La stratégie de « Guerre finale » de la Chine : la poudrière de Gaza est allumée – d’où viennent les armes ?

De nombreux regards se tournent vers les possibles commanditaires de la guerre Israël-Hamas : l'Iran, la Russie et la Chine. Une guerre en Europe, un début de guerre au Proche-Orient. Le détroit de Taïwan ou un autre théâtre d'opérations suivra-t-il ? Dans la stratégie de "Guerre finale" de la Chine, l'enjeu est la domination mondiale - Deuxième partie)

Par Steffen Munter
31 octobre 2023 08:52 Mis à jour: 15 avril 2024 12:53

Tout porte à croire qu’un plan de Pékin est à l’origine des bouleversements géopolitiques ; un vaste plan visant à entraîner les Etats-Unis dans une guerre sur quatre fronts. Et l’une de ces guerres repose sur des attaques terroristes. Cette stratégie a été expliquée dans la première partie de cette série.

En bref, il s’agit d’impliquer les États-Unis dans quatre guerres – pour les surcharger. Un des médias officiels du PCC, Phoenix Television, a par exemple partagé le 9 octobre un article intitulé : « Si vous vous mêlez de notre détroit de Taïwan, nous nous mêlerons de votre Israël ».

Le commentateur politique indépendant Cai Shenkun a également déclaré à Epoch Times le 9 octobre à propos de l’attaque du Hamas : « Il s’agissait d’une attaque à grande échelle et à haut risque, qui peut servir de bon indice pour la planification du PCC en vue de l’invasion de Taïwan ».

Voici un aperçu des acteurs que sont l’Iran et la Russie, ainsi que des armes du Hamas.

« Le cancer sera éradiqué » selon l’imam Khamenei :

Lors de l’attaque contre Israël, ce ne sont pas les simples roquettes habituelles à courte portée fabriquées par le Hamas qui auraient été utilisées. Des centaines d’hommes armés sont arrivés simultanément en Israël par voie terrestre, maritime et aérienne, parfois à l’aide de parapentes motorisés. L’offensive a été soutenue par des missiles de haute technologie et des essaims de drones attaquant avec précision.

« Compte tenu de la complexité de l’attaque, cela suggère à la fois une implication iranienne et un échec colossal des services de renseignement », a déclaré l’ex-agent de la CIA Marc Polymeropoulos, cité par le Washington Post. Ce dernier était auparavant officier opérationnel en chef des services secrets américains dans la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient.

Polymeropoulos a fait remarquer que l’utilisation de parapentes nécessitait également une formation en dehors de la bande de Gaza. Michael Knights, un expert des groupes de milice soutenus par l’Iran, a rappelé que toute une série de positions israéliennes fortifiées avaient été victimes d' »attaques sophistiquées par armes combinées ». « Et cela ne peut pas être fait n’importe comment ».

On sait que dans un rapport de 2020, le département d’État américain a chiffré le soutien financier de l’Iran aux groupes terroristes palestiniens à environ 100 millions de dollars par an. Pendant des années, des sommes importantes ont été investies dans la création, l’entraînement et l’armement de ces groupes terroristes.

Quelques jours avant l’attaque, le guide suprême iranien, l’imam Khamenei, avait en outre annoncé la destruction d’Israël. Dans un post sur son compte Twitter/X, l’imam a assuré que le « régime sioniste usurpateur », qu’il a qualifié de « cancer », serait « définitivement éradiqué par le peuple palestinien ».

Les terroristes remercient l’Iran

Dans une déclaration publique, un groupe de terroristes impliqués dans l’attaque du 7 octobre a remercié « la République islamique d’Iran qui nous a fourni des armes, de l’argent et d’autres équipements ». L’Iran aurait donné des missiles antichars et également des roquettes « pour détruire les forteresses sionistes ».

La version officielle de l’Iran est différente. Selon « Reuters », la mission de l’ONU en Iran nie toute implication : « Nous soutenons fermement la Palestine, mais nous ne sommes pas impliqués dans la réaction de la Palestine, car celle-ci est exclusivement prise par la Palestine elle-même ».

Les États-Unis ont également dû nuancer leur propos. Certes, l’Iran est « globalement complice de ces attaques » et est depuis des décennies le « principal soutien » du Hamas, a déclaré Jonathan Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche. Toutefois, les États-Unis ne peuvent pas « identifier une implication directe dans les attaques immédiates de ces derniers jours ».

