Virus du PCC : l’ambassadeur de France en Chine a-t-il alerté Emmanuel Macron dès le mois de décembre ?

Par Epoch Times avec AFP
6 mai 2020 15:53 Mis à jour: 7 mai 2020 13:17

La France n’aurait été informée que le 31 décembre 2019 de l’apparition du virus du Covid-19 en Chine, a déclaré mercredi le ministère des Affaires étrangères, ce dernier démentant l’information selon laquelle l’ambassadeur français à Pékin aurait lui-même alerté le président Emmanuel Macron.

Selon l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, le Quai d’Orsay et l’Élysée auraient reçu « en décembre » des informations « dont ils n’ont tenu aucun compte ».

Un bilan loin d’être alarmant

Les autorités chinoises n’ont fait état le 5 janvier que de 59 personnes contaminées, poursuit-on au Quai, faisant observer que le bilan était alors loin d’être alarmant.

L’ambassade, le consulat et le ministère à Paris auraient alors eu des échanges réguliers sur l’évolution de la situation sanitaire à Wuhan, poursuit-on. Le 23 janvier, la Chine a fait état de 614 cas de contamination, dont 17 décès, et annoncé la mise de Wuhan sous quarantaine, note encore le Quai.

« Avec le confinement généralisé de la ville de Wuhan le 23 janvier 2020, les opérations de retour des ressortissants français et de leurs ayants droit sont organisées et mises en place dans des délais très rapides, dès le 30 janvier », souligne encore le ministère.

Plus de 300 personnes ont alors été rapatriées vers la France sur différents vols et placées en quatorzaine dans des centres de vacances en France.

Mais les autorités chinoises ont minimisé la gravité de l’épidémie pendant des semaines, tout en supprimant des informations essentielles sur le virus.

Lorsque les autorités ont mis en œuvre les premières mesures de confinement le 23 janvier, il était déjà trop tard. La maladie s’était déjà propagée dans le pays et à l’étranger.

« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »

Chronologie

2019

17 novembre

– La première personne est infectée, un homme de 55 ans de la province de Hubei, selon le South China Morning Post qui aurait repris des documents gouvernementaux.

1er décembre

– Le premier patient enregistré, un homme de 70 ans cloué au lit à la suite d’une attaque, tombe malade. Il n’a aucun lien avec le marché des fruits de mer de Wuhan. Ce cas est antérieur d’une semaine au récit officiel, qui indique que le premier patient est apparu le 8 décembre.

Mi-décembre

– Les premières preuves de transmission interhumaine par des contacts étroits apparaissent, selon une étude du 29 janvier.

27 décembre

– Un laboratoire chinois établit la séquence génétique de la plus grande partie du génome du virus à partir d’échantillons provenant d’un patient de 65 ans, et rapporte les résultats aux autorités sanitaires de Wuhan et à l’Académie chinoise des sciences médicales, affiliée à l’État.

30 décembre

– Le docteur Ai Fen, directrice du service des urgences de l’hôpital central de Wuhan, fait part d’un rapport sur un virus contagieux, semblable au SRAS, dans le WeChat de son département, une plateforme chinoise de médias sociaux. Elle est ensuite réprimandée par son hôpital pour avoir « répandu des rumeurs ».

– Le Dr Li Wenliang de Wuhan partage le rapport avec ses anciens camarades de classe de l’école de médecine sur WeChat, les avertissant de prendre des mesures de précaution.

– Plus tard dans la journée, l’hôpital central de Wuhan transmet un avis de la Commission de la santé de Wuhan qui avertit les travailleurs de la santé de ne pas diffuser d’informations sur la « pneumonie inconnue », sous peine de sanctions éventuelles.

– La Commission de la santé de Wuhan émet une notification urgente, demandant aux hôpitaux de signaler tout « patient atteint de pneumonie de cause inconnue ».

31 décembre

– La Commission de la santé de Wuhan confirme 27 cas de pneumonie inconnue, mais déclare qu’elle est « évitable et contrôlable ». Il indique également qu’il n’y a pas eu d’infections chez les travailleurs de la santé, et qu’il n’y a pas de preuve apparente que la maladie puisse se propager entre les personnes.

– Les autorités chinoises informent l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de l’apparition de la maladie.

1er janvier

– Les autorités ferment le marché des fruits de mer de Huanan, qui, selon elles, pourrait être à l’origine de l’épidémie.

– Un responsable de la Commission provinciale de la santé du Hubei demande à une société de génomique de cesser de tester les échantillons de virus et de détruire tous les échantillons existants.

– La police locale convoque huit travailleurs médicaux de Wuhan qui avaient partagé des informations sur le virus en ligne, et les réprimande pour « propagation de rumeurs ».

2 janvier

– Le laboratoire de virologie de Wuhan, géré par le gouvernement, obtient le génome complet du virus. Cette information n’est rendue publique que sept jours plus tard.

– L’université navale d’ingénierie de l’APL à Wuhan, une université militaire, interdit l’entrée aux visiteurs dont la température corporelle est supérieure à 38 °C (100,4 °F), selon un avis interne ayant fait l’objet d’une fuite.

