L’armée américaine prévoit d’alimenter ses bases avec de petits réacteurs nucléaires

Des soldats de la 3e Brigade de la 1re division blindée de l’armée américaine et un véhicule de combat Bradley se préparent à un exercice de tir réel sur le terrain d’entraînement de Drawsko Pomorskie, le 13 mars 2025, en Pologne.
Photo: Omar Marques/Getty Images
L’armée américaine a annoncé, le 14 octobre, le lancement d’un programme visant à déployer de petits réacteurs nucléaires sur ses bases situées aux États-Unis.
Dans un communiqué, l’armée a indiqué que le programme « Janus » permettra de « fournir une énergie résiliente, sécurisée et assurée » au service des installations de défense nationale et des missions critiques.
Le programme a été dévoilé lors de la réunion annuelle de l’Association de l’armée américaine et annoncé par le secrétaire de l’Armée, Dan Driscoll.
« Il s’agit de la puissance de combat », a déclaré M. Driscoll. « Le projet Janus garantit que nos soldats peuvent s’entraîner, se déployer et combattre en ayant la certitude que l’énergie ne sera jamais un facteur limitant pour la victoire. »
Le programme doit aider l’armée à se détourner d’autres sources d’énergie, comme le diesel, déjà associées à des difficultés d’approvisionnement et de logistique.
L’armée américaine affirme qu’une énergie fiable est essentielle à la conduite d’opérations mondiales et qu’elle garantira l’alimentation des installations en énergie pour leurs réseaux, systèmes d’armes et centres de commandement nécessaires à la coordination des opérations militaires.
Janus fonctionnera indépendamment du réseau électrique civil et assurera la stabilité énergétique en cas d’attaque ennemie ou de catastrophe naturelle, a ajouté l’armée.
Le projet prévoit la construction de réacteurs commercialement détenus et exploités, en partenariat avec la Defense Innovation Unit, l’armée fournissant une supervision technique et un soutien, notamment en matière de chaîne d’approvisionnement nucléaire.
Le projet Pele
L’armée américaine a précisé que le programme Janus s’appuie sur les enseignements tirés du projet Pele. Les équipes des laboratoires du Département de l’Énergie ayant travaillé sur Pele collaboreront également à Janus.
Le projet Pele, présenté en avril 2022, visait à construire un prototype de micro-réacteur nucléaire avancé et transportable au Laboratoire national de l’Idaho. À l’époque, les responsables estimaient qu’il faudrait environ trois ans pour le construire et le tester.
Jeff Waksman, secrétaire adjoint principal de l’armée chargé des installations, de l’énergie et de l’environnement, qui avait dirigé le projet Pele, supervise désormais le programme Janus.
« En tirant parti des capacités de gestion et de supervision de l’armée, ainsi que des réalisations du projet Pele, l’armée américaine est prête à aller de l’avant à une vitesse fulgurante pour faire de l’énergie nucléaire de nouvelle génération une réalité », a déclaré M. Waksman.

Le caporal des Marines, Jake Hunter, technicien radar, tire le câble d’alimentation du générateur du radar Ground/Air Task Oriented Radar (G/ATOR) au complexe de défense aérienne de Cannon (P111), à Yuma, en Arizona, le 16 septembre 2015. (Crédit Photo : Cpl. Summer Dowding, US Marine Corps/Released)
Le secrétaire à l’Énergie, Chris Wright, était également présent lors de cette annonce, mardi. Il a souligné l’histoire de la collaboration entre les départements de la Défense et de l’Énergie, qui ont mené des projets renforçant à la fois la sécurité nationale et les avancées technologiques civiles des États-Unis.
« Depuis le projet Manhattan, le Département de l’Énergie et le Département de la Guerre ont forgé l’un des partenariats les plus marquants de l’histoire américaine – faisant progresser la science, l’ingénierie et la capacité industrielle au service de notre sécurité nationale », a-t-il déclaré.
« Ce qui a commencé comme un effort en temps de guerre est devenu la colonne vertébrale de la puissance américaine en temps de paix. Sous la direction du président Trump, nous prolongeons cet héritage grâce à des initiatives telles que le programme Janus, qui accélère le déploiement des réacteurs de nouvelle génération et renforce les fondations nucléaires de l’énergie et de la défense américaines. »
Le décret de Trump
L’armée américaine a précisé que le programme Janus répond au décret présidentiel du 23 mai signé par Donald Trump, ordonnant l’installation d’un petit réacteur nucléaire sur une base nationale d’ici au plus tard le 30 septembre 2028.
Une fiche d’informations de la Maison-Blanche indiquait alors que l’accès à l’énergie constitue un élément critique pour les installations militaires, notamment celles situées dans des zones ne pouvant être desservies de manière fiable que par l’énergie nucléaire.
La Maison-Blanche soulignait que « l’énergie ininterrompue, disponible à la demande et à haute densité, que seuls les réacteurs nucléaires avancés peuvent fournir en raison de leur taille unique et de leurs capacités de production » était « essentielle à la préparation et à la sécurité nationale ».

Victoria Friedman est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux.
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