Une chance pour la Russie le jour de l’anniversaire de Poutine

Le rôle de la Russie est plus difficile à évaluer. Le pays est un allié de l’Iran – et l’Iran soutient le Hamas. L’Iran a également soutenu la Russie avec des drones Kamikaze lors de la guerre en Ukraine.

Officiellement, le président russe Vladimir Poutine a condamné l’attaque du Hamas contre Israël, qui a eu lieu le jour même de son anniversaire, le 7 octobre. Toutefois, la Russie a jusqu’à présent poursuivi une double stratégie dans la région. Il existait des liens datant de l’époque communiste soviétique avec des organisations palestiniennes, qui ont été maintenus. Parallèlement, la Russie a toujours entretenu ses contacts avec l’État d’Israël et a encouragé les communautés juives en Russie.

Cette situation pourrait profiter à la Russie à plusieurs égards. D’une part, l’attention des Etats-Unis pourrait se détourner du théâtre des opérations qu’est l’Ukraine. Si les moyens financiers sont réorientés vers Israël, les analystes pensent que la fin de la guerre en Ukraine est proche.

D’autre part, la Russie pourrait revenir sur la scène internationale en tant que médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas. Une rencontre entre Poutine et le président palestinien Abbas est déjà prévue à Moscou.

Le magazine en ligne Bulgarian Military rapporte que le Hamas a apparemment réussi une attaque surprise contre l’un des chars les plus lourds du monde, le Merkava IV israélien. Lors d’une telle attaque, la cible est attaquée par le haut – ici, par un drone équipé d’une arme antichar russe de type PG-7VR-Tandem-HEAT-RPG. Le cas mentionné est difficilement vérifiable. De telles techniques d’attaque sont également utilisées actuellement par l’Ukraine contre des chars russes et des drones larguant des grenades ont également déjà été utilisés en 2015 contre des chars de l’ « État islamique ».

Des armes chinoises dans la bande de Gaza

Venons-en maintenant au grand acteur des affaires mondiales, dont les projets sont souvent sous-estimés dans leur ampleur, voire réduits à des intérêts purement économiques. Cette erreur est commise dans le cadre de la guerre en Ukraine et pourrait sans doute se répéter aujourd’hui dans le conflit de Gaza : la Chine.

Que disent les instances officielles chinoises à propos d’Israël et du Hamas ? Un journaliste d’un média d’État chinois a posé la question lors d’une conférence de presse du ministère des Affaires étrangères. La réponse du ministère du PCC : « Nous sommes inquiets et demandons à toutes les parties concernées de garder leur calme et leur retenue, de cesser immédiatement le feu, de protéger la population civile et d’empêcher la situation de se détériorer ».

Il était frappant de constater qu’il évitait apparemment d’aborder ou même de condamner les atrocités commises par le Hamas. Comme le rapporte le journal Epoch Times en langue chinoise, les attaques et les massacres du Hamas auraient également été minimisés dans les rapports du média d’État chinois Xinhua.

Y a-t-il des armes chinoises au Proche-Orient ? Tout à fait. En 2014, Israël a fait état de missiles syriens M-302 tirés depuis Gaza, qui auraient été construits en Syrie d’après le design des systèmes de lance-roquettes chinois Weishi-2. Une livraison correspondante a été interceptée en mer par Israël. Ceux-ci seraient redoutés par les Israéliens – en raison de leur grande portée allant jusqu’à 160 kilomètres et d’une ogive de 175 kilogrammes. Le Hamas en posséderait des centaines, a-t-on appris.

En 2012 déjà, le magazine Der Spiegel faisait état d’un « arsenal de la terreur » composé de missiles Fadjr-5 (portée de 75 kilomètres, ogive de 90 kilogrammes) en provenance d’Iran et de systèmes de lancement de missiles Weishi-1E (40 kilomètres) en provenance de Chine. En cette époque, c’était le printemps arabe en Égypte, au cours duquel le « dictateur Husni Mubarak » a perdu son poste et les Frères musulmans « l’organisation mère du Hamas » sont arrivés au pouvoir. Plus rien ne s’opposait alors à l’importation d’armes de gros calibre dans la bande de Gaza.

Ces jours-ci, des secouristes israéliens ont trouvé des tracts sur des terroristes morts, comparant l’arme antichar russe RPG-7 à un modèle chinois. La découverte n’a pas encore été confirmée officiellement :

Toutes ces pièces du puzzle indiquent que des armes chinoises ou des répliques de celles-là ont effectivement trouvé le chemin du Hamas.

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