainte d’une tragédie à la sortie des écoles: « On n’est pas loin du drame, quand on entend que des toxicomanes tentent de tirer les enfants à la sortie de l’école. Quand les directeurs sont obligés de s’interposer, je me dis qu’il y a quelque chose qui risque d’arriver ».
Rue de Tanger, les écoles primaire et élémentaire sont souvent environnées de « crackés » aux comportements imprévisibles.
Pour rappel, la place Stalingrad est malheureusement connue depuis une dizaine d’années comme site de vente de crack dans le nord-est parisien.

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