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JO 2024: l’épreuve de surf prévue à Tahiti menacée

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Un arc-en-ciel apparaît au-dessus de la tour des juges lors du Shiseido Tahiti Pro 2023, le 16 août 2023 à Teahupo'o, en Polynésie française.

Photo: Crédit photo: Ryan Pierse/Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Dimanche 3 décembre, le président de la Polynésie a annoncé suspendre les essais techniques et les travaux de préparation aux épreuves de surf prévues pour les JO 2024. En cause, la destruction de corail par une barge le vendredi 1er décembre.
Les associations écologistes avaient prévenu : la barge prévue pour l’installation de tours des juges en pleine mer ne passerait pas. En effet, ce vendredi, elle a brisé des récifs coralliens.
« Ils ont décidé de faire un prétest en catimini sans prévenir qui que ce soit, la veille de la sortie officielle prévue pour les tests avec les associations, détaille Cindy Otcenasek, présidente de l’association de défense de l’environnement Vai Ara o Tehaupoo et membre du collectif Mata Ara ia Teahupoo 2024 sur 20 Minutes. Ce test s’est avéré être un fiasco puisque leur entêtement à faire passer une barge a détruit du corail sur son passage. »

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Dimanche, Moetai Brotherson, le président de la Polynésie, est « venu demander pardon à Teahupoo pour ce qui s’est passé vendredi », estimant que « ça n’aurait jamais dû se passer comme ça ».
Même la fédération internationale de surf (ISA) s’en est mêlé, publiant un communiqué : « Depuis le début du processus d’organisation des épreuves olympiques de surf en Polynésie française, l’ISA a toujours insisté sur le fait que la protection du site naturel de Teahupoo était une priorité ». La fédération invite à « intensifier les discussions pour examiner toutes les options possibles ».

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La tour des discordes
Dès le 15 octobre, des Tahitiens ont manifesté leur opposition à l’organisation de ces épreuves à Teahupoo, contestant l’installation d’une nouvelle tour des juges en aluminium dans les récifs coralliens.
Ils remettent en cause son coût, 4,4 millions d’euros, sa taille imposante et surtout les dégâts occasionnés lors de la mise en place des fondations. Soutenus par des champions de surf tels que Kelly Slater ou Matahi Drollet, ils réclament que les épreuves soient jugées avec l’ancienne tour en bois, utilisée pendant les compétitions de la World Surf League depuis vingt ans.
« Pour moi, cela est impossible de bâtir de nouvelles fondations, sans détruire le corail, la tour existante fonctionne depuis 2003 pour une épreuve WSL », explique Matahi Drollet sur son compte Instagram avant de céder la parole à Mati Hoffmann qui avait participé à la construction de cette structure existante. « Un cahier de charges technique a été respecté. 20 ans après les fondations sont encore intactes. Creuser 56 trous supplémentaires représente un risque considérable pour le corail », poursuit celui-ci.

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Seulement, il s’avère que cette tour en bois existante n’est plus conforme aux normes de sécurité. Le Comité d’organisation des JO Paris 2024 a confirmé dans un communiqué publié sur Polynésie La 1ère que « nous pouvons d’ores et déjà confirmer que dans le cadre de la remise à plat du projet, l’IJSPF a consulté d’autres bureaux de contrôle, bureaux qui ont, soit émis un avis négatif, soit confirmé l’avis initial du bureau Veritas. »
Face à l’ampleur de ces contestations, Moetai Brotherson, le président de la Polynésie, a déclaré sur le plateau de TNTV : « Si, au final, il n’y a pas de solution, il faudra se poser la question de la pérennité de ces épreuves de surf à Teahupoo. »
De leur côté, les autres villes candidates à l’accueil de ces épreuves, Hossegor (Landes), Lacanau (Gironde), Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) et La Torche (Finistère), relèvent la tête, espérant une décision de Paris 2024.
Teahupoo rappelle que des travaux importants ont déjà débuté à terre afin d’accueillir les Jeux, laissant dire à Tetuanui Hamblin, maire de Taiarapu Ouest, commune dont dépend Teahupoo, sur TNTV : « Il faut voir toute la population qui s’est préparée. Ceux qui ont investi pour pouvoir accueillir les gens, les maisons qui ont été louées. Si on annule ces JO, je ne sais pas comment ils vont réagir. Il y a un proverbe qui dit : “Tout est possible à celui qui croit.” »