Le Festival des Lanternes marque la fin des célébrations du Nouvel An chinois

Petites histoires autour de la tradition des lanternes

27 février 2018 08:11 Mis à jour: 27 février 2018 00:26

Selon la tradition, les célébrations du Nouvel An se déroulent jusqu’au Festival des Lanternes qui se situe, traditionnellement, le quinzième jour du premier mois du calendrier lunaire chinois.

Cette année, dans le calendrier occidental, le Festival des Lanternes a lieu cette année le 2 mars, et marque la fin de plus de quinze jours de festivités qui ont débuté le 16 février, jour du Nouvel An.

Le Festival des Lanternes est, traditionnellement, marqué par des exhibitions de lanternes et d’autres activités avec une attention toute particulière portée au monde du divin et au partage qui se traduit par le fait de cuisiner et de manger des petites boules rondes qui symbolisent la cohésion familiale et le bonheur.

Le Festival des Lanternes est aussi appelé le Festival Yuanxiao ou Yuan Xiao Jie (元宵節, yuán xiāo jié). Le caractère (yuán), littéralement premier, indique le premier mois. (xiāo) fait référence à la nuit et (jié) qui signifie festival.

Le Festival Yuanxiao est aussi la première période de pleine lune de la nouvelle année.

«L’Officiel du ciel» confère la bonne fortune
Il existe de nombreuses histoires à propos de l’origine du festival. L’une d’entre elles remonte à l’époque de Qin Shihuang (259-210 av. J.-C.), le premier Empereur qui a unifié le pays après avoir remporté la victoire sur l’ensemble des royaumes seigneuriaux de cette époque.

Dans la tradition taoïste, la croyance voulait que l’Officiel des cieux, Tianguan, qui avait la responsabilité de conférer la bonne fortune soit né le quinzième jour du premier mois du calendrier lunaire.

Tianguan contrôlait la destinée du monde humain et déterminait aussi les moments où il fallait faire subir, à ce monde, la sécheresse et autres désastres naturels. Ainsi, comme cet Officiel céleste appréciait énormément les festivités, l’Empereur aurait ordonné des célébrations incluant des lanternes colorées, exposées le jour de son anniversaire, tout en lui adressant des oraisons pour des conditions météorologiques favorables et une bonne santé.

Le ciel de ce début de soirée est illuminé de lanternes de papier, lors du festival annuel. (Sherry Hsiao/Epoch Times)

Le Bouddha dissipe les ténèbres
Une autre histoire populaire est en lien avec l’Empereur Mingdi (28-75), de la dynastie des Han orientaux (25-220), un fervent bouddhiste qui a envoyé une délégation en Inde à la recherche des enseignements du Bouddha.

L’Empereur avait appris que les moines, en Inde, se réunissaient pour adorer le Bouddha, le quinzième jour de l’année lunaire. Par conséquent, il organisa des cérémonies dans son palais au cours de la nuit de ce quinzième jour, avec de nombreuses lanternes, de manière à montrer son respect envers le Bouddha. Il a été dit, par la suite, que le pouvoir de Bouddha pouvait dissiper les ténèbres.

Depuis cette époque, tous les Empereurs qui ont suivi ont ordonné que de splendides cérémonies aient lieu, chaque année. Le Festival des Lanternes durait trois jours au cours de la dynastie des Tang (618-907) et cinq jours sous la dynastie des Song (960-1279).

Le Festival devint par la suite une importante occasion célébrée par toutes les classes sociales. De nombreuses sortes de lanternes colorées étaient fabriquées sur lesquelles étaient peintes des personnages issus des nombreuses histoires et légendes et autres belles illustrations.

Aujourd’hui, l’Exposition des Lanternes, le quinzième jour du premier mois du calendrier lunaire, reste l’un des grands évènements festifs à travers toute la Chine, tandis que les membres de la famille se réunissent dans une atmosphère pleine de joie, mangent des yuanxiao, petites boules rondes fabriquées à base de riz gluant farcies de différentes garnitures.

L’affection filiale d’une femme de chambre du palais réunit toute la famille
Les petites boules rondes ont été appelées yuanxiao en l’honneur de la piété filiale d’une femme de chambre qui vivait au palais de l’empereur Wudi (156-87 av. J.-C.), sous la dynastie des Han occidentaux (206-23 av. J.-C.)

La femme de chambre se nommait Yuanxiao. Dans le palais, elle était réputée pour fabriquer les plus délicieuses boulettes sucrées. Mais, malheureusement, après son arrivée au palais elle perdit tout contact avec ses parents, car il était interdit aux femmes du palais de maintenir des liens avec les membres de leur famille.

