« Le seul crime que j’ai commis est de défendre farouchement notre pays », déclare Donald Trump après son inculpation

Par Nathan Worcester & John Haughey
6 avril 2023 09:31 Mis à jour: 6 avril 2023 09:31

L’ancien président Donald Trump a prévenu que les États-Unis avaient sombré au niveau de « l’ancienne Union soviétique » lors d’un discours prononcé dans la salle de bal de sa propriété de Mar-a-Lago à Palm Beach en Floride le 4 avril, quelques heures après avoir plaidé non coupable à plusieurs accusations de délit portées par les procureurs de New York.

« Je n’ai jamais pensé qu’une telle chose puisse arriver en Amérique », a déclaré M. Trump, sous les acclamations d’un public d’environ 500 personnes invitées, deux heures après son retour de Manhattan.

« Le seul crime que j’ai commis est de défendre farouchement notre nation », a-t-il ajouté.

L’acte d’accusation des 34 chefs d’inculpation de M. Bragg, rendu public lors de sa lecture mardi, accuse M. Trump d’avoir falsifié des documents commerciaux. Chaque chef d’accusation est un crime, passible d’une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison.

Les accusations portent sur le paiement par Michael Cohen, ancien avocat de Trump, de 130.000 dollars à l’actrice de films pour adultes Stormy Daniels visant à l’empêcher de rendre publique une prétendue liaison qu’elle aurait eue avec Trump. Ce dernier nie les faits. Le paiement a été effectué quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2016. Les procureurs de New York affirment que M. Trump a ordonné à M. Cohen de payer Mme Daniels et qu’il a ensuite déguisé illégalement ce paiement en provision mensuelle pour des services juridiques, ce qui constitue une violation des lois électorales fédérales et de l’État de New York.

Dans son discours, M. Trump a clamé son innocence, affirmant que M. Bragg n’avait « aucun dossier » contre lui.

« Il s’avère que tous ceux qui ont examiné cette affaire, y compris les RINO ( « Republican In Name Only »), et même les démocrates purs et durs, disent qu’il n’y a pas de crime et que cette affaire n’aurait jamais dû être portée devant les tribunaux. Elle n’aurait jamais dû l’être. »

« C’est une insulte à notre nation », a-t-il ajouté, « et le monde se moque déjà de nous. »

Il a également affirmé que Bragg était un « criminel », citant des fuites de l’acte d’accusation avant l’arrangement.

« Au minimum, il devrait démissionner », a déclaré M. Trump, suscitant les applaudissements sans doute les plus nourris pendant les 20 minutes qu’a duré le discours de l’ancien président.

Les républicains et les analystes estiment que l’inculpation sans précédent d’un ancien président fait de M. Trump un martyr et représente un tournant dans le pays, où le système judiciaire peut être utilisé comme une arme contre les opposants politiques.

M. Trump s’est fait l’écho de ce point de vue, décrivant l’affaire Bragg, ainsi que plusieurs autres enquêtes pénales et civiles à son encontre, comme une « ingérence électorale massive à une échelle jamais vue auparavant dans notre pays. »

« Ils ne peuvent pas nous battre dans les urnes. Alors ils essaient de nous battre par la loi », a-t-il déclaré.

Plus tôt dans la journée, M. Trump s’est volontairement rendu au bureau de M. Bragg après avoir traversé en cortège la ville où il a grandi et s’est fait un nom dans l’immobilier.

Pendant ce temps, les partisans et les opposants de Trump ont manifesté à l’extérieur de la salle d’audience de Manhattan.

L’ancien président Donald Trump (à gauche) salue ses partisans lors d’un événement à Mar-a-Lago à West Palm Beach, en Floride, le 4 avril 2023. (Alex Wong/Getty Images)

Référence à plusieurs autres enquêtes

Dans son discours, Donald Trump a dressé une liste d’enquêtes passées et présentes le concernant. « Depuis le début, les démocrates ont espionné ma campagne », a-t-il affirmé.

Il a également évoqué la suppression de l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden avant l’élection présidentielle de 2020, affirmant que cela aurait pu faire la différence dans cette course.

« Ils ont vraiment intensifié leurs efforts en inculpant le 45e président des États-Unis », a-t-il déclaré sous les applaudissements de la foule.

L’ex-président a également évoqué la perquisition menée à Mar-a-Lago par le FBI en 2022.

« Nous avons été perquisitionnés par de nombreux agents du FBI armés, qui ont pris tout ce qu’ils voulaient », a déclaré M. Trump.

