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Le commerce illicite d’organes en Chine bouleverse le public à Washington

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(De g. à dr.) William Huang, survivant de persécutions religieuses en Chine ; Larry Liu, directeur adjoint du gouvernement et de la communication au Falun Dafa Information Center ; Dr Andreas Weber, chirurgien et directeur adjoint de Doctors Against Forced Organ Harvesting Europe ; et Jan Jekielek, rédacteur en chef d’Epoch Times et animateur du programme « American Thought Leaders », participent à une table ronde lors de la projection du documentaire « State Organs : Unmasking Transplant Abuse in China », à Washington le 3 octobre 2025.

Photo: Epoch Times

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Durée de lecture: 7 Min.

Une récente projection du documentaire sur le prélèvement forcé d’organes en Chine communiste a suscité une vive inquiétude parmi les spectateurs, convaincus que ce crime d’État mérite une plus grande exposition publique.
L’événement, organisé dans le cadre d’une conférence conjointe des districts Rotary 7610 et 7620, a été inauguré par les gouverneurs Ravi Katharine Cooper et Mandy Granger. Amelia Stansell, présidente de l’Amicale d’action du Rotary contre l’esclavage du district 7610, a accueilli les participants à l’hôtel Westin Washington D.C. City Center, le 3 octobre.
Le documentaire « State Organs : Unmasking Transplant Abuse in China » (Organes d’État : démasquer les abus de transplantation en Chine, ndlr) raconte l’histoire de Zhang Yun et Shawn Huang, disparus dans des circonstances douteuses en Chine au début des années 2000, et suit la quête poignante de leurs familles, en recherche depuis plus de vingt ans.

Une industrie sous contrôle du régime

Au fil de ces recherches, les familles découvrent une réalité glaçante : une industrie des prélèvements d’organes opère sous la houlette du régime communiste chinois.
Amelia Stansell confie avoir été frappée par la réaction des Rotariens présents. « Lorsque j’ai vu les visages de tous, les larmes dans leurs yeux… je crois que c’est ce qui m’a le plus marquée », affirme-t-elle à Epoch Times. Elle visionnait le film pour la deuxième fois, mais la prise de conscience de disparitions forcées en Chine l’a bouleversée « d’une manière profonde ». « Ce n’est pas simplement un enlèvement », lance-t-elle. « Ils disparaissent… il n’y a plus d’espoir ».
Kenny Loveless, Rotarien depuis plus de 30 ans, confie à NTD, partenaire d’Epoch Times, sa compassion envers les familles endeuillées. « Espérer chaque jour que l’on reverra peut-être son enfant, son frère ou sa sœur, c’est une torture quotidienne », confie-t-il.

Projection du documentaire « State Organs: Unmasking Transplant Abuse in China » (Organes d’État : dévoiler les abus en matière de transplantation en Chine), à Washington, le 3 octobre 2025. (Madalina Kilroy/Epoch Times)

Un tourisme macabre encouragé par l’État

Lors de la séance de questions-réponses, une spectatrice partage son choc devant « la gravité et la brutalité » évoquées. « Je n’arrive pas à croire que je n’en savais rien avant aujourd’hui. Comment partager ce film ? J’ai des centaines de personnes à qui je pourrais le montrer ».
Depuis des décennies, la Chine attire le tourisme de greffe d’organes, séduisant par des délais d’attente extrêmement courts. Cette situation s’explique par l’exploitation, orchestrée par le Parti communiste chinois (PCC), de prisonniers — en particulier ceux détenus pour leurs convictions —, utilisés en banque d’organes vivants.
Le Dr Andreas Weber, représentant allemand des Doctors Against Forced Organ Harvesting (Médecins contre le prélèvement forcé d’organes), relate le cas d’une patiente allemande ayant reçu un foie en Chine alors qu’elle souffrait d’alcoolisme et possédait un groupe sanguin rare. Il décrit comme « impensable » qu’un organe compatible ait été trouvé en six mois, délai inexistant dans les pays ayant des systèmes éthiques. « Elle a payé 400.000 euros pour un foie. Et, comme elle était alcoolique, un seul ne suffisait pas. Elle y est retournée trois fois et en a acheté trois », explique-t-il. « 400.000 euros à chaque fois ».

Des enquêtes et lois internationales

En 2020, un tribunal indépendant londonien a publié son jugement après 18 mois d’investigation : il a conclu, au-delà de tout doute raisonnable, que le régime chinois procède depuis des années à des prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience, en majorité des pratiquants de Falun Gong.

Projection du documentaire « State Organs: Unmasking Transplant Abuse in China » (Organes d’État : dévoiler les abus en matière de transplantation en Chine), à Washington, le 3 octobre 2025. (Madalina Kilroy/Epoch Times)

Le Falun Gong, cible principale

Le Falun Gong, ou Falun Dafa, est une discipline spirituelle fondée sur la vérité, la bienveillance et la tolérance. Apparue en 1992, elle a conquis entre 70 et 100 millions de pratiquants en 1999, avant d’être jugée menaçante par le PCC. Le pouvoir a alors lancé une campagne brutale d’éradication le 20 juillet 1999, impliquant détentions arbitraires, travaux forcés, tortures, voire des prélèvements d’organes mortels.
Claudio Roberto Brown, membre du Rotary du sud du comté de Harford, rappelle que « ce n’est pas une opération clandestine menée par un obscur faussaire, mais par le plus haut niveau de l’État ».
Vijay Kowtha, président élu du Rotary du College Park (Maryland), dit s’inquiéter désormais du « tourisme médical ».

Un film primé qui alerte le monde

Réalisé par Raymond Zhang, lauréat du Peabody Award, le documentaire a obtenu plusieurs récompenses. En juin, il a été distingué du prix « Outstanding Achievement » lors des Accolade Global Film Competition, compétition majeure créée en 2003.
Eliseo Lujan, directeur du Rotary Club de Rockville (Maryland), estime qu’il faut voir ce film « pour comprendre la noirceur du monde ».
Sam Caughren, médecin à la retraite, souhaite que le gouvernement américain interdise à ses citoyens d’aller en Chine pour une greffe : « Cela réduirait la possibilité d’utiliser un vaste réseau d’individus comme donneurs », explique-t-il.
Deux propositions de loi américaines, le Stop Forced Organ Harvesting Act (Loi sur l’arrêt des prélèvements forcés d’organes) et le Falun Gong Protection Act (Loi sur la protection du Falun Gong), ont été adoptées par la Chambre des représentants cette année. Elles attendent désormais l’examen du Sénat.
Sherry Dong et Eva Fu ont contribué à la rédaction de cet article.
Frank Fang est un journaliste basé à New York. Il couvre les nouvelles en Chine et à Taiwan. Il est titulaire d'une maîtrise en science des matériaux de l'Université Tsinghua à Taiwan.

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