Le Syndicat de la Magistrature présent à la Fête de l’Huma pour régler ses comptes avec la police ?

Illustration Pixabay.
Cette année, pour la première fois, le Syndicat de la Magistrature sera présent à la Fête de l’Huma, traditionnelle rencontre de rentrée de la gauche en France.
Cette année, la Fête de l’Huma aura t-elle un goût de « justice »?
Organisée le week-end du 15 au 17 septembre sur l’ancienne base aérienne 217 du Plessis-Pâté (Essonne), la manifestation accueillera pour la première fois quelques magistrats du Syndicat de la Magistrature.
« Ce stand est organisé en commun avec le Syndicat des Avocats de France, qui participe à la Fête de l’Humanité depuis plusieurs années », précise Sarah Pibarot, juge au tribunal judiciaire de Paris et Secrétaire nationale du Syndicat de la Magistrature sur Le Figaro.
Entre deux concerts et des débats féministes, communistes ou wokistes, ces magistrats animeront trois débats ayant pour thème principal… les policiers. Plus précisément, « les contrôles d’identité et les violences policières » débuteront ce menu le samedi, lequel se poursuivra par la problématique suivante: « comment le mouvement social peut faire face aux violences policières, à une répression accrue et aux dissolutions ? », puis par la justice des mineurs. Au dessert, les festivaliers auront droit à « la question sécuritaire ou l’ordre qui déborde ». Bref, le poulet sera servi à toutes les sauces, dirait-on vulgairement.
« Inadmissible »
La participation de ce syndicat, pourtant minoritaire au sein de la profession, à la Fête de l’Huma, clairement politisée, fait de nombreux remous dans le monde de la justice.
« C’est inadmissible », s’est emportée l’avocate Sarah Saldmann sur le plateau des « Grandes Gueules », déplorant ainsi: « Je trouve que les juges font preuve de laxisme ».
Pour Pierre-Marie Sève, directeur de l’Institut pour la Justice, une association qui dénonce régulièrement les incohérences des sanctions pénales, « le Syndicat de la Magistrature récidive encore une fois et politise un peu plus encore la justice, faisant voler en éclats la neutralité de la profession » fustige-t-il sur Le Figaro, estimant que « depuis l’affaire du Mur des Cons, ce syndicat devrait se tenir loin de tout événement politique ».
Le Garde des Sceaux, lui-même, s’est fendu d’un message incisif: « depuis que je suis ministre, j’assiste, impuissant, à un certain nombre de dérapages» de la part du Syndicat de la Magistrature », a ainsi souligné Éric Dupond-Moretti, estimant que « le Syndicat de la magistrature, ce n’est pas la justice » ni « loin s’en faut, l’ensemble de la magistrature ».
Parallèlement, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a laconiquement assuré ce mardi sur Cnews que la présence du Syndicat de la magistrature n’était « pas top », sans pour autant développer d’argumentaire.

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