M. Trump a également attiré l’attention sur la campagne de M. Bragg pour le poste de procureur, dont le thème central était la poursuite de l’ancien président. M. Bragg, a déclaré M. Trump, « a fait campagne sur le fait qu’il aurait la tête du président Trump. »

Il a également décrit le juge dans son affaire actuelle, Juan Merchan, comme un « juge qui déteste Trump ». Il a fait remarquer que la fille de M. Merchan avait travaillé pour la campagne présidentielle de 2020 de la vice-présidente Kamala Harris.

M. Trump a également mentionné le procès civil intenté par la procureure générale de New York, Letitia James, à son encontre ainsi que de sa famille, arguant que ses preuves réfuteraient ses allégations selon lesquelles ses documents financiers ont été falsifiés.

« Elle a fait vivre un enfer à notre famille », a-t-il affirmé, ajoutant que « nous gardons la tête très, très haute. »

L’ancien président Donald Trump s’exprime lors d’un événement à Mar-a-Lago à West Palm Beach, Floride, le 4 avril 2023. (Alex Wong/Getty Images)

Le déclin américain

M. Trump s’est attardé sur ce qu’il a qualifié de déclin général des États-Unis sous la présidence de Joe Biden.

« Nous sommes désormais une nation en faillite. Nous sommes une nation en déclin. Et maintenant, ces fous de la gauche radicale veulent interférer avec nos élections en utilisant les forces de l’ordre. Nous ne pouvons pas laisser faire cela », a-t-il expliqué.

Il a affirmé que la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’aurait pas eu lieu s’il avait été à la tête du pays. Il a également fait allusion aux menaces de la Russie d’utiliser des armes nucléaires dans le cadre de la guerre, ce qui, selon lui, « pourrait très bien conduire, sous la direction de l’administration Biden, à une troisième guerre mondiale nucléaire totale. »

M. Trump a également averti que le dollar américain pourrait bientôt cesser d’être la monnaie de réserve mondiale.

« À l’heure actuelle, les États-Unis sont dans le pétrin », a-t-il averti. « Notre économie s’effondre, l’inflation est incontrôlable. »

« La Russie s’est jointe à la Chine, pouvez-vous le croire ? L’Arabie saoudite s’est jointe à l’Iran. La Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord ont formé une coalition menaçante et destructrice [qui] n’aurait jamais vu le jour si j’avais été votre président. »

L’ancien président a terminé son discours sur une note optimiste.

« Tout cela étant dit, et alors qu’un nuage très sombre plane sur notre pays bien-aimé, je n’ai néanmoins aucun doute sur le fait que nous allons rendre à l’Amérique sa grandeur », a-t-il déclaré sous les acclamations de son auditoire.

 Les fidèles alliés debout aux côtés Trump

À l’intérieur de la salle de bal, la ferveur était à son comble parmi les partisans du candidat à la présidence.

La députée Majorie Taylor Greene (Républicaine – Géorgie), une alliée fidèle de M. Trump qui, plus tôt dans la journée, avait participé à un rassemblement devant le palais de justice de Manhattan pour dénoncer l’inculpation, a déclaré qu’elle préférait « nettement » être à Mar-a-Lago plutôt qu’à New York.

« Je pense que tout ce qu’il a dit était absolument exact », a déclaré Mme Greene à Epoch Times après le discours de M. Trump. « Ce dont il parle est vrai et tous les Américains le savent. C’est un triste jour pour l’Amérique. »

« Nous assistons à l’utilisation d’armes juridiques pour arrêter un opposant politique. C’est une injustice. »

Elle a déploré que « si c’est la nouvelle normalité, c’en est fini de l’Amérique. »

La députée géorgienne a ajouté qu’elle n’avait pas encore parlé à M. Trump, mais qu’ils s’entretiendraient plus tard. Elle a toutefois appelé tous les politiciens et candidats républicains à « s’engager et à soutenir » l’ancien président. Ils ont profité de lui, a-t-elle dit, et ils doivent donc « se manifester et le soutenir. »

En ce qui concerne M. Trump, la candidate au poste de gouverneur de l’Arizona, Kari Lake, une autre alliée de longue date, a déclaré à Epoch Times : « J’aime l’homme pour ce qu’il a fait. Ses ennemis sont aussi les ennemis de l’Amérique. »

Elle a fait écho à l’appel de Greene pour que les partisans se rallient à l’ancien président.

« Montrez clairement votre soutien au président Trump – portez votre casquette MAGA. C’est le moment de s’exprimer et de soutenir notre pays. »

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