Le chef des députés américains condamne le prélèvement d’organes forcé par le PCC sur les pratiquants du Falun Gong et les Tibétains

"Lorsque la liberté religieuse est retirée aux gens, la liberté politique ne tarde pas à suivre", a déclaré le président de la Chambre des représentants des États-Unis.

Par Eva Fu
2 février 2024 18:22 Mis à jour: 5 février 2024 11:20

WASHINGTON – Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson (Parti républicain – Louisiane), mercredi, a fait part de ses inquiétudes face au prélèvement forcé d’organes sur des croyants par le Parti communiste chinois, et a accusé ce régime d’être l’un des plus répressifs au monde en termes de violations des droits de l’homme.

« Les bouddhistes tibétains et les pratiquants du Falun Gong sont placés dans des camps de travail forcé et leurs organes sont prélevés par le Parti communiste chinois », a déclaré M. Johnson lors d’un discours prononcé à l’occasion du sommet international sur la liberté de religion à Washington.

Il a également insisté sur la « campagne génocidaire de stérilisation forcée, de détention forcée et de rééducation » menée par Pékin à l’encontre des Ouïghours dans la région du Xinjiang, au nord-ouest du pays.

Un tel régime a également « très peu à offrir à ses citoyens en termes de prospérité économique et de mobilité sociale, et ce n’est pas une surprise, car si vous restreignez et tourmentez les gens pour leurs croyances religieuses, c’est que ce régime se veut tyrannique », a-t-il poursuivi.

Le prélèvement forcé d’organes en Chine, approuvé par le Parti, qui consiste à prélever les organes de personnes non consentantes pour les vendre, a attiré l’attention de la communauté internationale pour la première fois en 2006, lorsque des lanceurs d’alerte se sont adressés à des enquêteurs internationaux et au journal Epoch Times pour leur faire part des pratiques d’emprisonnement des pratiquants du groupe religieux persécuté Falun Gong, détenus dans des installations souterraines expressément conçues à cet effet.

Le Falun Gong, également appelé Falun Dafa, est une pratique spirituelle qui comprend des exercices méditatifs et des enseignements moraux centrés sur les principes de vérité, compassion et tolérance. Dans les années 1990, la pratique s’est développée de bouche à oreille pour atteindre jusqu’à 100 millions de pratiquants en Chine en 1999.

Le Parti communiste chinois, percevant la popularité de cette pratique comme une menace pour le maintien au pouvoir du régime communiste, a lancé une vaste campagne de répression en 1999, jurant d’éradiquer le Falun Gong et ses membres.

En 2019, le China Tribunal, basé à Londres, a conclu que le prélèvement forcé d’organes était pratiqué dans ce pays à une « échelle significative ». Alors que les pratiquants du Falun Gong constituaient le principal groupe cible, le tribunal a constaté que d’autres communautés religieuses réprimées, telles que les Tibétains et les Ouïghours, en étaient également victimes.

Lors de son discours, M. Johnson a rappelé que la liberté de religion était un droit de l’homme fondamental.

« Lorsque la liberté religieuse est retirée aux gens, la liberté politique ne tarde pas à suivre. C’est une leçon de l’histoire. James Madison a dit un jour que la conscience était notre bien le plus sacré. Donc, si les gouvernements ne doivent pas voler vos biens, ils ne doivent pas non plus voler votre conscience. »

Un projet de loi en cours

« Pensez simplement à ce dont nous parlons ici – le prélèvement forcé d’organes. Vous prenez les organes à quelqu’un et, selon toute vraisemblance, vous le tuez. C’est complètement médiéval », a affirmé Sam Brownback, ambassadeur itinérant des États-Unis pour la liberté religieuse de 2018 à 2021, au journal Epoch Times le 30 janvier.

Au niveau international, les réactions se sont également multipliées.

Le Parlement européen, qui en 2022 a condamné le fait que le régime chinois ait recours à de telles pratiques, a adopté en janvier une autre résolution condamnant la persécution du Falun Gong et a demandé l’ouverture d’une enquête internationale sur cette campagne de répression, celle-ci durant depuis près d’un quart de siècle.

Une douzaine d’experts des droits de l’homme affiliés aux Nations unies se sont déclarés choqués et consternés par les informations faisant état de prélèvements forcés d’organes sur des minorités. Les pratiquants du Falun Gong, les Ouïghours, les Tibétains, les Musulmans et les Chrétiens détenus sont considérés comme des groupes à risque.

À la Chambre des représentants des États-Unis, un projet de loi visant à criminaliser le prélèvement forcé d’organes a été adopté en mars 2023 par 413 voix contre 2. En juin 2023, le Texas a adopté une loi interdisant aux caisses d’assurance maladie de financer les greffes d’organes provenant de Chine.

Le député Chris Smith (Parti républicain – New Jersey), à l’origine du projet de loi contre le prélèvement forcé d’organes à la Chambre des représentants, s’est dit « très frustré » de voir le projet de loi bloqué au Sénat depuis près d’un an, sans avoir pu bénéficier d’un vote.

« C’est un projet de loi qui arrive à point nommé », a déclaré M. Smith à Epoch Times.

Le prélèvement forcé d’organes, organisé par le régime chinois, alimente l’industrie de la transplantation, dont le chiffre d’affaires atteint des milliards de dollars. Le régime a même sélectionné des hôpitaux pour pratiquer des opérations de transplantation d’organes sur de hauts fonctionnaires.

Un ancien vice-ministre de la Culture, décédé à 87 ans, avait « fait remplacer de nombreux organes dans son corps » au point de plaisanter sur le fait que « de nombreux composants ne lui appartenaient plus », selon une notice nécrologique aujourd’hui supprimée.

« Si Xi Jinping a besoin d’un nouveau foie demain, il trouvera un pratiquant de Falun Gong ou autre, peut-être un Ouïghour », a déclaré M. Smith, en faisant référence au dirigeant communiste chinois.

« N’est-ce pas scandaleux – les personnes mêmes qu’il persécute sont transformées en banque d’organes ? Cela vient tout droit de l’Allemagne nazie. »

Le lendemain de l’adoption par la Chambre des représentants du projet de loi de M. Smith, l’ambassade de Chine a envoyé un courriel virulent au bureau du membre du Congrès, affirmant que le prélèvement forcé d’organes était une « farce ».

Mais selon M. Smith, il s’agit d’un « mensonge énorme et visible ».

Il y a environ un an, il a lui-même été hospitalisé. Allongé sur son lit d’hôpital, il a été frappé par le contraste qui existait entre lui et le nombre incalculable de prisonniers de conscience en Chine qui risquent de se voir prélever leurs organes.

« Dans mon cas, ils font tout pour me guérir ; dans le leur, ils volent leurs organes », a-t-il souligné. « J’étais accablé par l’indignation et la tristesse : Comment osent-ils faire ça à un être humain ? »

M. Smith souhaite que ce projet de loi soit vite adopté.

« Nous allons faire adopter ce projet de loi, je le pense vraiment. Il s’agit de savoir quand et non pas si », a-t-il assuré. « Je n’abandonne jamais un projet de loi, et celui-ci est important ! »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.