Le scandale de l’université d’Evergreen où les progressistes ont semé le chaos

Par David Vives
24 juillet 2019 16:05 Mis à jour: 25 juillet 2019 03:06

Difficile d’imaginer de telles scènes. Le directeur d’Evergreen parle au micro. Les élèves commencent à le scander, lui intimant l’ordre de ranger ses mains derrière son dos. Le directeur obéit, les premiers rangs de l’assemblée partent dans un torrent de rires. La défiance de l’autorité emporte une nouvelle victoire à Evergreen.

L’université, située dans l’État de Washington, accueille environ 3 200 élèves et le coût moyen d’une année d’université est de 6 600 dollars. En 2015, au moment de l’arrivée du directeur Georges Sumner Bridges, l’université s’est parée d’une nouvelle charte pédagogique. Se voulant un incubateur d’idées progressistes, elle laisse les professeurs expérimenter.

Un comité d’éthique a été créé, veillant au respect de la non-discrimination raciale, du genre ou de l’identité sexuelle. Cela commence par des initiatives. Comme créer un jour dans l’année où les étudiants non blancs de l’université quittent le campus pour faire ressentir au personnel et aux élèves blancs le vide de l’université sans leur présence.

L’Evergreen State College. (Wikimedia Commons)

Et cela continue. L’idéologie progressiste-marxiste se déploie ici et là, de nouvelles règles sont adoptées dans la manière de parler, dans la gestuelle. Des ateliers sensibilisant à l’oppression des minorités, jusqu’aux cours de « désintoxication » à la « blanchitude » (whiteness en anglais) sont proposés aux élèves.

Le cheval de bataille de la lutte contre l’oppresseur (toujours blanc) et la classe dominante sont clairement la norme d’Evergreen. Cela inclut évidemment le directeur qui à priori domine les enseignants, qui dominent les élèves – des élèves qui paient cher leur scolarité et qui sont, toujours à priori, les victimes d’une idéologie dominante.

Voici la vidéo, sous forme de reportage du youtubeur Sanglier Sympa qui passe au peigne les us et coutumes de l’université.

Cette vidéo est basée sur des images d’archives de 2017, tournées par des élèves et des enseignants sur le campus.

Le progressisme entraîne une progression du marxisme sur les campus

Si Evergreen semble être l’exemple extrême de l’application des idées progressistes, la trajectoire de son idéologie est pourtant largement partagée, dans une certaine mesure, au sein de nombreux  campus américains.

Ces courants de pensée s’approprient les idées de la gauche américaine et du marxisme en tentant de remettre en cause toute l’organisation de la société. Un nouveau politiquement correct, qui touche jusqu’aux plus prestigieuses universités.

Étudiants américains. (Photo d’illustration : FlickR)

Un des exemples frappant est la création d’un terme ayant cours depuis quelques années : la « microagression ». Cela désigne un comportement qui semble léger et anodin mais qui renfermerait une dose de discrimination ou de jugement négatif pesant sur une personne victime.

Imaginez, vous êtes dans le métro à une heure creuse. Peu de gens sont présents. Un SDF dort sur une banquette à deux places. Vous vous asseyez sur la banquette lui faisant face plutôt qu’à côté de lui. Voilà, vous êtes un microagresseur, car vous lui faites ressentir son statut de SDF.

Cette scène est bien réelle et a été rapportée sur les réseaux sociaux l’année dernière. Une université new-yorkaise a publié en août 2017 une édifiante liste de microagressions permettant aux élèves de comprendre les usages en cours. Elle ne vise pas que les élèves, mais s’impose aussi aux administrations. Dans ce nouveau monde, même les toilettes ne doivent pas porter les mentions « Homme » ou « Femme » pour ne pas porter atteinte aux personnes genrées.

Le terme « microagression » a été proposé en 2007 par le psychologue Derald Wing Sue, de l’université Columbia. Dans un livre publié en 2010, Microaggressions in Everyday Life. Race, Gender, and Sexual Orientation (John Wiley & Sons), le chercheur définit ainsi les microagressions : des insultes ou attitudes « intentionnelles ou non » qui « communiquent des messages hostiles ou méprisants ­ciblant des personnes sur la seule base de leur appartenance à un groupe marginalisé ».

Le Whittier Hall de l’Université Columbie (Whittier Hall/FlickR)

Durant l’année 2014-2015, les doyens d’une dizaine d’universités de Californie ont reçu sur leur bureau un rapport de leur administrations respectives. Élaborée à partir des diverses sessions et assemblées générales de l’administration et d’élèves, la liste contient les pires phrases entendues sur le campus. Les élèves, semble-t-il, n’en peuvent plus d’entendre : « L’Amérique est une terre d’opportunités », ou : « Je pense que la personne la plus qualifiée devrait obtenir le job. »

À Evergreen, le pire n’était pas loin d’arriver pour un enseignant en biologie, Bret Weinstein. Pour s’être rebellé contre le système (en pointant par exemple quelqu’un du doigt quand il parlait), il est devenu le mouton noir d’une minorité d’élèves. Sans soutien de sa hiérarchie, il fut averti par la police du campus qu’il était en danger.

Après sa démission et celle de son épouse, le professeur fut auditionné lors d’une commission au Congrès américain en mai 2018. De son côté, Evergreen, qui connaît un déclin depuis une décennie dans ses inscriptions, a dû augmenter ses frais de scolarité. Il semble que ce soit le seul changement au programme cette année.

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