Après plusieurs années passées loin de sa famille, elle éprouvait souvent une grande mélancolie et la nostalgie de son foyer. Mais, surtout, elle souffrait de ne pas pouvoir remplir ses devoirs envers ses parents. Un jour, alors qu’elle se croyait seule dans le jardin impérial, elle se mit à pleurer.

Le ministre Dong qui se trouvait dans le jardin en train de cueillir des fleurs de prunier pour l’Empereur, surprit ses pleurs. En entendant son histoire, il promit de l’aider.

Le ministre Dong eut une idée. Le jour suivant, il plaça une table et une chaise sur le marché et se déguisa en diseur de bonne aventure. Toute personne qui venait pour se voir prédire la bonne aventure prenait un bâtonnet de bambou avec cette mise en garde: «un incendie dévastateur le 15 du premier mois».

Cela causa une grande anxiété au sein du peuple. Leurs préoccupations ont été rapportées à l’Empereur Wudi qui convoqua tous les ministres et leur demanda des conseils.

«Il a été dit que le Dieu du Feu aimait manger des petites boulettes sucrées. Demandons à Yuanxiao de cuire ses délicieuses boulettes, de les lui servir, et mettons en place une cérémonie de prière au cours de la nuit, tout en décrétant que tous les citoyens sortent de leur domicile avec des lanternes pour chasser la malchance», suggéra le ministre Dong.

«Avec une telle manifestation, la ville semblera être en feu. L’Empereur de Jade est plein de compassion et pourra peut-être empêcher le Dieu du Feu de déclencher un incendie pour punir notre peuple», ajouta-t-il.

Cette idée plut à l’Empereur Wudi qui ordonna à tout le monde de suivre les conseils avisés du ministre.

Les rues furent remplies d’une foule de personnes dans l’après-midi du quinzième jour et Yuanxiao était parmi elles, cheminant avec toutes les dames du palais. Chacune portait un bol de boulettes sucrées, fabriquées par Yuanxiao ou une longue tige de bambou avec une lanterne accrochée au bout.

Les parents de Yuanxiao étaient aussi parmi la foule. Alors Yuanxiao et ses parents se rencontrèrent et furent enfin réunis. L’incendie ne survint pas et les boulettes sucrées, ainsi que le jour des festivités, furent appelés yuanxiao en reconnaissance des services méritoires de la femme de chambre.

Les boulettes yuanxiao devinrent ainsi un élément important du Festival des Lanternes.

Des boulettes ou yuanxiao, symbole de l’unité de la famille, sont servies au cours du Festival des Lanternes, aussi appelé le Festival Yuanxiao en chinois. (Fan Wang/Epoch Times)

Les boulettes célèbrent la réunion au sein de la famille
La prononciation de yuanxiao est semblable à 團圓 (tuán yuán) qui veut dire réunion. Ainsi les boulettes rondes symbolisent la famille réunie, les manger symbolise le fait d’apporter le bonheur et la bonne fortune à la famille pour la nouvelle année.

Dans le passé, les yuanxiao étaient à la base sucrées avec des garnitures faites de sucre, de noix, de sésame, de pétales de rose, de zeste sucré de mandarine, de divers pâtes à base de haricots rouges, de dattes, de graines de lotus ou de fruits divers ou encore une combinaison de ces divers ingrédients.

De nos jours, des variations salées faites de viandes hachées, de légumes ou un mélange des deux, sont largement répandues.

 

Notes :
Les yuanxiao sont appelées tangyuan (湯圓, tāng yuán) dans certaines régions du Sud de la Chine. Ces deux noms font référence aux boulettes rondes à base de farine et de riz gluant garnies d’une farce sucrée. La différence se situe dans la manière dont elles sont fabriquées.

Dans la Chine du Sud, les personnes préparent les boulettes de farine de riz, les creuses et y mettent les garnitures. Ensuite, elles referment le trou et lissent les boulettes en les roulant dans leurs mains.

Dans le Nord de la Chine, des farces sucrées ou sans viande sont habituellement utilisées. La farce est pressée en noyaux durs, plongée légèrement dans de l’eau et roulée dans un panier plat contenant de la farine sèche de riz gluant. Une couche de farine enrobe la farce qui est à nouveau plongée dans de l’eau et roulée dans de la farine. Cette opération est répétée jusqu’à ce que la boulette atteigne la taille désirée.

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