Le père de Nadir, décédé en pleine épreuve du bac à Lille, va porter plainte pour «non-assistance à personne en danger»

Par Emmanuelle Bourdy
29 mars 2023 14:04 Mis à jour: 29 mars 2023 14:04

Le père de Nadir, lycéen décédé à la suite d’un malaise lors d’une épreuve de spécialité du baccalauréat à Lille, compte porter plainte pour « non-assistance à personne en danger ». Le drame s’est produit le 21 mars dernier au sein du lycée Gaston Berger. Deux enquêtes ont été ouvertes

Nadir, âgé de 19 ans, est décédé mardi dernier au centre hospitalier de Lille (Nord). Plusieurs de ses camarades, témoins de la scène, dénoncent un manque de réactivité dans la prise en charge de la victime, à la suite de son malaise cardiaque survenu en pleine épreuve de spécialité du baccalauréat STMG. Depuis l’Algérie où le corps de son fils a été enterré, son père, Tidjani Bekkadour-Benatia, s’est confié au micro de TF1 ce lundi 27 mars.

« Ce comportement n’est pas digne, c’est scandaleux »

« Je viens d’enterrer mon fils près d’Oran d’où nous sommes originaires et aujourd’hui, mon cœur est partagé entre de la tristesse et de la colère. Personne n’arrive à admettre ce qui est arrivé à Nadir, c’est trop dur », a déclaré à TF1 le père de Nabil. Bouleversés par le décès du jeune homme, les proches ont indiqué qu’ils avaient eu un « choc supplémentaire », en apprenant par des témoins ce qu’il s’était passé. « Des élèves nous ont dit que Nadir était resté seul par terre, inanimé, pendant près de 20 minutes, qu’on leur avait demandé de continuer l’épreuve d’économie, presque comme si de rien n’était. Ce comportement n’est pas digne, c’est scandaleux », s’est indigné le père du garçon.

Dans la salle d’examen ce 21 mars, huit surveillants encadraient environ 80 élèves. Une étudiante a pris la décision de mettre la victime en position latérale de sécurité (PLS), les huit adultes surveillant de la salle n’ayant quant à eux pas bougé, ainsi que l’a déclaré l’un des étudiants témoin. C’est seulement lorsque la CPE est arrivée que les secours ont été alertés et l’élève pris en charge.

« Personne ne pouvait ignorer la maladie de Nadir »

Nadir était arrivé en France à l’âge de 3 ans pour être pris en charge par des spécialistes du CHU de Lille, souffrant d’une grave cardiopathie. Grâce à l’association Les amis de Nadir, qui est ensuite devenue Un enfant, ma bataille, le garçon avait pu être soigné.

Selon le père de Nabil, l’équipe pédagogique encadrant l’épreuve aurait dû réagir plus rapidement, car « personne ne pouvait ignorer la maladie de Nadir ». « Quand vous avez un enfant qui souffre de graves problèmes de santé, on remplit des papiers en début d’année, toute l’école est au courant », a souligné Tidjani Bekkadour-Benatia. Il estime même qu’un médecin « aurait dû être présent dans l’établissement pour intervenir au plus vite ». « On l’a laissé seul, un long moment et au final, c’est une élève qui l’a mis en position latérale de sécurité en attendant les secours qui seraient arrivés bien après. Qui peut trouver ça normal ? » s’est-il insurgé.

« Pour la mémoire de mon fils, je dois faire quelque chose »

Le père de famille considère qu’il est de son devoir de « faire quelque chose », pour la mémoire de son fils. « Nous avons donc décidé de porter plainte dès notre retour en France dans les prochains jours pour ‘non-assistance à personne en danger’ », a-t-il déclaré à TF1.

Le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a annoncé jeudi dernier l’ouverture d’une enquête administrative de l’Inspection générale. Les conclusions de celle-ci sont attendues d’ici un mois, le but étant d’éclaircir les conditions de prise en charge de la victime avant l’arrivée des secours. Une enquête judiciaire a également été ouverte par la procureure de Lille pour « recherche des causes de la mort ».

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