La menace du Parti communiste chinois: un problème «majeur» selon les directeurs du FBI et du MI5

Par Andrew Thornebrooke
10 juillet 2022 03:38 Mis à jour: 10 juillet 2022 07:47

Les dirigeants des agences de renseignement britanniques et américaines ont fait une déclaration commune le 6 juillet, ce qui arrive rarement. Ils ont averti que le Parti communiste chinois (PCC) constituait la plus grande menace pour l’ordre international.

Selon le directeur général du MI5, Ken McCallum,« le défi le plus important auquel nous sommes confrontés vient du Parti communiste chinois ».

« Il exerce secrètement des pressions dans le monde entier. Cela peut sembler abstrait. Mais c’est réel et c’est urgent. Nous devons en parler. Nous devons agir. »

M. McCallum a décrit l’agressivité du PCC comme un « défi majeur commun » au Royaume-Uni et aux États-Unis. Il a expliqué que le régime communiste oblige l’ensemble de l’appareil d’État chinois à saboter systématiquement l’Occident et voler des technologies avancées.

« Le PCC adopte une approche pangouvernementale [WGA] dans laquelle les entreprises et les individus sont contraints par la loi de coopérer avec le Parti. »

Le général Ken McCallum (By MI5 – https://www.mi5.gov.uk/news/director-general-ken-mccallum-makes-first-public-address, OGL 3, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=96876847)

« Dans nos sociétés libres, on peut mieux faire. En établissant des partenariats de confiance à travers nos systèmes nationaux et, comme nous le voyons aujourd’hui, au niveau international. »

Le PCC, la « plus grande menace à long terme »

Le directeur du FBI Christopher Wray a déclaré que le PCC représentait le plus grand défi de l’ordre international au jour d’aujourd’hui. Le régime cherche à ruiner les États-Unis, leurs alliés et leurs partenaires.

« Nous constatons constamment que c’est le gouvernement chinois qui représente la plus grande menace à long terme pour notre sécurité économique et nationale, et par ‘notre’, j’entends nos deux nations, ainsi que nos alliés en Europe et ailleurs. »

M. McCallum a précisé que l’objectif de cette déclaration n’était pas de diaboliser le peuple chinois ni de couper du monde les entreprises chinoises, mais de répondre spécifiquement aux nombreuses menaces posées par le PCC. Il s’agit notamment du vol latent, des transferts forcés de technologies, du détournement de la recherche et des cyberattaques qui visent pratiquement tous les secteurs de la société.

« L’ampleur de [leur] ambition est énorme », a déclaré M. McCallum. « Et ce n’est pas vraiment un secret. Un certain nombre de programmes stratégiques [rendus] publics, tels que Made in China 2025, montrent clairement [leurs] intentions. »

« [Ils] cherchent à soumettre notre économie, notre société, nos opinions aux intérêts du Parti communiste chinois. Pour établir des standards et des normes qui leur permettraient de dominer l’ordre international. Ça doit nous faire réagir et nous mettre sur nos gardes. »

Le gouvernement britannique, comme d’autres dans le monde, a été la cible de campagnes d’espionnage du PCC très médiatisées. Au début de l’année, le MI5 a averti qu’un espion chinois avait développé des liens étendus au sein du Parlement, notamment par le biais de collectes de fonds. Le Royaume-Uni a également expulsé plusieurs espions chinois qui se faisaient passer pour des journalistes.

Ces incidents mettent en évidence la triste vérité avancée par M. McCallum : le libéralisme économique de l’Occident a échoué à entraîner une plus grande liberté et une plus grande transparence en Chine.

« L’hypothèse occidentale largement répandue selon laquelle la prospérité croissante de la Chine et la connectivité accrue avec l’Occident conduiraient automatiquement à une plus grande liberté politique s’est, je le crains, révélée totalement fausse. Le Parti communiste chinois s’intéresse à nos systèmes démocratiques, médiatiques et juridiques, cependant il ne s’agit pas de les imiter, malheureusement, mais de les détourner à son profit. »

Le PCC cible l’économie et la politique des États-Unis

M. Wray a fait remarquer que l’espionnage du PCC vise tous les secteurs de l’économie, de l’aviation à l’agriculture. Le PCC est également engagé dans des activités belliqueuses contre l’infrastructure américaine, comme le piratage massif qui a mis en péril près de 100.000 serveurs l’année dernière. Selon Microsoft, ce piratage aurait été effectué par des hackers cautionnés par Pékin.

 Un passant devant le siège de Microsoft à Pékin, le 20 juillet 2021. (Noël Celis/AFP via Getty Images)

Il a également signalé que le PCC semble orienter son économie vers un découplage avec l’Occident, il se prépare peut-être à envahir Taïwan.

« Nous avons vu que la Chine cherchait des moyens pour isoler son économie contre d’éventuelles sanctions, essayant d’assurer ses arrières si jamais elle provoquait la colère internationaleDans notre milieu, nous appelons ce genre de comportement un indice. »

D’autre part, il a encouragé les chefs d’entreprise à suivre le FBI et le MI5 pour se protéger et s’organiser face à l’augmentation des tentatives d’extorsion et de pression du PCC.

Selon M. Wray, il ne faut pas sous-estimer une telle menace. Il a rappelé que le PCC a déjà tenté de s’ingérer directement dans les élections américaines en complotant contre un candidat d’origine chinoise au Congrès.

« Le gouvernement chinois tente de façonner le monde en s’ingérant dans notre politique et celle de nos alliés. Il est allé jusqu’à s’ingérer directement dans une élection du Congrès à New York parce qu’il ne voulait pas que le candidat – un manifestant de la place Tiananmen et critique du gouvernement chinois – soit élu. »

Il s’agit de M. Yan Xiong, un vétéran de l’armée américaine pris pour cible par le PCC l’année dernière. Cet incident n’est pas isolé, nombreux sont les dissidents vivants aux États-Unis que le régime traque, intimide, harcèle et tente de réduire au silence.

Malgré toutes ces menaces, le département de la Justice a mis fin en février à la China Initiative de l’ère Trump, sa vaste campagne de contre-espionnage. Le département a déclaré avoir reçu de nombreuses plaintes de dérives raciales. Et, bien qu’un examen interne n’en ait trouvé aucune preuve, il a mis fin au programme pour éviter une « perception préjudiciable de partialité ».

Peut-être pour se prémunir d’un échec similaire dans les prochains efforts du FBI, M. Wray a souligné que la menace pour l’Occident n’était pas les personnes d’origine chinoise, mais le PCC.

« C’est le gouvernement chinois et le Parti communiste chinois qui constituent la menace que nous cherchons à contrer, et non le peuple chinois et certainement pas les immigrants chinois dans nos pays qui sont eux-mêmes fréquemment victimes d’une attaque illégitime du gouvernement chinois. »

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