La Commission européenne a infligé une amende de 500 millions d’euros (570 millions de dollars) à Apple et de 200 millions d’euros (228 millions de dollars) à Meta, respectivement, après avoir jugé que les deux entreprises avaient restreint les choix des clients, a annoncé l’organe exécutif le 22 avril.
Les deux entreprises ont été reconnues coupables d’avoir enfreint la loi sur les marchés numériques (DMA : Digital Markets Act) de l’Union européenne, qui garantit que les grandes plateformes « gardiennes » fonctionnent de manière « équitable » et laissent de la place aux concurrents.
Apple a été jugée coupable d’avoir enfreint les obligations d’anti-teering prévues par la loi sur la protection des données (DMA). Cette disposition exige que les développeurs qui distribuent leurs applications via l’App Store de l’entreprise puissent « informer gratuitement les clients des offres alternatives en dehors de l’App Store, les orienter vers ces offres et leur permettre d’effectuer des achats ».
L’entreprise « ne respecte pas cette obligation », a déclaré la Commission, ajoutant qu’Apple a imposé de nombreuses restrictions aux développeurs, ce qui les a empêchés de tirer pleinement parti des canaux de distribution autres que l’App Store.
Les utilisateurs ne peuvent donc pas bénéficier d’offres alternatives ou moins chères, car l’entreprise empêche les développeurs d’informer leurs clients de ces offres, a indiqué la Commission.
« L’entreprise n’a pas réussi à démontrer que ces restrictions sont objectivement nécessaires et proportionnées », a souligné la Commission dans un communiqué. Il a été demandé à Apple de se débarrasser de toute restriction commerciale ou technique en matière de pilotage.

Quant à Meta, les amendes imposées par l’UE concernent le modèle publicitaire « consentir ou payer » de l’entreprise.
En novembre 2023, l’entreprise a introduit ce modèle publicitaire, en vertu duquel les utilisateurs européens d’Instagram et de Facebook devaient choisir entre deux options : donner leur consentement à Meta pour utiliser leurs données privées à des fins de publicité personnalisée ou payer un abonnement mensuel pour un service sans publicité.
La Commission a déclaré que ce modèle n’était « pas conforme à la DMA ».
En vertu de la DMA, les plateformes de contrôle d’accès doivent fournir une « alternative moins personnalisée mais équivalente » aux utilisateurs qui ne consentent pas à l’utilisation de leurs données personnelles.
Le modèle de consentement ou de paiement de Meta « n’a pas donné aux utilisateurs le choix spécifique requis d’opter pour un service qui utilise moins de leurs données personnelles mais qui est par ailleurs équivalent au service de ‘publicités personnalisées’ », a souligné la Commission.
La décision ne s’appliquait au comportement de Meta dans l’UE que jusqu’en novembre 2024. La société a introduit une autre version de son modèle publicitaire ce mois-là, que la Commission « évalue actuellement ».
Les amendes imposées à Meta et à Apple tiennent compte de « la gravité et de la durée de la non-conformité », a indiqué la Commission européenne.
Les dernières « décisions prises à l’encontre d’Apple et de Meta sont les premières décisions de non-conformité adoptées dans le cadre de la DMA ».
Les entreprises sont tenues de se conformer aux décisions de la Commission dans un délai de 60 jours, faute de quoi elles pourraient se voir imposer des « astreintes ».
Un porte-parole de Meta a indiqué à Epoch Times dans un communiqué envoyé par courriel que « la Commission européenne tente d’handicaper les entreprises américaines prospères tout en permettant aux entreprises chinoises et européennes d’opérer selon des normes différentes ».
« Il ne s’agit pas seulement d’une amende ; la Commission, en nous obligeant à modifier notre modèle économique, impose en fait un tarif de plusieurs milliards de dollars à Meta tout en nous obligeant à offrir un service de qualité inférieure », a souligné le porte-parole.
« En limitant injustement la publicité personnalisée, la Commission européenne nuit également aux entreprises et aux économies européennes. »
Epoch Times a contacté Apple pour obtenir des informations complémentaires, mais n’a pas reçu de réponse avant la date de publication de l’article.

Conflit technologique entre les États-Unis et l’Union européenne
Ces amendes interviennent dans un contexte de tensions commerciales entre les États-Unis et l’UE. L’administration Trump a imposé divers droits de douane à l’UE, notamment des taxes de 25 % sur l’aluminium, l’acier et les voitures, ainsi que des droits de douane réciproques de 20 %. Les tarifs réciproques sont actuellement en pause.
L’administration Trump craint que des gouvernements étrangers ne prennent pour cible des entreprises technologiques américaines. Le 21 février, le président Donald Trump a signé un mémorandum visant à protéger les entreprises américaines contre ce qu’il a appelé « l’extorsion à l’étranger », selon une fiche d’information de la Maison-Blanche.
« Les réglementations qui dictent la manière dont les entreprises américaines interagissent avec les consommateurs de l’Union européenne, comme la loi sur les marchés numériques et la loi sur les services numériques, feront l’objet d’un examen minutieux par le gouvernement américain », peut-on lire dans la fiche d’information.
Les gouvernements étrangers qui prélèvent des taxes sur les services numériques, imposent des amendes ou imposent certaines politiques et pratiques aux entreprises américaines peuvent faire l’objet de « mesures réactives telles que des droits de douane ».
Au début du mois, Peter Navarro, conseiller commercial principal de M. Trump, a accusé l’UE de mener une guerre juridique contre les entreprises technologiques américaines, en faisant référence à l’utilisation d’actions en justice pour causer des problèmes.
L’Union européenne a affirmé qu’elle n’avait pas l’intention de faire des concessions sur ses règles en matière de numérique et de technologie dans le cadre des négociations commerciales avec les États-Unis. Les entreprises technologiques américaines, telles que Meta et Google, pourraient également se voir imposer des taxes sur leurs revenus publicitaires numériques dans l’UE.
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