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La COP30 se déroule au milieu d’un scepticisme croissant et d’une baisse des dons

De longues files d’attente, des protestations et des embouteillages ont marqué le 30ᵉ rassemblement de la COP près de la forêt amazonienne.

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Les membres du peuple autochtone Munduruku du mouvement Ipereg Ayu manifestent devant le lieu où se tient la COP30 à Belém, au Brésil, le 14 novembre 2025.

Photo: PABLO PORCIUNCULA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 8 Min.

La conférence sur le climat COP30, qui se déroule cette semaine près de la forêt amazonienne au Brésil, est un événement controversé, bondé et parfois chaotique qui, bien qu’il ait attiré de nombreux participants, se tient à un moment où beaucoup doutent des propos selon lesquels la Terre fait face à une urgence climatique.
Le sommet est la 30ᵉ Conférence annuelle des Parties (COP) qui ont signé un traité climatique des Nations unies de 1992 s’engageant, entre autres choses, à ce que les pays riches assument la responsabilité des émissions qui réchauffent la planète et soutiennent les pays pauvres dans leur lutte pour faire face à un changement climatique.
Alors que les dirigeants de la Chine, de l’Inde et des États-Unis — les trois plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, selon Worldometer — étaient notablement absents de l’événement, la participation était forte, avec plus de 50 000 personnes inscrites, incluant des délégués de 195 gouvernements, ce qui en fait l’un des plus grands sommets de la COP à ce jour.
Prenant la parole au sommet, l’ancien vice-président américain Al Gore, impliqué dans la lutte contre le réchauffement climatique, a énuméré plusieurs phénomènes météorologiques et a demandé : « Combien de temps allons-nous rester là à continuer d’augmenter le thermostat pour que ce genre d’événements devienne encore pire ? »
Mais d’autres soutiens importants de la cause rompent les rangs. Bill Gates, qui avait autrefois prédit plus de décès dus au changement climatique que dus au Covid-19, a déclaré dans un message adressé aux délégués de la COP30 que la « vision apocalyptique » du changement climatique était fausse et que « les gens pourront vivre et prospérer dans la plupart des endroits sur Terre dans un avenir prévisible » malgré la hausse des températures.
Et l’activiste climatique Ted Nordhaus, qui avait écrit en 2007 que « le réchauffement de la Terre va faire monter le niveau de la mer et faire s’effondrer l’Amazonie », a annoncé dans un blog : « Je ne crois plus à cette hyperbole. »
Le flux de fonds pour soutenir le programme climatique semble, de la même manière, se tarir. Alors que le montant d’argent que les pays riches doivent payer aux pays pauvres pour les compenser du changement climatique devrait atteindre entre 310 milliards et 365 milliards de dollars par an d’ici 2035, les fonds circulant des pays riches vers les pays pauvres sont tombés de 28 milliards en 2022 à 26 milliards en 2023, selon un rapport de l’ONU publié plus tôt cette année.
Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement, a écrit dans la préface de ce rapport que « tandis que les chiffres pour 2024 et 2025 ne sont pas encore disponibles, une chose est claire : à moins que les tendances du financement de l’adaptation ne se renversent, ce qui semble actuellement improbable, l’objectif du Pacte climatique de Glasgow ne sera pas atteint, le [« nouvel objectif collectif chiffré » adopté lors de la COP29] ne sera pas atteint, et beaucoup plus de personnes vont souffrir inutilement. »
Le ‘consensus’ climatique est parti
Les États-Unis prennent actuellement la tête du retrait de divers pactes climatiques mondiaux, mais d’autres pays semblent également vaciller dans leurs engagements climatiques.
Une étude publiée en juillet par le Département de l’Énergie des États-Unis, rédigée par un groupe de travail de cinq experts indépendants en sciences physiques, économie, science du climat et recherche universitaire, a constaté que le réchauffement causé par l’activité humaine « semble être moins dommageable économiquement que ce que l’on croit communément ».
En janvier, Donald Trump a ordonné le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris et de tous les autres accords climatiques de l’ONU, tout en annulant également tout engagement américain antérieur. Il a depuis poussé à augmenter la production américaine de pétrole, de gaz et de charbon, ainsi que d’énergie nucléaire.
En juillet, l’Union européenne a conclu un accord avec l’administration Trump pour acheter pour environ 750 milliards de dollars de gaz naturel liquéfié, de pétrole et de combustibles et technologies nucléaires auprès des États-Unis au cours des trois prochaines années.
Plus tôt ce mois-ci, le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que, bien que le Royaume-Uni soit toujours « totalement engagé » dans la réduction des émissions de CO₂, le « consensus est parti » sur la lutte contre le changement climatique.
M. Starmer a annoncé lors du sommet des dirigeants avant le début de la COP30 que le Royaume-Uni ne contribuerait pas au « Fonds Pour Toujours des Forêts Tropicales », qui devait être une initiative clé de la COP30 visant à lever 125 milliards de dollars pour protéger les forêts tropicales dans les bassins de l’Amazone et du Congo.
En octobre, le Brésil, pays hôte de la COP30, a approuvé un forage exploratoire par le géant pétrolier d’État Petrobras à l’endroit situé juste au nord du lieu du sommet, près de l’embouchure du fleuve Amazone.
Pour faciliter le trafic à Belém, la ville portuaire qui accueille l’événement, une autoroute à quatre voies a été construite à travers la forêt tropicale, supprimant des milliers d’acres d’arbres protégés et déplaçant la faune. De plus, les participants ont indiqué que l’afflux de gens s’avérait écrasant pour cet endroit isolé.
« C’est beaucoup trop petit comme lieu pour accueillir autant de personnes, et donc nous faisons face à des files d’attente extrêmement longues », a déclaré à Epoch Times Craig Rucker, président du Committee for a Constructive Tomorrow (CFACT) et sceptique concernant le programme de neutralité carbone des Nations unies. Il a participé à 27 des 30 sommets de la COP et a dit que la COP30 était « la plus désorganisée que j’aie vue ».
« Ils ont amené ici [les participants] pour regarder la forêt tropicale, mais ils ont dû défricher et construire une route de 14 kilomètres en plein cœur de l’Amazonie afin d’amener les délégués dans leurs limousines privées ou quoi qu’ils prennent », a commenté Craig Rucker. « Ils essaient d’attirer l’attention sur la situation de la forêt tropicale, et ici, pour un sommet environnemental, ils sont en train de la saccager. »
Kevin Stocklin est un ancien banquier d’affaires, désormais écrivain et producteur de films. En 2008, il a écrit et produit le documentaire "We All Fall Down : The American Mortgage Crisis" [Nous tombons tous : La crise du crédit hypothécaire américain].

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