Le journaliste de l’AFP Arman Soldin tué en Ukraine, décoré chevalier de la Légion d’honneur

Par Epoch Times avec AFP
14 juillet 2023 09:50 Mis à jour: 14 juillet 2023 09:54

Le coordinateur vidéo de l’Agence France-Presse Arman Soldin, tué dans l’exercice de ses fonctions en Ukraine le 9 mai, a été décoré chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, selon le Journal officiel de vendredi.

« Au grade de chevalier » et « avec effet du 28 juin 2023 », Arman Soldin a été décoré par « décret du président de la République en date du 13 juillet 2023 », est-il écrit dans le journal officiel publié dans la nuit de vendredi.

Arman Soldin a été tué lors d’une attaque de roquettes Grad russes dans l’Est de l’Ukraine, près de la ville assiégée de Bakhmout. Il avait 32 ans. Il faisait partie d’une équipe de cinq reporters de l’AFP qui accompagnaient des soldats ukrainiens sur le front le plus actif, près du village de Tchassiv Iar.

« Honore son superbe journalisme et aide à garder sa mémoire vivante »

« Nous sommes émus et touchés par cette distinction pour Arman », a déclaré le directeur de l’information de l’AFP Phil Chetwynd. Cette décoration posthume « honore son superbe journalisme et aide à garder sa mémoire vivante », a-t-il ajouté.

Une vague de sympathie avait afflué dès le lendemain de sa mort, accompagnée de messages de condoléances. De la part d’institutions, de personnalités politiques françaises telles que le Président Emmanuel Macron, ou étrangères, du monde des médias… Jusqu’à sa décoration vendredi, le jour de la fête nationale, à la plus haute distinction dans le code français.

La Légion d’honneur, décernée du vivant des élus ou à titre posthume, récompense militaires comme civils pour services rendus à la Nation et mérites éminents. Elle a été instaurée par Napoléon Bonaparte en 1802 et comporte cinq grades, de chevalier à Grande-Croix.

Selfie avec un chat, sauveur d’un hérisson, Arman Soldin était loué par tous pour son humanisme et décrit par ses collègues comme un journaliste « toujours sérieux » qui « filmait au plus près » même sur les terrains les plus difficiles.

(Photo DIMITAR DILKOFF/AFP via Getty Images)

Il « avait cette capacité rare à trouver des bouffées de vie et même je dirais de poésie dans l’horreur. Au milieu du chaos et de la violence, il ne manquait jamais de documenter avec humanité le quotidien d’une population en lutte pour sa survie », a salué la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, lors d’un hommage tenu à l’AFP le 1er juin.

Mais il ne manquait jamais, non plus, de rappeler la gravité du conflit qu’il suivait. « Cette histoire (du hérisson) est mignonne, mais n’oubliez pas qu’une guerre sanglante est en cours et que des milliers de gens sont déplacés. Aidez en donnant aux ONG », avait-il appelé dans l’un de ses derniers posts.

Il « aimait les gens, il était tourné vers l’autre »

Expérimenté, en poste à Londres avant de partir pour l’Ukraine, Arman y était le coordinateur vidéo depuis septembre 2022 et se rendait régulièrement sur le front d’une invasion déclenchée par la Russie en février et qui fait toujours des ravages.

Le président-directeur général de l’Agence France-Presse Fabrice Fries, s’exprime à côté d’un portrait du journaliste de l’AFP Arman Soldin. (Photo SERGEI SUPINSKY/AFP via Getty Images)

Enfant de la guerre, de la Bosnie à l’Est ukrainien, Arman Soldin avait fui Sarajevo pour la France dans les bras de sa mère. Il avait à peine un an. « J’aurais aimé être moins fière de toi, et toi plus vivant. J’aurais aimé continuer de t’aimer, à mes côtés », a déclaré celle-ci lors de ses funérailles.

Chaque jour, son collègue Emmanuel Peuchot, rompu aux terrains hostiles, a pu constater la « franchise » de son cadet. Car fondamentalement, Arman était quelqu’un qui « aimait les gens, il était tourné vers l’autre ».

(Photo YASUYOSHI CHIBA/AFP via Getty Images)

Arman Soldin est parti « la caméra à la main » avec un « beau visage » ne trahissant aucune souffrance. Dimitar Dilkoff, photographe de l’AFP, a vécu l’instant d’avant avec lui : « Il était comme toujours, il plaisantait. »

Le 10 mai, le parquet antiterroriste français a ouvert une enquête pour crime de guerre, confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine et destinée à établir les circonstances du drame.

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