Joie mêlée de préoccupation en France après la libération de trois jeunes Franco-israéliens

Par Anais Duroy
28 novembre 2023 10:32 Mis à jour: 28 novembre 2023 10:44

Le président français Emmanuel Macron a salué lundi la libération des trois mineurs franco-israéliens détenus par le Hamas, mais la « joie est incomplète », de nombreux otages étant encore détenus par le mouvement islamiste palestinien, ont commenté les avocats de deux enfants.

« Trois de nos jeunes compatriotes font partie du groupe d’otages libérés aujourd’hui. Extrêmement heureux de cette annonce », a écrit sur X le président français, ajoutant que la France restait « pleinement » mobilisée pour obtenir la libération de tous les otages.

Erez et Sahar Kalderon, 12 et 16 ans, ainsi qu’Eitan Yahalomi, 12 ans, sont arrivés en Israël dans le cadre de l’accord de trêve avec le mouvement islamiste palestinien.

Les avocats de la famille Kalderon ont fait état à l’AFP de leur « immense joie », même si celle-ci « est incomplète » car Ofer (53 ans), père d’Erez et Sahar, « à cette heure reste aux mains du Hamas et que par ailleurs il reste des otages », a déclaré Me Patrick Klugman.

Les trois enfants avaient été pris en otage, comme environ 240 personnes, le 7 octobre, lors de l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël, qui avait tué 1200 personnes, en grande majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

Le sort des otages

Erez et Sahar sont Français par leur mère Hadas Kalderon, qui a elle-même perdu sa mère Carmela Dan (80 ans) et sa nièce Noya (13 ans) dans l’attaque. « C’est un grand soulagement. (…) Hadas va retrouver ses deux enfants. C’est inestimable », a témoigné son cousin Olivier, qui ne souhaite pas communiquer son patronyme.

« Mais on a eu peur : la liste est arrivée tardivement, elle n’a été officialisée que dans l’après-midi », a-t-il raconté à l’AFP. Puis « ils sont restés longtemps dans les locaux de la Croix-Rouge à Gaza avant de passer en Égypte puis en Israël. Dans ces moments-là, chaque minute pèse. »

Olivier a indiqué « ne pas avoir d’info sur l’état de santé » des enfants. « Je ne suis pas sûr qu’ils sachent que leur grand-mère est morte. Leur père a été blessé devant eux et en plus ils n’ont plus de maison, tout a brûlé, a-t-il souligné. Mais il faut s’accrocher aux événements heureux. Ils ont la vie devant eux. »

L’actrice et réalisatrice française Agnès Jaoui a annoncé dans le Parisien qu’elle avait des liens de parenté avec la famille Kalderon.

« Nous restons pleinement mobilisés pour obtenir la libération d’Elya Toledano et Mia Shem », deux autres Franco-israéliens dont le sort reste suspendu au « marchandage » du Hamas qui rend l’attente « insoutenable » pour leurs proches, a dit l’avocat Sacha Ghozlan à l’AFP.

Onze otages israéliens ont été libérés lundi soir dans le cadre d’une trêve entre Israël et le Hamas, qui doit être prolongée de 48 heures, portant à 50 le nombre d’otages israéliens relâchés depuis vendredi. Au total, 150 prisonniers palestiniens détenus dans des prisons israéliennes ont été libérés en échange depuis vendredi, dont 33 dans la nuit de lundi à mardi d’après l’Autorité pénitentiaire israélienne, selon un ratio d’un otage pour trois prisonniers. En outre, 19 otages extérieurs à l’accord de trêve ont été relâchés par le Hamas, en grande majorité des Thaïlandais qui travaillaient en Israël.

« Faire libérer tous nos compatriotes »

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a rappelé que « la priorité numéro 1 de la France » était « de faire libérer tous nos compatriotes » encore aux mains du mouvement palestinien.

« Nous retrouvons, nous aussi en France, trois de nos enfants, Eitan, Erez et Sahar », s’est réjouie la cheffe de la diplomatie française sur BFMTV, ajoutant que Paris « ne relâchera pas ses efforts » jusqu’à ce que « tous les otages », notamment « cinq Français disparus », retrouvent la liberté.

La grand-mère du jeune Eitan – enlevé, tout comme son père Ohad Yahalomi (49 ans, non libéré), dans leur maison de Nir Oz – avait confié sa « très grande joie » lundi après avoir appris que son petit-fils était enfin sur la « liste » des otages appelés à être libérés.

« Je sais qu’il est vivant et qu’il va pouvoir vivre sa vie d’enfant qu’on lui avait volée », avait réagi Jocelyne Goldapper sur BFMTV.

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