La Chine, «acteur principal» de la répression numérique, selon la responsable du renseignement américain

"Ils disposent d'un vaste appareil qu'ils utilisent," explique Mme Haines.

Par Eva Fu
22 septembre 2023 07:30 Mis à jour: 22 septembre 2023 07:30

La Chine est le pays qui, dans le monde, déploie le plus de technologies de pointe pour étouffer la dissidence, selon Mme Haines, directrice du renseignement américain.

« À notre avis, ils sont les principaux acteurs de la répression numérique, » a t-elle affirmé, lors du sommet annuel Concordia à New York le 19 septembre, dans ce qui constitue le dernier avertissement du renseignement américain sur les menaces émanant de la Chine.

« Ils disposent d’un vaste appareil qu’ils utilisent » pour mener à bien de telles activités, a-t-elle ajouté. Mme Haines a cité la campagne mondiale lancée par le régime pour rapatrier les dissidents dans le cadre de l’opération Fox Hunt, qui, selon les données des autorités chinoises, a permis de capturer environ 10.000 ressortissants chinois depuis 2014, que Pékin accusés de corruption. Beaucoup d’entre eux, a noté Mme Haines, sont également des dissidents et des individus qui expriment une opposition politique.

Elle a également évoqué le vaste réseau de postes de police extralégaux que le régime chinois a installé dans le monde entier, y compris à New York, et les poursuites engagées par le ministère de la Justice à l’encontre des responsables des postes de police et des agents de la police nationale chinoise soupçonnés d’avoir orchestré une campagne de harcèlement à l’encontre de résidents américains.

« J’ai remarqué que si l’on considère le modèle chinois, par opposition au modèle russe ou iranien, par exemple, » a indiqué Mme Haines, « la Chine est vraiment la première de la classe, en ce qui concerne l’aspect technologique ».

Avril Haines, directrice du renseignement américain, au sommet de Concordia à New York le 19 septembre 2023. (Richard Moore/Epoch Times)

Pékin est « devenu très doué pour censurer efficacement les informations qui parviennent aux citoyens chinois » et « construire la structure qui leur permet de contrôler ces informations, » a-t-elle souligné. L’intégration croissante des appareils numériques via l’Internet des objets permet également de recueillir des données sur les activités personnelles, qui « peuvent être collectées et, en fin de compte, suivies et contrôlées ».

« La Chine n’a pas d’équivalent » à un tel niveau d’engagement dans un programme de ce genre, a-t-elle ajouté.

Les remarques de Mme Haines font suite à l’avertissement du directeur du FBI, Christopher Wray, selon lequel les agents de renseignement américains sont « largement inférieurs en nombre sur le terrain » en comparaison à la Chine.

« Mais c’est à nous de défendre le peuple américain ici chez nous, » a-t-il affirmé lors d’un entretien avec les médias. « Je considère que c’est le défi que doit relever notre génération. »

Le directeur du FBI, Christopher Wray, témoigne lors d’une audition du comité judiciaire de la Chambre des représentants sur la surveillance du FBI, au Capitole, à Washington, le 12 juillet 2023. (Drew Angerer/Getty Images)

Mme Haines n’a pas hésité à dénoncer l’agressivité croissante de Pékin dans le monde entier et sa volonté de réaliser ses ambitions aux dépens des États-Unis.

En mai, elle a déclaré à la commission sénatoriale des forces armés que le Parti communiste chinois (PCC) s’employait activement à promouvoir son modèle autoritaire, tout en « défiant de plus en plus les États-Unis sur les plans économique, technologique, politique, militaire et en matière de renseignement dans le monde entier ».

« Percevant les États-Unis comme une menace », a affirmé Mme Haines, le régime chinois « cherche à saper l’influence américaine et cherche à présenter les États-Unis comme la racine des problèmes mondiaux ».

Mme Haines a cité en exemple les exercices militaires menés pendant trois jours autour de Taïwan, que Pékin a qualifiés d’« avertissement sérieux » après la rencontre entre le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (Parti républicain – Californie), et la présidente de l’île, Tsai Ing-wen.

Le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, s’entretient avec la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, à la Bibliothèque présidentielle Reagan à Simi Valley (Californie), le 5 avril 2023. (John Fredricks/Epoch Times)

« La Chine cherche à nous séparer de nos alliés et partenaires, puis à présenter les actions américaines comme des provocations qui servent de base à une agression [pré]planifiée, qu’elle prétend ensuite n’être qu’une réponse, » a souligné Mme Haines.

Les efforts déployés par Pékin pour remodeler la gouvernance mondiale et consolider son « monopole du pouvoir » en Chine suscitent de plus en plus d’inquiétudes à Washington.

Le député Mike Gallagher (Parti républicain – Wisconsin), président du comité spécial de la Chambre des représentants sur le PCC, a affirmé en juillet que le régime perfectionnait un mécanisme techno-totalitaire destiné à être exporté dans le monde entier.

« D’une manière générale, nous avons vu le Parti communiste chinois exploiter l’accès à son marché et sa puissance économique afin de contraindre les entreprises américaines et internationales, » a souligné M. Gallagher dans un entretien accordé à NTD, média partenaire d’Epoch Times.

« Le régime techno-totalitaire que le PCC perfectionne en Chine ne restera pas en place. C’est un modèle qu’ils veulent de plus en plus exporter dans le monde entier. »

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