La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ouvrent une fenêtre de 30 jours pour le rétablissement des sanctions contre l’Iran

Le drapeau national iranien, sur cette photo d'archives.
Photo: Joe Klamar/AFP via Getty Images
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, connus ensemble sous le nom d’E3, ont donné un préavis de 30 jours, le 28 août, pour annoncer leur intention de rétablir les sanctions contre l’Iran pour non-respect de l’accord nucléaire de 2015.
L’accord de 2015, connu sous le nom de Plan d’action global commun (PAGC), a limité la capacité de l’Iran à stocker et à enrichir de l’uranium en échange de la levée des sanctions économiques internationales.
« L’Iran ne respecte pas du tout ses engagements nucléaires dans le cadre de l’accord PAGC depuis de nombreuses années », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, dans un message publié sur X.
« C’est pourquoi, aux côtés de nos alliés européens, le Royaume-Uni a déclenché le mécanisme de retour en arrière (« snapback« ) pour mettre fin à l’allègement des sanctions contre l’Iran. »
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, et son homologue allemand, Johann Wadephul, ont également partagé des publications sur X, commentant la décision de rétablissement des sanctions.
La décision de réactiver les sanctions contre l’Iran intervient deux mois après qu’Israël a lancé une campagne aérienne surprise ciblant l’armée iranienne et son infrastructure nucléaire.
Le conflit de 12 jours – qui s’en est suivi – a vu l’Iran riposter contre Israël, tandis que les États-Unis ont ciblé trois installations nucléaires iraniennes avec des bombes et des missiles de croisière.
Les dirigeants iraniens ont fait part de leur réticence à coopérer avec les inspecteurs nucléaires dans les semaines qui ont suivi les frappes israéliennes et américaines.
En 2018, les États-Unis sont devenus le premier signataire du PAGC à se retirer de l’accord.
Après le retrait unilatéral, le président Donald Trump a commencé à réappliquer les sanctions dans ce qu’il a décrit comme une campagne de « pression maximale ».
L’Iran, à son tour, a ouvertement commencé à enrichir de l’uranium au-delà du niveau de pureté de 3,67 % autorisé par l’accord de 2015.
En février, après son retour à la Maison-Blanche, M. Trump a renouvelé sa campagne de « pression maximale » sur l’Iran.
À ce stade, l’Agence internationale de l’énergie atomique des Nations Unies estimait que l’Iran avait stocké environ 272 kg d’uranium enrichi à 60 %.
Où en sont les négociations
L’administration Trump a rencontré des représentants iraniens à plusieurs reprises plus tôt en 2025, dans le but de négocier un nouvel accord limitant les perspectives nucléaires de l’Iran.
Toutefois, un accord s’est avéré difficile à trouver.
Le 12 juin, le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique a adopté une résolution déclarant que l’Iran n’avait pas suffisamment respecté ses obligations en matière d’inspections nucléaires.
Quelques heures après l’adoption de cette résolution, les forces israéliennes ont commencé à frapper l’Iran.
Téhéran a ensuite annulé une série de négociations nucléaires prévues avec les États-Unis le 15 juin.
Les représentants de l’E3 ont rencontré des représentants iraniens à Istanbul le 25 juillet et à nouveau le 26 août, cherchant à parvenir à un accord pour ramener l’Iran à une pleine conformité avec l’accord nucléaire de 2015.
Néanmoins, l’Iran s’est montré réticent à faire les concessions souhaitées.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, photographié lors d’une conférence de presse au Centre des congrès Lutfi Krdar, en marge de la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération islamique (OCI), à Istanbul, le 22 juin 2025. (OZAN KOSE/AFP via Getty Images)
Avec la décision des E3 du 28 août de déclencher le mécanisme de rétablissement des sanctions, l’Iran dispose désormais de 30 jours pour se réengager à respecter les garanties nucléaires précédemment abandonnées afin d’éviter de nouveau les sanctions.
Dans son message X, M. Barrot a exprimé l’espoir que l’Iran soit disposé à opérer un changement au cours du mois à venir.
« Cette mesure ne signe pas la fin de la diplomatie : nous sommes déterminés à mettre à profit la période de 30 jours qui s’ouvre pour engager un dialogue avec l’Iran », a écrit le ministre français des Affaires étrangères.
« Nous restons engagés dans la voie diplomatique pour garantir que l’Iran n’acquière jamais l’arme nucléaire. »
Dans une déclaration partagée sur Telegram, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a critiqué les E3 pour avoir initié le rétablissement des sanctions, affirmant que l’action du 28 août allait à l’encontre du processus de résolution des différends du PAGC.
M. Araghchi a également déclaré que les trois pays européens avaient précédemment violé leur engagement pris dans le cadre du PAGC de lever les sanctions sur le programme de missiles iranien. Il a ajouté qu’ils avaient imposé davantage de sanctions à l’industrie aérienne et maritime iranienne en 2024.
Le 18 octobre 2023, huitième anniversaire de la mise en œuvre du PAGC, les signataires européens de l’accord étaient censés lever les restrictions sur le programme de missiles iranien.
Cependant, les pays européens avaient déjà remis en question l’engagement de l’Iran à respecter ses obligations au titre du PAGC et ont choisi de continuer à imposer des restrictions destinées à mettre un terme au programme de missiles iranien.
En octobre 2024, l’Union européenne est parvenue à un accord visant à sanctionner plusieurs compagnies aériennes, entités commerciales et responsables iraniens accusés d’avoir transféré des missiles et des drones à la Russie dans le cadre de son conflit en cours avec l’Ukraine.

Ryan Morgan rédige les informations pour NTD TV.
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