Jusqu’à 800.000 pédophiles «prédateurs» en Grande-Bretagne selon la National Crime Agency

Un délinquant sexuel en ligne récemment incarcéré pour avoir abusé de 26 filles et femmes

Par Chris Summer
14 novembre 2022 14:34 Mis à jour: 14 novembre 2022 14:37

Selon les déclarations récentes d’un des responsables de la National Crime Agency (NCA), il y a entre 550.000 et 800.000 pédophiles en Grande-Bretagne représentant un risque pour les enfants. La menace des abuseurs sexuels pédophiles, a-t-il ajouté, continue de croître et « n’a pas encore atteint son pic ».

Chris Farrimond, directeur de la direction des menaces de la NCA, a révélé ce chiffre lors d’une conférence de presse donnée suite à l’incarcération de Jordan Croft, un des pédophiles les plus « actifs et dépravés » du Royaume-Uni. Il a été accusé d’avoir abusé de 26 filles et femmes âgées de 12 à 22 ans.

Croft, 26 ans, a plaidé coupable pour 65 crimes : faire du chantage, inciter les enfants à se livrer à une activité sexuelle, à donner des images indécentes, les contraindre à exploiter sexuellement d’autres enfants, etc.

Il n’a jamais rencontré aucune de ses victimes. Il a commis tous ces abus via des applications téléphoniques.

« Il est faux de penser » que les pédophiles ne sont présents que sur le dark Web

Farrimond a déclaré : « La technologie a apporté des avantages considérables au monde entier… mais elle aide vraiment les délinquants qui ont un intérêt sexuel pour les enfants. Elle joue un rôle dans l’escalade des abus. Il est faux de croire que les délinquants sexuels ne sont présents que sur le dark Web. »

Il a déclaré que la NCA avait procédé à un nombre record de 10.181 arrestations et protégé 14.447 enfants en 2021, soit une augmentation de 15% par rapport à l’année précédente, mais il a ajouté : « Nous ne pouvons pas nous en sortir par des arrestations. »

Vendredi, un juge de la Lewes Crown Court a condamné Croft, originaire de Worthing, dans le West Sussex, à 26 ans de prison.

Croft, qui se faisait passer pour un garçon de 14 ans, a envoyé des messages à 5000 filles sur des applications. Il passait en revue les réponses, et piégeait ensuite ses victimes.

Image non datée de Jordan Croft (National Crime Agency)

Il utilisait des applications comme Yubo et Kik, et après les avoir persuadées d’envoyer des images nues et de révéler leurs noms et leurs profils Facebook, il révélait son âge véritable âge, annonçait qu’il était un « poisson-chat » , à savoir un pédophile.

Martin Ludlow, de la NCA, a expliqué : « Il leur faisait signer verbalement des contrats d’esclavage sexuel. Il leur disait que leur corps était sa propriété et les obligeait à lui envoyer tout ce qu’il voulait, même si c’était dégoûtant. Elles étaient terrifiées à l’idée d’être exposées à leurs amis et à leur famille. »

Deux des filles, a annoncé Martin Ludlow, ont été persuadées de prendre des photos de fillettes de 7 ans et de les lui envoyer sur Telegram.

« Croft disait à ses victimes qu’il n’y avait qu’un seul moyen de sortir du contrat : continuer les pratiques sexuelles avec lui ou trouver une autre adolescente pour les remplacer. »

Mais il est resté dans l’ombre et n’a jamais réellement rencontré aucune de ses victimes en personne.

Croft déclarait à ses victimes que la police ne l’attraperait jamais.

Il leur faisait croire qu’il avait un diplôme en cybersécurité et qu’il ne pouvait pas être retrouvé par les forces de l’ordre.

La NCA a été alertée pour la première fois par la police du North Yorkshire en mars 2019 et a fini par identifier Croft comme l’auteur des faits et l’a arrêté en août 2019.

Une image non datée des « règles » que Jordan Croft imposait à ses victimes (National Crime Agency)

Au tribunal, une des filles a déclaré : « Tu nous as dit que la police ne te trouverait jamais, mais nous sommes ici aujourd’hui pour prouver que tu n’as jamais été intouchable comme tu le pensais. Désormais, les gens ne verront en toi rien d’autre qu’un pédophile cruel, tordu et pathétique. »

Une autre : « Jordan, tu ne te souviens pas de moi ou peut-être que si ? Je suis une des filles dont tu as ruiné et détruit la vie. Je ne te pardonnerai jamais pour les dommages que tu as causés à ma vie et à celle des autres. Tu m’as traumatisée mentalement et physiquement. »

Le mois dernier, l’Independent Inquiry into Child Sex Abuse a publié son rapport final qui présentait une « image horrible » des abus en Angleterre et au Pays de Galles et recommandait l’introduction d’une base de données dédiées spécifiquement aux pédophiles.

Les recherches sur les causes de la pédophilie sont-elles suffisantes ?

Epoch Times a interrogé le professeur Alexis Jay, qui a présidé l’enquête. La question était de savoir si les recherches sur les causes de la pédophilie sont suffisantes.

Elle a répondu : « Il y a très peu d’informations disponibles sur le sujet concernant les auteurs et leurs motivations. Nous avons commandé des recherches préliminaires à ce sujet. Nous avons beaucoup appris de nos enquêtes et dans la deuxième partie du rapport, il y a une partie sur leurs points communs qui inclut leur comportement, ce qui, selon nous, sera utile pour les médecins et pour d’autres. »

Farrimond, interrogé par Epoch Times sur la recherche en matière de pédophilie, a déclaré : « L’idée qu’on puisse en guérir, ça m’a l’air plutôt difficile. Il y a tellement d’individus qui sortent de prison et qui recommencent immédiatement. Ce que je peux dire, c’est que nous sommes vraiment convaincus qu’Internet joue un rôle. »

Selon lui, Internet, et pas nécessairement le dark Web, fournissent des lieux où « des personnes partageant les mêmes idées se rencontrent et se persuadent les unes les autres que c’est normal, puis dépassent toujours plus les limites ».

Et d’ajouter : « Ils trouvent des enfants sur l’open Web ou sur des applications. Des jeunes adolescentes tout à fait normales. Mais les messages deviennent très vite méchants. »

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