La Sécurité sociale va encore diminuer la prise en charge des frais dentaires

Illustration Pixabay.
Le remboursement des soins dentaires par la Sécurité sociale va passer de 70 à 60 % le 15 octobre 2023.
Suite aux annonces du ministère de la Santé de juin dernier, le remboursement des frais dentaires va encore évoluer: la Sécurité sociale ne remboursera plus que 60% de ces soins, contre 70% jusqu’à présent.
Considérant que la spécialité dentaire est « historiquement tournée vers la réparation et le curatif », le ministère souhaite ainsi mettre davantage l’accent sur la prévention chez les 3-24 ans. Seulement, les 500 millions d’économies engendrées pour l’Assurance maladie seront transférées aux mutuelles.
Ainsi, la convention dentaire 2023-2028 signée en juillet 2023 prévoit de revaloriser de 4 % les soins conservateurs pour tous et de 30 % des actes préventifs pour les 3-24 ans. L’examen bucco-dentaire sera désormais pris en charge annuellement à 100 % et plus tous les trois ans. Parallèlement, la prise en charge du vernis fluoré sera élargie aux 3-24 ans et plus seulement aux 6-10 ans.
Les complémentaires et les jeunes sans mutuelle perdants
Seulement, ces mesures de prévention pour les 3-24 ans vont désavantager les jeunes sans complémentaire santé qui verront le montant de leurs soins augmenter.
De leur côté, les mutuelles et les assureurs expriment leur mécontentement face à ces mesures qui les chargent davantage. « Ce n’est pas à la hauteur des enjeux », a ainsi déclaré à l’AFP le président de la Mutualité française, Eric Chenut, critiquant une mesure « unilatérale » et « technocratique », qui « ne va pas permettre d’accompagner la transformation du système de santé, ni de répondre au virage préventif ».
Aussi, les complémentaires santé préviennent-elles d’une hausse des cotisations. « Cette décision aura mécaniquement des conséquences sur les cotisations », indique Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) sur Ouest France, déplorant également une « mesure comptable » et « sans aucune valeur ajoutée sur le niveau de soins et de remboursement global des assurés ».

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