La journaliste Charlotte d’Ornellas n’est pas la bienvenue sur France 3 pour faire la voix off de Jeanne d’Arc

Par Nathalie Dieul
5 mai 2021 00:33 Mis à jour: 9 mai 2021 06:18

Charlotte d’Ornellas a participé à un documentaire historique financé par la Ville d’Orléans sur Jeanne d’Arc, en enregistrant la voix off de certaines parties du magazine retraçant les fêtes commémorant l’héroïne française. France 3, qui devait diffuser le programme, a décidé de se rétracter parce que la journaliste écrit pour Valeurs actuelles.

« Quand j’ai appris, lundi, que la voix off de ce programme serait faite par une journaliste de Valeurs actuelles, les bras m’en sont tombés », a déclaré à La République du Centre Jean-Jacques Basier, directeur régional de France 3 Centre-Val de Loire.

Dès le lendemain, mardi 27 avril, la direction de France 3 a écrit un courriel à la mairie d’Orléans pour lui faire savoir que la chaîne publique ne diffuserait pas le documentaire de 52 minutes, pourtant financé entièrement par la Ville. Il a coûté la somme de 25 000 euros à la commune qui avait proposé de le fournir clé en main à la chaîne de télévision.

La production de ce documentaire a été décidée à l’occasion des fêtes johanniques d’Orléans, manifestation annuelle célébrée à Orléans chaque année en l’honneur de Jeanne d’Arc et inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France. En raison des restrictions sanitaires dues à la pandémie du Covid-19, les festivités ont été réduites au strict minimum cette année.

L’Orléanaise Charlotte d’Ornellas, qui prête sa voix à plusieurs parties du documentaire, a déjà joué le rôle de Jeanne d’Arc lorsqu’elle avait 16 ans. Cependant, on reproche à la journaliste d’écrire pour Valeurs actuelles. Elle intervient pourtant aussi régulièrement sur CNews et elle a été chroniqueuse sur BFMTV entre 2018 et 2019.

Le maire d’Orléans, Serge Grouard, a vivement réagi sur CNews et les médias sociaux lorsqu’il a su que la chaîne de télévision a rompu le partenariat,  dénonçant « la censure opérée par France 3 qui, la veille du tournage d’un documentaire consacré à l’hommage que la Ville d’Orléans rend à Jeanne d’Arc, a décidé unilatéralement de ne plus le diffuser, rompant ainsi le partenariat engagé ».

« On le refuse pourquoi ? » demande Serge Grouard. « Parce que, je cite, j’ai songé à ‘faire commenter ce magazine par une personnalité connue’, alors là cela n’engage que la rédaction de France 3, ‘proche de la droite identitaire’. Donc en fonction de votre sensibilité politique, vous avez le droit de commenter un commentaire historique », assure le maire, qui rappelle que cela fait 600 ans que la commune d’Orléans fête Jeanne d’Arc tous les ans et que « ça n’a rien de politique, mais rien du tout ».

Le patron de l’antenne régionale de France 3 parle de son côté de « prises de parole politiques » dans ces festivités et assure qu’il n’y avait pas de contrat entre la Ville et la chaîne régionale. « Nous avions fait une lettre d’intention, c’est vrai, mais il ne s’agissait pas d’un contrat. Il était prévu que si ce magazine ne nous convenait pas, nous ne le diffuserions pas ». Sa lettre de refus a pourtant été envoyée juste avant que l’équipe ne commence le tournage, il ne l’a donc pas jugé selon le contenu.

France Bleu rapporte que la députée LR du Loiret, Marianne Dubois, a parlé de la polémique à l’Assemblée nationale, interrogeant le Premier ministre sur ce cas de censure sur une chaîne publique. « C’est une grave atteinte à notre devoir de mémoire, une censure qui ne dit pas son nom, une insidieuse police de la pensée », a déclaré la députée.

« Il n’appartient pas au gouvernement et encore moins au ministère de la Culture de commenter les déclarations de France Télévisions », a répondu la ministre de la Culture Roselyne Bachelot à la place de Jean Castex, qui ne s’est pas exprimé sur le sujet.

Le maire d’Orléans a décidé de diffuser le documentaire sur le site Internet de la Ville d’Orléans.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.