Le dirigeant iranien Khamenei rejette les négociations directes avec les États-Unis sur le programme nucléaire

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, salue la foule lors d'une cérémonie marquant l'anniversaire de la mort du huitième imam chiite Reza, à Téhéran, le 24 août 2025.
Photo: /BUREAU DU GUIDE SUPRÊME IRANIEN /AFP via Getty Images
Le dirigeant iranien Ali Khamenei a refusé d’engager des pourparlers directs avec les États-Unis au sujet du programme nucléaire de son pays et a déclaré que la situation actuelle était « insoluble ».
Téhéran a suspendu les négociations avec Washington après que des bombardiers furtifs B-2 Spirit de l’US Air Force ont largué des bombes anti-bunker de 13.600 kilogrammes sur Fordo, un site nucléaire souterrain, dans la nuit du 21 au 22 juin.
Selon l’agence de presse officielle iranienne IRNA, M. Khamenei a prononcé un discours le 24 août dans lequel il a déclaré : « Les États-Unis veulent que l’Iran leur obéisse. La nation iranienne est profondément offensée par une telle insulte et s’opposera de toutes ses forces à ceux qui nourrissent de telles attentes fallacieuses à l’égard du peuple iranien. »
M. Khamenei a qualifié de « superficiels » ceux qui proposent des négociations directes avec Washington.
L’homme de 86 ans, qui dirige l’Iran depuis 1989, a déclaré : « Ce problème est insoluble. »
Les commentaires de M. Khamenei interviennent après que l’Iran a accepté le 22 août de reprendre les négociations avec la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne sur le programme d’enrichissement nucléaire de Téhéran.
Le 15 juillet, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que les trois pays seraient en droit de réimposer des sanctions si aucun accord n’était trouvé sur un cadre à long terme pour le programme nucléaire iranien.
En vertu d’un mécanisme de « rétablissement automatique », les sanctions de l’ONU pourraient être réappliquées si Téhéran refuse de négocier.
L’Allemagne menace de rétablir les sanctions
Le 22 août, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a déclaré que les négociations débuteraient le 26 août et a averti l’Iran que les sanctions seraient rétablies à moins qu’il ne parvienne à un accord vérifiable et durable pour apaiser les inquiétudes concernant son programme nucléaire.
L’Iran, qui possède l’une des plus importantes réserves de pétrole et de gaz au monde, a toujours affirmé qu’il cherchait uniquement à développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et qu’il ne fabriquerait pas d’armes.
Mais le 12 juin, le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique, composé de 35 pays, a adopté une résolution déclarant l’Iran non conforme et en violation de ses obligations en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire.
Quelques heures après l’adoption de cette résolution, Israël a commencé à bombarder des sites nucléaires et d’autres cibles en Iran, et a continué pendant 12 jours.
L’Iran a riposté par des frappes de missiles et de drones sur Israël, mais un cessez-le-feu a finalement été conclu le 24 juin, quelques heures après que les Iraniens ont lancé une frappe symbolique contre une base militaire américaine au Qatar en représailles au bombardement de Fordo.
Le 30 juin, le président américain, Donald Trump, a déclaré qu’il n’offrirait rien à l’Iran et qu’il n’avait pas l’intention d’engager des négociations avec le régime de Téhéran.
Pour M. Khamenei, les États-Unis sont hostiles à Téhéran depuis 1979, lorsque le Shah a été renversé et remplacé par un régime théocratique, selon le rapport de l’IRNA.
Selon M. Khamenei, les raisons de l’hostilité des États-Unis sont « souvent dissimulées sous divers prétextes, tels que le terrorisme, les droits de l’homme, les questions relatives aux femmes et la démocratie ».
Mais pour lui, l’administration Trump a clairement montré son véritable objectif, qui est que l’Iran se plie aux exigences des États-Unis.
M. Khamenei a rappelé que l’Iran est resté uni et que le système islamique ne peut être soumis par la guerre.
Le dirigeant iranien a ensuite décrit les souffrances des Palestiniens à Gaza comme « sans précédent dans l’histoire » et a déclaré que les condamnations verbales d’Israël par divers gouvernements occidentaux étaient insuffisantes.
Faisant référence à Israël, M. Khamenei a déclaré : « Nous espérons que Dieu tout-puissant bénira le mouvement de la nation iranienne et les chercheurs de vérité du monde entier et déracinera ce cancer malin. »
Le régime iranien, qui a survécu à l’offensive militaire israélienne, semble avoir renouvelé ses menaces à l’encontre des dissidents et de ceux qui le critiquent en Europe et en Amérique du Nord.
Le 31 juillet, les États-Unis, le Canada et 12 pays européens ont publié une déclaration commune condamnant le « nombre croissant de menaces étatiques » émanant des services de renseignement iraniens.
« Nous sommes unis dans notre opposition aux tentatives des services de renseignement iraniens de tuer, d’enlever et de harceler des personnes en Europe et en Amérique du Nord, en violation flagrante de notre souveraineté », indique le communiqué, ajoutant que les agents de renseignement iraniens ciblaient « des journalistes, des dissidents, des citoyens juifs et des responsables actuels et anciens en Europe et en Amérique du Nord ».
Avec Reuters

Chris Summers est un journaliste basé au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la criminalité, la police et la loi.
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