3 janvier

– La police locale fait appel à Li et le réprimande pour « propagande de rumeurs ».

– La Commission nationale de la santé publie un avis aux chercheurs pour qu’ils remettent des échantillons de virus à des organismes de détection d’agents pathogènes désignés ou les détruisent.

4 janvier

– Hong Kong active le niveau de « réponse sérieuse » à l’épidémie.

– Pékin envoie une équipe d’experts médicaux à Wuhan.

7 janvier

– Le Dr Li contracte le virus en traitant un patient infecté. Il meurt ensuite du virus le 7 février.

– Le leader chinois Xi Jinping s’implique dans l’intervention sanitaire en émettant le premier ordre de confinement. Ce n’est rendu public qu’en février.

9 janvier

– Xu Jianguo, un des principaux experts de l’équipe d’intervention, déclare aux médias d’État chinois que les chercheurs ont établi la séquence complète du virus deux jours plus tôt, et qu’ils pensent qu’il s’agit d’un nouveau coronavirus.

11 janvier

– Les autorités sanitaires chinoises partagent la séquence du génome avec l’OMS.

11 au 16 janvier

– Deux importantes conférences du PCC se tiennent à Wuhan. Le 11 janvier, les autorités sanitaires de Wuhan signalent une baisse du nombre d’infections. Pour le reste de cette période, ils ne signalent aucun nouveau cas.

13 janvier

– La Thaïlande confirme sa première infection, un touriste chinois venu de Wuhan, le premier cas connu en dehors de la Chine.

14 janvier

– L’OMS déclare que les autorités chinoises n’ont trouvé aucune preuve évidente de transmission interhumaine. Elle note également qu’une « transmission d’humain à humain limitée, potentiellement entre familles », est possible.

15 janvier

– Le premier patient américain confirmé, un homme de l’État de Washington, revient de Wuhan.

– Les responsables chinois affirment que le risque d’infection interhumaine est faible.

16 janvier 

– Le Japon rapporte son premier cas – un ressortissant chinois de Wuhan – devenant ainsi le deuxième pays en dehors de la Chine à confirmer une infection par le virus. L’homme a été testé positif entre le 10 et le 15 janvier.

18 janvier

– Les autorités locales organisent un grand banquet annuel à la communauté de Baibuting à Wuhan pour 40 000 familles, malgré une demande du personnel du comité pour l’annuler.

– Pékin dépêche un deuxième groupe d’experts en santé à Wuhan.

20 janvier

– Le célèbre médecin chinois Zhong Nanshan, qui fait partie de l’équipe d’intervention chinoise, confirme que la maladie peut se transmettre d’homme à homme. Il note qu’un patient a infecté 14 travailleurs de la santé.

– D’ici la fin du mois, plus de 3 000 travailleurs de la santé seront infectés dans la province de Hubei, comme l’a révélé un fonctionnaire chinois le 6 mars.

– La Corée du Sud signale son premier cas, une Chinoise de 35 ans qui a fait le voyage depuis Wuhan.

– Le leader chinois Xi Jinping fait ses premières remarques publiques sur la maladie, appelant les autorités à prendre des mesures rapides pour combattre l’épidémie, dans un discours rapporté par les médias d’État chinois.

21 janvier

– Les États-Unis, premier pays hors d’Asie, confirment leur premier cas. L’homme de Seattle a été testé positif le 20 janvier.

23 janvier

– Wuhan impose un confinement. À cette date, environ 5 millions de personnes avaient quitté la ville sans avoir été dépistées pour le virus. Une étude de mars estime que 86 % de toutes les infections n’étaient pas documentées avant les restrictions de voyage du 23 janvier.

24 janvier

– Treize autres villes de la province de Hubei (dont la capitale est Wuhan) sont bouclées.

– Les autorités de Hubei annoncent une offre pour la construction d’un hôpital temporaire en quelques jours.

– Les festivités du Nouvel An lunaire chinois commencent. Avant cela, des centaines de millions de Chinois voyagent dans tout le pays pour célébrer l’événement en famille.

27 janvier

– Les autorités de la province de Hubei déclarent qu’elles vont libérer 100 000 lits d’hôpital pour les patients.

– Le maire de Wuhan, Zhou Xianwang, admet que les révélations sur l’épidémie n’ont pas été faites en temps voulu, mais il tente de rejeter la faute sur le gouvernement central, disant qu’il avait besoin de l’autorisation des autorités supérieures avant de divulguer des informations.

– Pékin prolonge la fête du Nouvel An jusqu’au 2 février et ferme les écoles indéfiniment.

28 janvier

– Le secrétaire américain à la Santé et aux Services sociaux, Alex Azar, déclare que Pékin a décliné l’offre d’envoyer une équipe d’experts en santé en Chine. Le 7 février, il a déclaré que les États-Unis avaient fait une offre depuis plus d’un mois.

30 janvier

– L’OMS déclare que l’épidémie est une urgence sanitaire mondiale.

– Les pays du monde entier commencent à imposer des fermetures de frontières et des restrictions de voyage.

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