« Le chef de l’État déconstruit l’État » : Marine Le Pen s’oppose à la suppression du corps préfectoral

Par Epoch Times avec AFP
18 mai 2021 18:24 Mis à jour: 19 mai 2021 19:14

Dans un courrier rendu public le 18 mai par le Rassemblement national (RN), Marine Le Pen a écrit aux préfets pour leur dire son opposition à la réforme envisagée par Emmanuel Macron de supprimer le corps préfectoral, affirmant « croire au modèle administratif français ».

Le gouvernement prévoit de supprimer le corps des préfets tout en maintenant la fonction, dans la continuité de sa réforme de la haute administration qui a mené à la suppression de l’École nationale d’administration (ENA). Une réforme qui « vise à améliorer la gestion des cadres supérieurs de l’État, selon une logique fondée sur les parcours et les compétences, plus que sur l’appartenance à des corps ou à des statuts », selon Matignon.

« S’attaquer au corps préfectoral (…) confirme une volonté méthodique de déconstruction d’un édifice administratif autour duquel s’est forgée la Nation », soutient la candidate à l’Élysée dans un courrier daté du 10 mai. « Le chef de l’État déconstruit l’État » en réformant le corps des préfets, afin de pouvoir y « caser ses copains », avait-elle dénoncé la semaine dernière. « Derrière cette politique du table-rase administratif, pointe le risque d’une politisation tant des recrutements que des nominations au sein de la haute fonction publique », ajoute la présidente du Rassemblement national.

Et « ces projets de réforme heurtent notre conception partagée de la méritocratie républicaine et de la neutralité du service de l’État », fait encore valoir Mme Le Pen, en pointant le risque d’une « privatisation rampante des fonctions publiques », avec le recours « de plus en plus fréquent, à des cabinets de conseil privés pour des interventions publiques ».

Une « opération de communication »

Selon la présidente du RN, cette réforme va « accélérer le processus de délitement de l’ensemble de la fonction publique et attenter encore davantage à sa légitimité d’action ». Mais, ajoute-t-elle, « personne ne disconvient (des) nécessaires adaptations » du modèle administratif français. Cependant, « ces évolutions (…) ne justifient aucunement d’écrouler l’édifice. C’est pourquoi, à l’inverse des projets actuels, mon projet politique se donne comme priorité la restauration de l’autorité de l’État », conclut-elle.

Concernant l’ENA -qu’Emmanuel Macron prévoit de remplacer par un « Institut du service public » pour un État se voulant notamment plus ouvert et plus divers-, Mme Le Pen avait fustigé « une opération de communication », estimant que les Français souhaitaient plutôt « un changement d’état d’esprit du fonctionnement de l’État ».

 

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