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Prostitution des mineurs : « Les jeunes filles y entrent souvent par une fugue, puis se laissent embarquer dans une spirale »

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Photo: Carl Court/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Selon le ministère de la Santé, le phénomène de la prostitution des mineurs grandit et inquiète les familles et les autorités. Aussi, le gouvernement lance une campagne auprès des adolescents.
Le gouvernement a lancé une grande campagne de communication lundi 28 février 2022, pour sensibiliser les jeunes et les informer de l’accroissement dangereux de ce phénomène en France. Les affaires de prostitution des mineurs ont augmenté de 68%, selon le rapport du Centre de victimologie pour mineurs.
Les mineures se laissent embarquer par insouciance
Selon l’analyste Bérangère Wallaert, déléguée générale de l’association ACPE (Agir contre la prostitution des enfants), « la prostitution des mineurs commence toujours de la même manière. Les jeunes filles y entrent volontairement, souvent par une fugue. Puis elles se laissent embarquer dans une spirale, se laissent dominer par les proxénètes, le piège se referme puis elles tombent dans la drogue pour survivre ».
Cette « marchandisation du corps » est facilitée par les réseaux sociaux et le confinement de ces deux dernières années n’a fait qu’amplifier le phénomène, selon l’association.
85% des victimes sont de nationalité française
Entre novembre 2020 et novembre 2021, le CVM (Centre de victimologie pour mineurs) a analysé les dossiers issus de procédures judiciaires, ainsi que les statistiques de la gendarmerie et des Parquets. Les chiffres sont impressionnants :
  • 7 000 à 10 000 mineurs seraient victimes de la prostitution en France
  • En 2020, une victime de proxénétisme de nationalité française sur deux serait mineure
  • 85% des adolescentes victimes de prostitution sont des adolescentes de nationalité française
  • 88% des victimes de prostitution de mineurs sont des filles âgées de 14 et 17 ans ».
Les mineurs qui se prostituent affichent des dommages corporels et psychologiques 
D’après le Centre de victimologie pour mineurs, les séquelles psychologiques sont importantes.
Le constat de lésions, parfois irréversibles, est à craindre. Les risques sur la santé sont immenses, car les victimes peuvent avoir une grossesse non désirée, attraper une maladie sexuellement transmissible ou être frappées.
Mais leur santé mentale est aussi préoccupante, car ces victimes « rapportent des sentiments de dégoût, de honte, de culpabilité, des scarifications, des idées suicidaires, une perte de confiance en soi, en l’autre », explique le Centre de victimologie. Elles ressentent également un sentiment d’insécurité permanent.

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Comment endiguer ce fléau
Le Gouvernement a lancé un plan interministériel doté de 14 millions d’euros pour mieux lutter contre la prostitution des mineurs, qui concerne entre 7 000 et 10 000 jeunes en France. Pour venir à bout de ce fléau, cinq axes ont été définis :
  • Améliorer l’information pour les mineurs et leur famille et le grand public…)
  • Renforcer le repérage, par des signalements suspects et une meilleure prise en charge des fugues
  • Protéger les victimes par un dispositif d’accompagnement et d’hébergement, en structurant une offre de soins spécifiques
  • Réprimer plus efficacement les clients et les proxénètes
  • Organiser un pilotage national avec un partenariat de la santé, l’éducation nationale, la jeunesse, la police, la gendarmerie et la justice.