La « diplomatie des vaccins » de Pékin ne parvient pas à dissiper les inquiétudes concernant la fiabilité des vaccins fabriqués en Chine

Par Nicole Hao
18 février 2021 19:49 Mis à jour: 18 février 2021 19:49

Alors que la Chine cherche à renforcer sa position internationale par une « diplomatie du vaccin », la confiance du public dans la fiabilité et l’efficacité des vaccins chinois anti-Covid-19 (tant en Chine qu’à l’étranger) semble mitigée.

Le régime chinois fait une promotion intensive de ses vaccins Covid-19 auprès des pays étrangers.

Lors d’un récent sommet économique avec les pays d’Europe centrale et orientale, le dirigeant chinois Xi Jinping a déclaré aux chefs d’État que la Serbie avait reçu un million de doses de vaccins Covid-19 de la Chine.

« Si d’autres pays d’Europe centrale et orientale ont une demande de coopération en matière de vaccins, la Chine est prête à l’envisager de manière proactive », a-t-il déclaré.

Le 16 février, une cargaison de 550 000 doses de vaccins fabriqués par l’entreprise publique chinoise Sinopharm est arrivée en Hongrie.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré à son homologue de l’Union européenne (UE), lors d’une vidéoconférence le 8 février, que la Chine et l’UE devraient diriger l’effort mondial de lutte contre le Covid-19, et que Pékin souhaitait fournir des vaccins aux pays en développement.

Pendant ce temps, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin (aucun lien de parenté avec Wang Yi) a déclaré lors d’une conférence de presse le 8 février que la Chine avait conclu des accords avec 53 pays en développement pour leur exporter des vaccins Covid-19, et qu’elle avait déjà envoyé des vaccins à 22 d’entre eux.

Wang a également déclaré que la Chine fournirait 10 millions de doses au programme mondial de vaccins de l’Organisation mondiale de la santé, qui fournit des doses aux pays en développement d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie.

Un soignant montre une dose de vaccin CoronaVac lors d’une campagne de vaccination Covid-19 à Ankara, Turquie, le 27 janvier 2021. (ADEM ALTAN/AFP via Getty Images)

Préoccupations à l’internationale

Le président français Emmanuel Macron a critiqué le manque d’informations transparentes sur les vaccins chinois lors d’un événement organisé par le groupe de réflexion américain Atlantic Council au début du mois.

Macron a également exprimé ses inquiétudes quant au fait que les vaccins chinois ne seraient pas efficaces pour protéger contre les nouvelles variantes du Covid-19 qui ont fait leur apparition.

La Chine n’a publié aucune donnée concernant l’efficacité ou les effets secondaires de ses vaccins.

Le ministre taïwanais de la Santé et du Bien-être Chen Shih-chung a déclaré aux journalistes à Taipei le 14 février que Taïwan n’avait pas acheté les vaccins Covid-19 fabriqués en Chine en raison d’informations techniques incomplètes et du manque de rapports scientifiques.

Le mois dernier, le président brésilien Jair Bolsonaro a également mis en doute l’efficacité des vaccins chinois.

La société chinoise Sinovac a mené des essais cliniques de vaccins en dernière phase au Brésil, qui ont montré une efficacité de 50,4 %, dépassant ainsi à peine le seuil de 50 % fixé par l’OMS pour l’approbation réglementaire. Le taux est également inférieur à celui des vaccins développés aux États-Unis, avec 95 % pour Pfizer-BioNTech et 94,1 % pour Moderna.

YouGov, un groupe de recherche et d’analyse de données basé à Londres, a également mené une enquête qui a interrogé 19 000 personnes de 17 pays sur leurs attitudes vis-à-vis des vaccins Covid-19 fabriqués dans 12 pays.

La Chine a obtenu l’avant-dernier score avec une moyenne négative de 19 points. Ce score négatif signifie que les gens étaient plus susceptibles de se sentir inquiets que rassurés par un vaccin provenant de ce pays.

Un professionnel de la santé se prépare à administrer une dose du vaccin chinois Sinovac CoronaVac à une personne dans un centre de vaccination installé au stade du Bicentenaire à Santiago du Chili, le 3 février 2021. (MARTIN BERNETTI/AFP via Getty Images)

À l’intérieur de la Chine

Les citoyens chinois ont également fait preuve d’une faible confiance dans les vaccins fabriqués en Chine.

Epoch Times avait précédemment obtenu une enquête interne menée par les autorités du district de Jing’an à Shanghai, dans laquelle 113 000 personnes ont été interrogées sur leur volonté d’être vaccinées.

Environ 21 % (24 000 personnes) ont déclaré qu’elles étaient disposées à se faire vacciner.

Dans le même temps, sur les 12 479 personnes qui ont déclaré avoir déjà reçu des doses d’un vaccin Covid-19, 17 cas d’effets indésirables ont été signalés, soit environ trois pour 10 000.

Un médecin surnommé Wang, d’un hôpital de Pékin, a déclaré lors d’un entretien téléphonique qu’il soupçonnait que la raison pour laquelle les autorités chinoises n’avaient pas rendu publiques les données relatives aux vaccins est que ceux-ci n’étaient pas suffisamment sûrs pour être utilisés.

Il a également relevé une particularité dans les directives publiées par Pékin sur l’utilisation des vaccins : seules les personnes âgées de 18 à 59 ans peuvent les prendre. Les personnes âgées, la population la plus vulnérable, ne sont pas éligibles.

Wang a émis l’hypothèse que cela était dû au fait que les populations plus jeunes sont moins susceptibles de développer des effets indésirables graves.

Si les personnes âgées étaient autorisées à le prendre, « et qu’un grand nombre d’entre elles souffraient de réactions indésirables graves, personne dans notre pays n’oserait se faire vacciner, et la sécurité du vaccin serait remise en question par la population », a ajouté M. Wang.

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