Le cyclone Batsirai, « menace très sérieuse », approche de Madagascar

Par Epoch Times avec AFP
5 février 2022 13:30 Mis à jour: 5 février 2022 13:48

« Menace très sérieuse pour la zone », le cyclone Batsirai devrait atteindre l’est de Madagascar samedi, avec des vents annoncés à plus de 200 km/h sur la grande île de l’Océan indien où les habitants se préparent à son arrivée avec les moyens du bord.

Après avoir déversé des pluies torrentielles pendant deux jours sur l’île française de La Réunion, le cyclone se trouvait samedi à 01h50 GMT à quelque 250 km de la côte est de Madagascar, selon Météo France.

Il devrait atterrir « entre la fin d’après-midi et la soirée de samedi entre Masomeloka et Mananjary, à proximité de Nosy-Varika », au stade de cyclone tropical intense, « présentant donc une menace très sérieuse pour la zone », avertit l’organisme de prévisions dans son bulletin matinal de samedi.

Les vagues pourront atteindre de 10 à 15 mètres

Les vents sont attendus « à plus de 200 voire 250 km/h en rafales au niveau du point d’impact », relève Météo France. Les vagues pourront atteindre de 10 à 15 mètres et les fortes pluies « pourront ensuite s’étendre sur une partie de la moitié sud de Madagascar ».

Les habitants se préparent à faire face avec les moyens dont ils disposent sur l’île, déjà frappée par la tempête tropicale Ana en janvier, et balayée dès vendredi par le vent et une pluie continue.

Ana, qui avait aussi touché le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, avait fait une centaine de morts – dont 56 à Madagascar – et des dizaines de milliers de sinistrés.

Les habitants de la ville côtière dans l’est de Vatomandry disent être habitués aux cyclones.

« Ici, nous sommes habitués aux cyclones »

« On fait des réserves depuis une semaine, du riz mais aussi des céréales car avec les coupures d’électricité on ne peut plus garder de viande ni de poisson », explique Odette Nirina, 65 ans, hôtelière dans cette cité  balnéaire.

« J’ai aussi fait des réserves de charbon. Ici, nous sommes habitués aux cyclones », explique-t-elle à l’AFP.

Des rafales de vents de plus de 50km/h, accompagnées de pluies intermittentes s’abattent depuis samedi matin sur Vatomandry.

L’impact du cyclone Batsirai à Madagascar devrait être « considérable », y compris dans les zones qui se remettent encore de la tempête Ana, a mis en garde vendredi un porte-parole du Bureau de coordinations des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU, Jens Laerke.

La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour Madagascar, Pasqualina Di Sirio, a déclaré anticiper « une crise majeure » sur la grande île, où le cyclone pourrait toucher plus de 600.000 personnes, dont 150.000 déplacées.

Des équipes de recherche et sauvetage ont été placées sur le qui-vive, des stocks de fournitures ont été préparés et des avions se tiennent prêts à intervenir en soutien à la réponse humanitaire.

Des centres d’hébergement d’urgence

Razafimahefa Etienne, agriculteur de Madagascar, s’inquiète déjà pour la nourriture. La famille aura de quoi tenir jusqu’à samedi. « Mais à partir de dimanche, on n’aura plus rien. On va essayer de trouver une autre solution mais s’il n’y a rien, on va manger des bananes », dit-il.

Assis en haut de sa maison, Tsarafidy Ben Ali, vendeur de charbon de 23 ans, leste les plaques en tôle ondulée du toit avec des sacs remplis de la terre de son jardin. « Les rafales de vent vont être très fortes. C’est pour ça qu’on renforce les toitures », explique-t-il à l’AFP.

La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) estime qu’environ 4,4 millions de personnes au total sont menacées d’une façon ou d’une autre.

« Les équipes et les partenaires de la Croix-Rouge malgache sont en état d’alerte et déployées au sein des communautés, pour les prévenir de l’approche de la tempête, tandis que des stocks d’urgence sont déplacés pour en faciliter l’accès », a expliqué son secrétaire général Andoniaina Ratsimamanga.

Les équipes tentent également avec le gouvernement de mettre en place des centres d’hébergement d’urgence.

Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l’Océan Indien, d’est en ouest.

 

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