La Chine se prépare à la guerre, les signes se multiplient

Par Cindy Li
22 août 2023 07:24 Mis à jour: 23 août 2023 06:20

Pour Gordan Chang, spécialiste de la Chine, chroniqueur américain et auteur, la Chine se prépare à la guerre. Selon lui, l’actuel dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, intensifie son discours guerrier pour détourner l’attention des Chinois quant aux récents échecs du PCC sur le plan intérieur.

M. Chang, connu pour son livre The Coming Collapse of China (L’effondrement imminent de la Chine), a présenté ce point de vue lors d’une intervention à la conférence d’action politique du parti conservateur (CPAC) en Australie, à Sydney, le 19 août.

« Au mois de mars de cette année, lors de la réunion du Congrès national du peuple, il [Xi] a répété sa phrase désormais préférée, ‘Osez vous battre' », a-t-il souligné. Le mois dernier, Xi Jinping, habillé en vert militaire, s’est rendu devant le commandement du théâtre oriental, qui dirigera l’invasion de Taïwan, et a prononcé un autre discours du genre « sortons et envahissons quelqu’un ».

M. Chang a également rappelé que les opposants à la guerre avaient fait l’objet d’une répression en février, Liu Yazhou, un ancien général de l’armée de l’air, « a été condamné à mort pour avoir refusé de combattre Taïwan ».

« Il y a quelques semaines, Xi Jinping et d’autres nous ont appris qu’une purge était en cours au sein de la ‘rocket force’. Les deux principaux commandants se sont débarrassés de tous leurs adjoints. C’est sans précédent. »

Le spécialiste de la Chine pense que Xi Jinping pourrait déclencher une guerre, car il n’a pas trouvé de solution aux divers problèmes intérieurs.

« Il est tenté d’entrer en guerre parce que la Chine est en crise. Les défauts de paiement des grandes sociétés immobilières se poursuivent, les prix de l’immobilier chutent, l’économie s’effondre, les pénuries alimentaires s’aggravent, l’environnement se détériore et les gouvernements locaux sont en faillite, » a-t-il expliqué.

« Xi Jinping sait qu’il est accusé d’être responsable de tous ces maux. Il sait qu’il n’a pas de solution à leur apporter, alors il pourrait très bien se lancer dans une guerre pour faire oublier au peuple chinois ses erreurs politiques, » a indiqué M. Chang à Epoch Times.

Le secteur immobilier chinois est un échec qui a eu des répercussions directes sur le PCC.

Un logo du promoteur chinois Country Garden Holdings au sommet d’un bâtiment à Zhenjiang, dans la province de Jiangsu, le 31 octobre 2021. (STR/AFP via Getty Images)

« Tout le monde savait qu’Evergrande finirait par se déclarer en faillite parce qu’il ne pourra jamais rembourser ses dettes, mais ce qui est vraiment effrayant, c’est que Country Garden était l’année dernière le plus grand promoteur immobilier chinois en termes de chiffre d’affaires. »

« Il est clair que Country Garden est en difficulté, comme beaucoup d’autres grands promoteurs immobiliers chinois, notamment les promoteurs de l’État, et c’est donc un moment de grande, très grande difficulté pour le régime chinois… Nous devons vraiment nous inquiéter car une Chine faible est une Chine particulièrement dangereuse. »

Lorsqu’on lui a demandé si le PCC pouvait se permettre de déclencher une guerre, M. Chang a répondu par l’affirmative.

« Je pense qu’ils peuvent se permettre une guerre. Je ne pense pas qu’ils soient prêts à entrer en guerre, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne la commenceront pas, car s’ils ne déclenchent pas une guerre maintenant, ils ne seront jamais en mesure d’accomplir ce qu’ils ont prévu de faire, alors ils peuvent très bien décider de saisir leur chance maintenant, ce qui signifie qu’ils peuvent nous prendre par surprise. »

L’effondrement économique de la Chine n’affectera pas la croissance mondiale

Alors que beaucoup craignent que l’effondrement de l’économie chinoise n’affecte la croissance mondiale, M. Chang estime que ce ne sera pas nécessairement le cas.

« Non, cela n’affectera pas la croissance mondiale, du moins pas comme ils le pensent. La Chine n’est pas le moteur de la croissance mondiale. La Chine connaît une forte croissance, ou du moins l’a connue, mais le fait est que, par ses actions prédatrices et criminelles, la Chine a volé la croissance d’autres pays. »

Gordon Chang, chroniqueur et auteur américain, a pris la parole à la CPAC d’Australie le 19 août 2023. (Wade Zhong/Epoch Times)

« Pour être un moteur de la croissance mondiale, il faut acheter les biens et les services des autres pays. En d’autres termes, il faut être un pays déficitaire, comme les États-Unis. »

« Si la Chine disparaissait un jour, ce serait en fait une bonne chose pour beaucoup d’autres pays. »

L’Australie est appelée à se défendre en se diversifiant dès maintenant

M. Chang a également exhorté des pays comme l’Australie à s’opposer au régime communiste.

« Xi Jinping envisage de réduire en cendres des villes à Taïwan, au Japon, aux États-Unis, mais aussi en Australie, » a-t-il expliqué au public de Sydney, en référence à la forte réaction de Pékin à l’AUKUS, le pacte de sécurité historique conclu entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie.

« Si nous permettons à Xi Jinping de prendre le contrôle de Taïwan, nous savons ce qui va se passer par la suite. Il s’en prendra à l’Australie, aux États-Unis, à tout le monde. »

M. Chang encourage l’Australie à réduire ses échanges commerciaux, ses investissements et sa coopération technologique avec Pékin.

« Je sais que cela peut sembler extrême, mais nous ne devrions pas enrichir un État hostile… Nous pouvons parler de réduction des risques, de découplage, mais nous devons nous défendre. »

« Lorsque la Chine envahira Taïwan ou tout autre pays, l’Australie ne vendra plus rien aux Chinois, c’est donc maintenant qu’il faut se diversifier. »

Le Premier ministre australien Anthony Albanese (à gauche), le président américain Joe Biden (au centre) et le Premier ministre britannique Rishi Sunak (à droite) tiennent une conférence de presse après une réunion trilatérale lors du sommet AUKUS à San Diego, en Californie, le 13 mars 2023. (Leon Neal/Getty Images)

Une autre raison, selon lui, est que l’économie chinoise s’effondre rapidement.

« De toute façon, ils n’achèteront pas autant chez vous. »

« Lorsque vous cherchez un emploi, la meilleure chose à faire est d’en avoir déjà un. Cela signifie que lorsqu’on cherche un client, il vaut mieux avoir déjà des clients, et c’est maintenant que l’Australie doit prendre des mesures pour se défendre en cherchant des clients. »

La chute de PCC est « inévitable »

M. Chang, qui a prédit à plusieurs reprises l’effondrement du PCC, a affirmé que, puisque le PCC a la capacité d’isoler la Chine du reste du monde par un contrôle rigoureux des capitaux, il peut survivre beaucoup plus longtemps qu’on ne le pense.

« Certainement beaucoup plus longtemps que je ne le pensais. »

Ses commentaires font suite à ceux d’Elmer Yuen, entrepreneur et militant pour la démocratie à Hong Kong, qui a récemment prédit l’effondrement du PCC d’ici 2 à 3 ans.

« Nous devons considérer la Chine dans son ensemble. Le tableau d’ensemble, c’est le pays tout entier qui est en faillite. Si la Chine représente une seule entreprise, elle est en faillite, » a indiqué M. Yuen à Epoch Times.

Pour M. Chang, il s’agit d’une « évaluation tout à fait raisonnable ».

« Nous savons ce qui se passe, et c’est pratiquement inévitable… Nous savons que le Parti communiste finira par disparaître. Mais nous ne connaissons pas le calendrier. »

Des soldats se tiennent sur le pont de l’ambitieux dock de transport Yimen Shan de la marine de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise, alors qu’il participe à une parade navale pour commémorer le 70e anniversaire de la fondation de la marine de l’APL chinoise en mer près de Qingdao, dans la province chinoise du Shandong (est), le 23 avril 2019. (Mark Schiefelbein/AFP via Getty Images)

En conclusion de son discours à la CPAC, M. Chang a affirmé que les États-Unis avaient la chance d’avoir l’Australie comme alliée.

« Il s’agit du regroupement constitué par l’Australie, le Japon, l’Inde et les États-Unis (dialogue quadrilatéral sur la sécurité). Le monde est en train de se diviser en différents camps. »

« Il s’agit donc d’un combat entre la liberté et l’oppression. C’est un combat entre démocratie et tyrannie. Il s’agit, Mesdames et Messieurs, d’un combat entre le bien et le mal. »

« La liberté, en ce moment critique, a besoin de défenseurs. Elle a besoin de guerriers, et donc de guerriers comme vous. »

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